Quelques mois après avoir mis un terme à sa carrière, Thomas Vaubourzeix nous présente son nouveau projet pour la saison 2018. Projet construit avec son ami Jérôme Pulidori, et en partenariat avec la Fédération Mongole de Cyclisme.
Bonjour Thomas, peux-tu tout d’abord nous donner quelques nouvelles, quelques moins seulement après avoir mis un terme à ta carrière ?
J’ai signé avec le club de l’Avc Aix DN1 début Avril, j’ai participé à quelques épreuves avec eux mais la motivation n’était plus là, car en parallèle j’avais signé le rachat d’un snack plage de Gigaro dans le Golfe de Saint Tropez. La mise en place du snack m’a pris beaucoup de temps et je n’avais que très peu de temps pour aller m’entraîner. Puis, les estivants sont arrivés dès le mois de Mai donc j’ai mis temporairement le vélo de côté.
Cette semaine, tu as présenté un projet d’équipe Conti pour 2018, peux-tu nous en dire un peu plus sur ce dernier ?
Depuis 2 à 3 ans je songeais à créer ma propre équipe de cyclisme. J’ai tout d’abord commencé par reprendre le club du Sprinters Tropézien (club national, régional). Puis je souhaitais faire passer mon club à l’échelon continental, mais je cherchais à faire une structure avec un pays en voie de développement, afin d’apporter un côté humain et non business à celle-ci. Je voulais donner une chance à de jeunes coureurs de pays émergents, de courir en France et en Europe. Après deux ou trois contacts infructueux, mon ami du club, Jérôme Pulidori m’a parlé de la Mongolie. On a donc rencontré ensemble le représentant de la fédération de Mongolie en Europe qui est Mr Stefano Dall’Aglio. Le courant est passé de suite, il nous a montré des vidéos de cyclistes Mongols roulant sous la neige et les tempêtes de vent. Leur motivation et leur courage pour s’entraîner dans des conditions si difficiles nous ont motivés pour essayer de construire un projet ensemble.
Je sais que tu as pas mal couru pour des équipes étrangères, qu’elle a été ta première réaction face à ce projet avec la Fédération de Mongolie ?
Ma première réaction a été le plaisir de pouvoir être à la base d’un nouveau projet cycliste humain et non business. Et aussi le sentiment de transmettre ma passion à une nouvelle génération de cyclistes.
Où sera basée l’équipe ?
Le côté administratif sera basé au siège de l’équipe à Saint Tropez, par contre nous évoluerons sous licence Mongole et donc participerons à l’UCI Asia Tour.
Connaissais-tu un peu le cyclisme mongol avant ?
J’ai beaucoup voyagé durant ma carrière et participé à de nombreuses compétitions professionnelles en Asie, Je me souviens avoir pris le départ avec la sélection mongole sur certaine épreuves mais sans plus. Avant de me lancer dans le projet je me suis renseigné. Et j’ai constaté que la Mongolie dispose de nombreux coureurs de VTT extrêmement performants et surtout d’une niche de coureurs juniors très talentueux.
On sait que depuis plusieurs années, la Mongolie cherche à développer le cyclisme dans son pays, et que certains talents commencent à éclore, et à briller sur les compétitions asiatiques. As-tu déjà eu le temps de te pencher avec Jérôme, sur une possible liste de noms de jeunes coureurs qui pourraient vous rejoindre ?
En effet, nous nous sommes aperçus de cela, mais malgré la motivation de leur Fédération les talents tardent à éclore car ils ne participent pas à des compétitions sur le territoire Européen. Ils participent à de nombreuses épreuves, mais en Asie seulement. Or, pour devenir performant et reconnu mondialement par la planète vélo, ce sont les compétitions en France et en Europe Tour qui sont les « juges de paix » du cyclisme professionnel.
Concernant la liste de noms des jeunes coureurs Mongols, nous avons déjà une pré-liste de 12 coureurs mais seulement 6 seront retenus cette année.
Le fer de lance du pays, c’est bien entendu Maral-Erdene Batmunkh, qui court déjà en conti, et a remporté cette saison une étape du Tour de Tochigi. Pourrait-il être le leader du projet côté mongol ?
Notre projet ne reposera pas sur un seul coureur ou un leader. Nous partons du principe que dans un pays émergent un coureur plus doué qu’un autre a peut-être eu tout simplement plus de chance que l’autre pour s’entraîner, ou dispose d’un matériel plus moderne. Notre équipe donnera donc la chance à tous les coureurs Mongols et aucun favoritisme ne sera fait entre eux.
Maral Erdene Batmunkh a seulement 22 ans c’est un très bon coureur en Asie, mais nous avons besoin de connaître son potentiel sur des courses en Europe pour découvrir ses vraies qualités. Il y a aussi Tegshbayar Batsaikhan, c’est le champion du monde Junior 2016 du scratch 10km piste. Tegshbayar est actuellement au centre mondial UCI, mais rien n’empêche qu’il y ait de fortes chances qu’il puisse nous rejoindre dans l’aventure dès 2018.
Tu as indiqué lors d’une récente interview que l’équipe serait également composée de coureurs français. Quel type de coureurs recherchez-vous avec Jérôme ?
Avec Jérôme, on s’est donné comme principe que le recrutement des coureurs français sera porté sur des valeurs éthiques plus que sportif. C’est-à-dire que les qualités humaines et sociales seront notre priorité dans le recrutement plutôt que le résultat sportif en lui-même. Nous sommes une petite structure, et ce sera notre première année donc l’esprit de camaraderie et le collectif seront nos attentes pour porter notre équipe vers la victoire.
Pour conclure, j’imagine que comme tout le monde, vous serez à la recherche de sponsors et de partenaires, comment vous contacter pour soutenir le projet ?
Il s’agit d’un projet à long terme sur un minimum de 3 ans qui nécessite le soutien, la pleine participation et le réel engagement de nos sponsors. Nous ne percevons aucune subvention de Saint Tropez ou même de la Mongolie. Tout repose sur l’engagement d’investisseurs privés.Du coté de notre budget nous sommes prêt pour 2018, mais la porte est encore ouverte si des sponsors ou mécènes souhaitent s’investir dans ce projet humain à long terme.