C’est l’été : quel est l’effet de la chaleur sur la fréquence cardiaque et sur la performance ?

Si vous vous entraînez continuellement avec un cardiofréquencemètre vous avez sans doute constaté que la chaleur a un impact direct sur la fréquence cardiaque. En clair on constate un décalage entre l’effort ressenti et le chiffre indiqué sur le « cardio ». Très déstabilisant de prime abord ce phénomène s’explique toutefois très simplement.

Pour expliquer cette fréquence cardiaque que l’on pourrait qualifier « d’artificiellement haute » on utilise le terme de dérive cardiaque.

En clair la fréquence cardiaque est plus haute pour toutes les intensités d’effort. Autrement dit si, par exemple, à 200W vous êtes habituellement à 150bpm, vous serez à 155 ou 160bpm par forte chaleur. Autre exemple, à vitesse constante sans vent ni pente et en aisance respiratoire vous serez 5 à 10bpm au dessus de la valeur « ressentie » et habituelle. Cette dérive cardiaque constitue une limite à la performance car elle diminue la marge de manœuvre, la « réserve cardiaque ».

Autre constat : après un effort intensif (côte par exemple), votre fréquence cardiaque va avoir plus de difficultés à redescendre. Nous pouvons également citer la difficulté à multiplier les efforts intensifs et maximaux, ou encore la sensation de « jambes molles », de manque de force.

Nous pouvons également constater qu’en fin de parcours, avec la fatigue accumulée, la fréquence cardiaque a tendance à rester haute pour un effort modéré.

Si vous devez travailler dans une zone d’intensité « cible » (séance de « seuil » par exemple), efforcez vous de maintenir votre fréquence cardiaque dans la limite basse de cette zone d’effort. En effet la chaleur va engendrer une dérive cardiaque plus marquée qu’à l’accoutumée et, à puissance (watts) constante, votre fréquence cardiaque augmentera sensiblement au fil des minutes d’effort.

Nous vous conseillons vivement de ne pas trop fixer votre attention sur la fréquence cardiaque en cas de forte chaleur. En effet, vous risquez de ne pas travailler dans les bonnes intensités. C’est une raison supplémentaire de recourir à un capteur de puissance, qui s’affranchit totalement de ce paramètre « température ».

Précisons enfin que cette dérive cardiaque (fréquence cardiaque plus haute et plus instable à l’effort) est accentuée par la déshydratation qui, elle aussi, engendre une augmentation « artificielle » de la fréquence cardiaque.

S’entraîner par forte chaleur nécessite donc une bonne connaissance de soi, et de pouvoir faire confiance aux sensations sans se tromper.

Songez également à limiter l’intensité, voire à annuler une sortie quand les températures sont caniculaires (supérieures à 35°) afin de ne pas mettre votre santé en danger. Une insolation par exemple, provoque un état de fatigue marqué pendant plusieurs jours.

Benoit VALQUE

www.velotraining.net

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