Lorsque les jambes ne répondent pas (ou plus) et que la forme vient à manquer de manière significative il est légitime de se poser la question de la présence de fatigue. Toutefois il existe trois « niveaux », trois « stades » de fatigue et il ne faut pas les confondre. En effet, chaque « stade » a ses propres particularités et les réponses à apporter peuvent être diamétralement opposées.
Pour commencer toute contre-performance n’est pas à mettre sur le compte de la fatigue. A l’opposé le sous-entraînement est une cause de contre-performance, tout comme l’excès de stress, le manque de sommeil, la défaillance (hypoglycémie, déshydratation), un épisode de chaleur ou encore une mauvaise gestion de l’effort. Aussi, avant toute chose, faîtes un petit « scanner » de tous ces paramètres dès lors que vous passez « au travers » d’une séance ou pire d’une compétition.
Pour en revenir à notre sujet, le premier stade est celui du simple manque de fraîcheur. Dans ce cas les 20, 30, voire 40 premières minutes d’une sortie d’entraînement sont compliquées, avec des sensations de jambes lourdes. Puis, peu à peu, les sensations s’améliorent. Attention à ne pas confondre ces « symptômes » avec ceux de la digestion, car ils sont proches dans les deux cas.
Un manque de fraîcheur ne constitue pas nécessairement une limite à la performance. Certains cyclistes seront même plus performants (une fois la mise en route achevée) quand ils doivent composer avec un léger manque de fraicheur car celui-ci garantit un bon travail en amont.
La « vraie » fatigue est plus marquée. Dans ce cas de figure vous pouvez rouler 30 minutes comme 5h vous ne serez jamais à l’aise. Les symptômes sont assez faciles à repérer : jambes en coton ou au contraire phénomène de « grosses cuisses », fréquence cardiaque qui ne monte pas sur les efforts intensifs, incapacité à atteindre des watts élevés, fatigue souvent précoce dans la sortie (mais pas toujours). Un jour « sans » peut être, mais tout dépend de la durée de ces « symptômes ».
Enfin le stade du surentraînement est encore différent.
Pour commencer un surentraînement est diagnostiqué sur une période prolongée, au contraire d’un épisode de fatigue. Ainsi 2 à 3 sorties compliquées consécutives peuvent signifier de la fatigue. Après 2 à 3 semaines consécutives avec de mauvaises sensations on peut commencer à s’interroger sur un possible surentraînement.
Néanmoins la différence majeure va surtout se faire sentir en dehors du vélo. En effet, le surentraînement va avoir des incidences sur de nombreux paramètres, qui sont autant de témoignages que l’organisme est en souffrance. Nous pouvons citer des problèmes de sommeil (fatigue extrême ou insomnies), des troubles de l’alimentation, de l’humeur (irritabilité), une baisse de la libido, des difficultés à se concentrer, une baisse de l’efficacité dans les tâches du quotidien, y compris durant l’activité professionnelle.
Si vous devez composer avec un état de fatigue, pas de panique, la surcompensation passe par là. Par contre dans le cas du surentraînement une coupure sera la bienvenue pour éviter de vous enfermer dans un cercle infernal. Nous vous conseillons de répéter des blocs de trois à cinq jours de repos en intercalant des sorties courtes et peu intensives, jusqu’à ressentir une amélioration de vos sensations.
Benoit VALQUE