Thomas Deruette a participé au dernier Tour du Portugal, il a bien voulu revenir pour nous sur cette expérience toujours un peu spéciale pour un non – Ibérique...
Bonjour, Thomas peux-tu tout d'abord nous parler de la course et de son organisation ?
Niveau organisation de la course, c'est un très gros truc. Village départ, programme tv le matin (ha volta) pour parler de l'étape. Beaucoup d'animation autour de la course ce qui est très rare sur les épreuves que je dispute habituellement, ca permet d'avoir un gros public dès le départ. En plus les gens supportent leur équipe de foot donc ils sortent leur écharpe. La majorité des équipes ont aussi leur boutique au village départ. Donc vraiment niveau organisation c est niveau World-Tour.
On sait que le cyclisme portugais tourne un peu en vase clos et traîne une sulfureuse réputation, aussi la première question qui vient tout d'abord à l'esprit c'est " est ce que ça roule si vite que ça ? "(Pellizzotti avait été impressionné en 2016)
Sur les 2 premières journées, la course a été calme et le principal adversaire était surtout la chaleur. Ensuite ça roulait assez vite, il est difficile pour moi de m'en faire une idée précise car je n'ai pas beaucoup d’éléments de comparaison. Ce qui m'a marqué c'est la solidité des équipes, les premiers équipiers roulent très longtemps. Une échappées de 10-12 coureurs ne leur faisait pas peur et ils roulaient tous les jours sans se poser de questions. Et globalement les 15 premières place du classement général étaient cadenassées par les équipes portugaises car pour eux c'est un championnat du monde, ils sont au top de leur forme.
La solidarité nationale ne semble pas être un vain mot pour les locaux à domicile. Comment les "étrangers" vivent ces moments difficiles ? Vous en parlez entre vous ?
C'est vrai que les équipes non portugaises discutent plus vite ensemble mais je pense que c'est à cause de la barrière de la langue qui joue. Après chaque équipe fait de son mieux. Il n'y a pas de différence entre les portugais et les non-portugais si ce n'est pour les supporters où là ils sont fortement encouragés .
En outre, vous n'avez pas été aidé par la météo avec cette chaleur étouffante...pourtant rouler dans ces conditions n'a pas soulevé de protestations dans le peloton, comment gère-t-on ces journées ?
Je pense que les favoris sont un peu les patrons du peloton. Au Portugal, ce sont donc les Portugais et sur leur « championnat du monde » ils veulent tous rouler. C'est sur que c’était vraiment limite les premiers jours mais personne ne s'est plaint. C'est proche des normales de saison en août au Portugal. On gère ça en buvant, et en se versant des bidons d'eau et après les bidons de poudre y passent aussi. Les pompiers nous arrosaient sur la route, certains coureurs s'arrêtaient même car cela était très rafraîchissant. Parfois on n'attendait plus que ca pendant 20 ou 30km.
Ton bilan personnel ? Tu es satisfait de ta course ?
Je suis satisfait mais il m'a manqué un résultat ou une échappée qui va loin dans la course. Je pense aussi avoir réalisé un bon dernier chrono. Mais j'aurais aimé voir mon prologue sans ma crevaison.... et sur l’étape de Viana de Castelo, j'ai donné le maximum dans la citadelle. J'ai vraiment donné mon maximum ! "(ndA : il finit 25ème)
Envie d'y revenir éventuellement en 2019 ?
Pourquoi pas. Je pense que cela a été dur mais c'est aussi une belle expérience.
Une anecdote amusante / intéressante pendant la course ?
D'habitude je ne suis pas trop pour m'arroser en course, mais lors de cette Volta, je me suis quand même arrêté sous une lance à incendie d'un camion de pompiers...Je ne pensais pas que ca pourrait m'arriver un jour."
Enfin, es ce que tu en sais plus sur ton avenir professionnel en 2019 ?
Pour l instant, je n'en ai vraiment aucune idée. J'espère que les prochaines semaines seront positives à ce niveau. On verra bien.
C'est tout le mal qu'on lui souhaite, merci à Thomas pour avoir pris le temps de répondre (propos recueillis par Max Conterdo)