Premier coureur africain à courir pour Astana, Merhawi Kudus vient de prolonger son contrat de deux saisons supplémentaires avec l'équipe Kazakhe. Vainqueur du Tour du Rwanda et 3ème du Tour de Turquie en 2019, le coureur africain entend faire mieux la saison prochaine et si possible courir le Tour de France.
Quel bilan faites-vous de cette première saison passée chez Astana ?
Très bon ! D'une part j'ai eu globalement d'assez bons résultats puis cela a été une belle expérience à vivre.
Vous êtes le premier coureur africain à rouler pour l'équipe kazakhe. Ça vous fait quoi ?
J'en suis heureux et fier.
Comment ça se passe au quotidien niveau communication. Ce n'est pas trop difficile ?
Non puisque je parle Anglais et que la majorité de l'équipe communique avec moi dans cette langue. J'ai aussi quelques notions d'Italien.
Quel restera votre meilleur souvenir en 2019 ?
Le Tour du Rwanda. En 2012, j'avais perdu cette course à une étape de la fin alors que je n'avais que dix-huit ans. Sept ans plus tard, je reviens à la tête d'une des plus grosses équipes du peloton et je gagne. Cela restera inoubliable !
L'équipe ne sera malheureusement pas au départ de l'édition 2020...
C'est dommage car cela reste la seule opportunité pour moi de courir en Afrique et je pense que j'aurai pu encore bien y figurer. Mais ce n'est pas dramatique.
Après le Tour du Rwanda, vous avez terminé 3ème du Tour de Turquie craquant un peu dans le final de l'étape reine. Des regrets sur cette course ?
Non, au contraire. Je n'avais jamais été sur un podium d'une course World Tour. C'est vrai que ça aurait pu être encore mieux. Mais les conditions climatiques lors de cette étape décisive étaient vraiment difficiles avec notamment cinq cent derniers mètres assez terribles. Je suis donc très satisfait de ce résultat.
Vous avez prolongé votre contrat de deux saisons supplémentaires. Vous aviez d'autres propositions ?
Oui, mais j'ai décidé de continuer. Je suis satisfait des plans que l'équipe a pour moi. Je suis très heureux ici et je pense qu'Astana peut me permettre de franchir encore un cap.
Des ambitions pour 2020 ?
Essayer d'avoir encore de meilleurs résultats. Tout simplement.
Vous n'avez pas couru de grand Tour en 2019. Qu'en est-il pour la saison qui vient ?
Si j'ai le choix, j'aimerais pouvoir être au départ du Tour de France. Mais cela reste à définir.
Cette année sera aussi marquée par les JO à Tokyo. Un autre objectif on imagine ?
L’Érythrée aura deux places et j'espère bien entendu pouvoir y être.
Un mot pour finir sur votre ancienne formation Dimension Data qui deviendra la Team NTT en 2020. Que pensez-vous de son évolution ?
C'est une équipe internationale. Au début, il y avait un fort contingent africain mais qui tend à diminuer d'années en années. On peut même dire qu'aujourd'hui l'équipe n'a plus grand-chose d'africain. Cela devient difficile, du coup, pour les cyclistes Africains d'évoluer au plus haut niveau.
Propos recueillis par Alexandre Paillou (crédit photo : Tour du Rwanda)