La rédaction de Velo-Club lance ce dimanche 18 décembre le premier focus de la saison 2022-2023 sur la thématique des "champions de demain". Et pour débuter, c'est le jeune français Paul Magnier qui s'est prêté au jeu des questions/réponses.
Bonjour Paul, peux-tu tout d’abord te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Paul Magnier, et j’ai 18 ans. Je pratique le VTT Cross-Country et la route, je fais mes études en L1 STABS à Besançon, et je m’entraîne avec le pôle France de VTT.
Quand as-tu débuté le cyclisme et y a t-il des coureurs qui t’ont inspiré plus jeune ?
J’ai débuté la compétition il y a environ 4 ou 5 ans. Je n’avais pas vraiment de coureur fétiche quand j’ai débuté. Ensuite j’ai été inspiré par Mathieu Van der Poel notamment, qui est capable de briller sur plusieurs disciplines, je trouve ça beau.
Une question que l’on pose souvent aux jeunes, comment définirais-tu ton profil ?
Je suis un assez bon sprinter en petit comité, car toutes les courses que j’ai gagné, c’était lors d’un sprint à 10 ou 15 personnes.
2022 s’est plutôt bien déroulé pour toi, est-ce que tu t’attendais à briller autant ?
Je ne m’attendais pas sur la route à obtenir d’aussi gros résultats, mais dès que tu commences à gagner, ça donne envie d’en avoir d’autres.
Et justement parmi ces succès, lequel retiens-tu ?
Je pense que c’est le premier, celui obtenu au Pays de Vaud, parce que je ne m’attendais pas à gagner, même si je savais que j’avais des capacités.
Est-ce qu’il y a une déception par rapport aux mondiaux, car tu termines au pied du podium, et finalement pas si loin de la gagne ?
Oui, petite déception quand même d’être passé à côté de la médaille, car on avait un gros collectif au sein de l’équipe de France. Avec le recul désormais, je me dis que c’est une belle 4ème place, et que je suis assez content.
Petite transition par rapport aux U23, peux-tu nous dire pourquoi tu as choisi Trinity Racing ?
C’est pour moi l’équipe parfaite dans l’optique de combiner le VTT et la route.
Est-ce qu’il y a eu d’autres contacts ?
Oui il y avait beaucoup d’équipes intéressées, mais c’était dur à chaque fois de pouvoir lier les deux projets, la route et le VTT, et finalement j’ai préféré me diriger vers une équipe britannique.
J’ai lu aussi que les études étaient un facteur important pour toi, est-ce qu’il a compté également au moment d’effectuer ton choix ?
Oui car en ce qui concernait les grosses équipes, il fallait parfois déménager, et ce n’était pas forcément compatible avec le fait de poursuivre mes études.
Pour rester sur l’an prochain, quels seront les objectifs ?
Le 1er objectif en début d’année, ce sera de découvrir et de s’adapter au nouveau style de courses. Puis ensuite, en fin d’année, il faudra voir si il y a des mondiaux à jouer ou des épreuves dans ce style, ça serait intéressant. Je regarde aussi les courses par étapes sur route, ainsi que les manches de Coupe du Monde en VTT.
As-tu déjà rencontré tes futurs partenaires ?
On a eu un petit rendez-vous, mais juste avec les nouveaux de l’équipe, le premier stage tous ensemble aura lieu en février au Portugal.
Est-ce que le fait de découvrir une nouvelle langue t’a questionné, ou au contraire boosté pour vivre quelque chose de nouveau ?
Oui ça m’a plu, car ça m’oblige un peu à parler anglais, et si un jour je veux devenir pro, il faudra savoir parler anglais, car tout le monde utilise cette langue dans le peloton et au sein des équipes.
Trinity c’est une équipe britannique, est-ce que tu penses à Ineos pour la suite, et à être le français talentueux qui enfin rejoint l’équipe ?
(Rires) Ouais pourquoi pas un jour, c’est sûr que toutes les équipes professionnelles font rêver, et il y en a qui sont vraiment incroyables. Là, j’étais en stage avec Quick Step, et c’était quand même un truc de fou.
Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans ce stage ?
De voir de grands champions si ouverts à la discussion, mais aussi le professionnalisme, c’était carré, il n’y a aucun petit accroc, et tout est bien réglé.
Tu dis que c’est ouvert, ils prennent le temps d’échanger les Alaphilippe, Sénéchal ou autres ?
Ouais, ils sont même venus vers moi, car au début on ose forcément pas trop les déranger, et puis après, en regardant un match de foot par exemple, ils viennent vers toi et c’est sympa.
Une toute autre question par rapport à ton choix pour 2023, certains décident d’aller directement des juniors en World-Tour, est-ce que ça t’a effleuré l’esprit ?
Non, je savais que je ne voulais pas griller les étapes et faire d’abord un passage chez les U23. Y aller petit à petit et voir ensuite.
Si il y avait une seule course que tu pouvais remporter dans ta carrière, laquelle serait-elle ?
Les Jeux Olympiques, quelque soit la discipline, ça serait les JO. Paris 2024, ça fera un peu tôt, mais Los Angeles en 2028, ça pourrait être un super objectif.
Par Charles Marsault (photo : giro di lunigiana)