Comme à chaque fin de saison, la rédaction de Velo-Club.net se tourne vers les directeurs sportifs ou managers des formations de l'élite, ceci afin de faire le point sur l'année écoulée, et les transferts. Pour débuter cette session 2017-2018, c'est Thierry Bricaud de la FDJ qui a accepté de se prêter au jeu.
Bonjour Thierry, avant de passer au bilan de la saison, peux-tu nous donner quelques news de Reichenbach, ou en est-il dans son processus de guérison et de retour à l’entraînement ?
Il toujours en convalescence, en ré-éducation pour retrouver notamment un peu de mobilité, et ne pas perdre trop de masse musculaire.
Qu’en est-il de la plainte dirigée contre Moscon, y aura t-il une quelconque suite à ton avis ?
Il y a une plainte qui est en cours auprès de la justice italienne, et désormais ce n’est plus de notre ressort, et c’est à la justice de faire son travail. Nous attendons donc la suite.
Revenons sur la saison écoulée, peux-tu nous dire si on est satisfait de 2017 côté FDJ ?
Globalement oui, on fait une belle saison 2017. Je crois que c’est notre deuxième meilleur score en nombre de victoires depuis que l’équipe existe, ce qui n’est pas rien. Après on nous reproche un petit peu notre mois de juillet, où cela a été un peu plus compliqué après la première semaine du Tour de France.
Parmi les satisfactions, on notera David Gaudu qui a réalisé une très belle première saison, s’attendait-on à ça côté FDJ ?
Oui, enfin on s’attendait à ce qu’il y ait des bons moments et d’autres moins bons, ce qui a été le cas. Il a fait un bon Tour de Catalogne, mais a vécu un Dauphiné plus compliqué, tout en faisant une belle fin de saison. Après voila, ça fait parti de son apprentissage, On sait qu’il y aura beaucoup de travail pour être constant et atteindre le plus haut niveau, mais c’est une première année encourageante.
Quid de l’an prochain pour lui ? Le verra t-on au départ d’un Grand Tour ?
Oui à priori il fera un Grand Tour la saison prochaine. Rien n’est encore défini quant au choix de ce dernier, mais oui, il en disputera un en 2018.
Puisque l’on évoque l’an prochain, l’UCI a indiqué qu’il n’y aurait que 8 coureurs par équipe au départ du Tour de France. Avec cette donnée prise en compte, est-ce possible de jouer les étapes avec Démare, et le podium avec Pinot ?
C’est sûr que cela peut compliquer un petit peu les choses, mais rien n’est incompatible et on voit que certaines équipes prennent cette option également. Après il y aura forcément des coalitions entre équipes, ça ça paraît évident. En tout cas, ce n’est pas forcément incompatible d’avoir et Démare et Pinot au départ.
Maintenant que l’on connaît le parcours, lequel de vos deux leaders est le plus avantagé par ce dernier ? Pinot ou Démare ?
Je pense qu’il y aura assez pour les deux, et on ne peut pas vraiment comparer. Arnaud Démare va apprécier la première semaine parce qu’il y aura quelques arrivées au sprint puis les pavés. C’est une première semaine qu’apprécie beaucoup moins Thibaut Pinot, mais à l’inverse derrière, il y a l’enchaînement de la montagne qui lui est favorable. Donc au final, c’est vraiment partagé pour chaque catégorie de coureurs.
L’an prochain, l’équipe va continuer de se renforcer avec notamment l’arrivée de Sinkeldam, quel rôle aura t-il exactement auprès d’Arnaud Démare ?
Il vient pour compléter le train autour d’Arnaud, ou en tout cas le rendre encore plus performant. Et même si on n’a pas à rougir au niveau mondial, il nous rejoint pour encore perfectionner ce train de la FDJ.
Dans un autre registre, il semble que Bruno Armirail ait bluffé son monde pendant le stage, que peut-on attendre de lui l’an prochain ?
Il n’a pas forcément bluffé son monde pendant le stage, mais il a démontré qu’il avait une grosse santé et de grosses qualités de rouleur. Il y a une marge entre réussir des performances au niveau amateur et confirmer au niveau pro, et Bruno a montré qu’il en était capable. C’est le genre de coureur dont on a besoin dans une équipe pour abattre un travail, rouler pour un leader, et pour nous il a ce profil là.
Une autre révélation de la saison 2017 va également vous rejoindre, en la personne de Benjamin Thomas, qu’est-ce qui vous a convaincu de le recruter, et comment le vois-tu évoluer l’an prochain ?
C’est un coureur qui a d’abord d’énormes qualités, car on ne va pas chercher des titres sur piste au niveau mondial par hasard. Il sait rouler vite, et on l’avait vu sur pas mal de courses en début de saison, où on avait remarqué qu’il avait des aptitudes. Le petit numéro qu’il avait fait à Dunkerque nous avait plutôt convaincu de nous rapprocher de lui, car c’est un gars capable de rouler vite dans un final, et ça n’est pas donné à tout le monde. Pour revenir à 2018, il aura sa chance sur certaines épreuves World-Tour, et sur certaines Coupe de France.
Pour finir sur les transferts, on a été surpris de voir Johan Le Bon quitter le groupe, quelle est la raison de son départ ?
(rires) La raison elle est simple, c’est l’offre et la demande. Il y a une nouvelle équipe Vital-Concept qui arrive, et c’est normal que les coureurs soient démarchés. Johan en faisait parti, et même si on aurait souhaité qu’il reste chez nous, il y a de la concurrence, et les départs et les arrivées, ça fait partie du jeu.
Pour conclure sur une note plus légère, on a été surpris du tweet de la FDJ sur la mise hors-course d’Eiking, que s’est-il passé exactement ?
Euh...Joker. Non pas joker. Il n’était pas dans un état physique, ou en tout cas pas à 100 % pour courir la dernière étape de la Vuelta, donc c’était une décision saine pour l’ensemble du peloton de ne pas le laisser prendre le départ, c’est tout.
Propos recueillis par Mylène Terme