Comme c'est le cas depuis désormais quelques années durant l'intersaison, la rédaction de Velo-Club vous propose plusieurs interviews dédiées aux champions de demain. Et pour débuter cette série 2019-2020, c'est le jeune français Hugo Toumire, vainqueur cette année de la Course de la Paix chez les juniors, qui a accepté de se prêter au jeu des questions/réponses.
Bonjour Hugo peux-tu tout d’abord te présenter à nos lecteurs ?
Je suis originaire de Rouen, donc normand, et lorsque j’étais petit mon père pratiquait le triathlon. J’ai donc fait les trois sports séparément (athlé, nage et cyclisme) car mon père ne voulait pas que je fasse du triathlon, il trouvait que c’était trop dur pour mon âge. J’ai testé le vélo, et comme ça m’a plu j’y suis resté.
Tu as commencé quand ?
En Benjamin deuxième année, ça fait donc 10 ans quasiment que je fais du vélo.
Cette année, c’était ta seconde saison juniors, et tu as brillé sur plusieurs terrains, que ce soit à Roubaix ou lors de la Course de la Paix. On sait que c’est dur de rentrer dans des cases à ton âge, mais si tu devais néanmoins définir le terrain qui te convient le mieux ?
J’aime bien les classiques, je pense que ce sont des courses qui me conviennent. Sur les courses par étapes, j’ai un peu de mal à m’économiser, et je cours chaque jour un peu comme si c’était une classique. Ça peut marcher pour la Course de la Paix, mais ça m’a aussi porté préjudice pas mal de fois dans la saison.
Justement tu as réalisé une belle saison, tu t’attendais à faire aussi bien ou c’était une surprise pour toi ?
Non, je ne m’attendais pas à faire aussi bien. Sincèrement j’ai été surpris. En fait, j’avais un objectif en tête depuis le début de l’année c’était Roubaix, et j’avais tout misé la-dessus. Je voulais vraiment y donner le meilleur de moi-même, et après voir comment ça se passait. Pour la Course de la Paix, j’ai vraiment eu ça dans la tête tout de suite après Roubaix. C’est un peu comme ça que je fonctionne, après chaque échéance, j’essaie de me mettre un nouvel objectif dans la tête et de continuer comme ça.
Tu disais être un peu déçu de cette seconde place à Roubaix, est-ce que la déception est passée désormais ?
C’est vrai que lorsque j’ai passé la ligne j’étais forcément déçu, car on veut toujours mieux faire. En fait je me suis dit, j’ai peut-être une seule chance dans ma vie de gagner Paris-Roubaix et je l’ai loupé, surtout pour si peu. Mais bon au final, deuxième à Paris-Roubaix ce n’est pas rien.
Et si tu devais choisir ton meilleur souvenir cette année, ça serait quoi ?
Je pense que c’est la Course de la Paix. Je ne prendrais pas une journée en particulier mais vraiment les 4 jours de l’épreuve et la défense du maillot avec toute l’équipe, c’était vraiment une expérience à part, et un gros souvenir.
Est-ce que ça aussi été une première pour toi d’un point de vue médiatique ?
Ouais, ça fait bizarre en fait. Après Roubaix, ça a commencé et ça a continué lors de la Course de la Paix. Mais même auprès des proches en fait on reçoit plein de messages et ça fait vraiment plaisir.
Est-ce qu’on t’a chambré sur ton interview en anglais ?
Ouais on m’a chambré (rires). Après je n’avais pas du tout l’habitude et je ne savais pas quoi dire, je n’avais rien préparé. Et avec l’émotion, je pense que même en français je n’aurais pas vraiment su quoi dire non plus.
L’an prochain tu vas rejoindre Chambéry, est-ce une évolution logique après Van Rysel, où as-tu pensé aller ailleurs ?
Non pas vraiment, car depuis que j’ai rejoint Van Rysel, j’ai toujours eu en tête de poursuivre avec le CCF, enfin d’essayer d’y rentrer. Je pense que c’est une suite logique et que je ne pouvais pas espérer mieux.
Tu n’as pas eu d’autres sollicitations ?
Nan, il y a juste eu la Conti de Groupama – FDJ, mais je pense qu’il faut prendre le temps de franchir les étapes.
Quels seront les objectifs en 2020 ?
J’ai Roubaix en tête, et un objectif personnel aussi, c’est de participer au chrono des championnats de France pour voir à peu près où je me situe à ce niveau là.
On sait que le chrono n’est pas vraiment populaire en France, c’est important pour toi de briller dans cette discipline ?
En fait ce qui m’intéresse l’année prochaine, et comme on n’aura plus de restriction au niveau du braquet, c’est de voir comment je m’adapte au braquet et comme je le disais de savoir où je me situe.
Dernière question, que l’on pose à tous les jeunes coureurs, si tu ne pouvais gagner qu’une course dans ta carrière, laquelle choisirais-tu ?
Paris-Roubaix, quand on rentre sur le Vélodrome, ça donne les frissons, et rien que le podium il est mythique.
Propos recueillis par Charles Marsault (photo : Course de la Paix)