Alexandre Balmer ou le titre olympique à Paris en 2024 en point de mire

Deux titres mondiaux Juniors (cross-country et le relais mixte) ainsi qu'un titre européen en cross-country constituent le palmarès 2018 du vététiste suisse de 18 ans. Côté route, Alexandre Balmer est double champion de suisse Junior (route et contre-la-montre), termine second du Championnat d'Europe Junior sur route et quatrième du Championnat du monde. Un vététiste qui brille sur la route ? Ou un routier, as du cross-country ? Tentative de réponse avec le petit prodige du cycliste helvétique.

La saison 2018, parfaite ou presque parfaite ?

Presque parfaite plutôt. Mon ambition numéro 1 était le championnat du monde VTT et de ce point de vue là j'ai atteint l'objectif. Un titre européen et deux titres mondiaux en VTT m'ont aussi apporté pas mal de sollicitations de toute nature, en particulier médiatiques. Il n'a pas été simple de gérer tout cela et de rester mobilisé sur les échéances restantes. Mais je ne m'en suis pas trop mal sorti. Après côté déception, il y a le Championnat du monde sur route.

Tu peux nous en dire plus sur tes regrets que tu nourris au sujet de cette course sur laquelle tu termines tout de même quatrième ?

J'ai du début à la fin été à l'économie. Je m'en rends compte maintenant, je manque encore beaucoup d'expérience de course. Je suis toujours resté dans les roues sans jamais faire un choix stratégique. Au niveau de l'état d'esprit et de la stratégie de course, j'ai manqué d'engagement. C'est à ce niveau que j'ai des regrets : finir une course majeure sans avoir le sentiment d'avoir tout donné, c'est frustrant.

Il y a une vraie hiérarchie entre VTT d'une part et route d'autre part dans ta saison 2018. Ce sera la même chose en 2019 pour ta première saison en Espoir (U23) ?

Oui je ne change rien à ce niveau et je pense que ce sera la même hiérarchie jusqu'aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Après, surtout s'il y a un titre olympique au bout, je changerai d'optique et je voudrais me focaliser sur la route. Je rêve de courir un jour le Tour de France.

Le Tour de Suisse d'abord ?

Oui bien sûr. Il est possible que je puisse m'aligner sur le Tour de Romandie en 2019 avec l'équipe de Suisse Espoirs. Ce serait déjà un rêve qui se réalise.

Outre l'équipe nationale, tu vas courir avec une autre structure pour la route ?

Non. Je reste avec ma structure en ce qui concerne le VTT. Pour la route ce sera uniquement avec l'équipe nationale. J'ai couru 26 jours sur route en 2018 et je pense tomber à une vingtaine de jours en 2018. Je veux garder du temps pour le reste : le VTT bien sûr et les études également.

En l'occurrence quel cursus suis-tu ? Un apprentissage je crois ?

Tout à fait. Je suis apprenti en polymécanique (NDLR : mécanique dans le champ industriel) avec maturité intégrée. C'est-à-dire que je pourrai poursuivre par la suite jusqu'au diplôme d'ingénieur.

C'est ton ambition ?

J'aime bien les études et j'aimerais bien les pousser au maximum. Je veux continuer à faire quelque chose d'autre à côté du vélo même si ma priorité personnelle est le cyclisme.

Le VTT est devant la route pour le moment dans ta hiérarchie personnelle. C'est vrai également en terme de plaisir ?

Le VTT est d'une certaine manière plus simple. On est seul responsable de sa performance. C'est simple, il faut se donner à fond. Il y a moins de tactique.

La route est plus stratégique, plan sur lequel j'ai encore à apprendre. Toutefois il arrive que l'approche soit similaire sur la route : sur une course très difficile, bien accidentée et quand il y a des « chantiers » partout, il n'y a plus de calcul. Il faut tout donner. Je retrouve alors l'approche VTT.

L'objectif 2019 en VTT et éventuellement sur la route ?

En VTT je vise clairement le titre mondial U23 qui se court début septembre au Canada. Pour la route, c'est plus flou. Je n'ai aucun repère et je vais me retrouver avec des gars qui ont pour certains quatre ans de plus que moi. Je vais attendre un peu pour me fixer des objectifs. J'ai le projet d'aller courir le Championnat du monde en Angleterre mais ça reste à définir. Sur la route, je veux jauger un peu durant les premiers mois comment je me situe dans le peloton U23.

Propos recueillis par Benoît Prieur