Interview : Pierre Latour "Retrouver de la régularité"

Interview : Pierre Latour "Retrouver de la régularité"

Après sept années passées chez AG2R-La Mondiale, Pierre Latour a décidé de rejoindre la Team Total-Direct Energie à l'intersaison. L'occasion, pour lui, de relancer une carrière contrariée par les blessures.

Pour cette saison 2021, le Drômois veut avant tout retrouver de la régularité.

On vous avait quitté sur un abandon lors du dernier Tour de France. Comment allez-vous aujourd'hui ?

Ça va bien. Comme j'étais blessé après le Tour j'en ai profité pour enlever une plaque que j'avais dans un bras depuis l'année dernière. Après, j'ai pu reprendre tranquillement à rouler en VTT et en vélo de route en alternant avec de la course à pied également. Puis là je suis descendu à Nice pour rouler un peu plus au chaud.

Avant cela, vous avez eu l'occasion de prendre la température avec vos nouveaux coéquipiers...

Oui, je suis monté aux Essarts la semaine dernière. Ça m'a permis de voir le Manoir et de rencontrer tout le monde avant le premier stage qui aura lieu en janvier.

Pourquoi ce choix de quitter AG2R-La Mondiale ? C'était le moment de découvrir autre chose ?

Ça faisait un moment que j'étais là-bas, j'étais en plus au centre de formation avant. Je pense que des fois ça ne fait pas de mal d'aller voir ailleurs, de découvrir une autre façon de travailler et de changer ses habitudes. De sortir de son cocon en quelque sorte.

Que retiendrez-vous des ces années passées là-bas. Est-ce qu'il y a un moment fort ?

Il y a beaucoup de souvenirs. Déjà, c'est l'équipe qui m'a permis de passer pro. J'ai beaucoup appris à côté de pas mal de coureurs et aussi grâce au staff. Sinon, je retiendrai surtout cette première victoire sur la Vuelta 2016. C'était en plus le dernier Grand Tour de « JC » (Jean-Christophe Péraud), c'était vraiment bien !

Vous avez décidé de poursuivre votre carrière chez Total-Direct Energie. Pour quelles raisons ?

Jean-René (Bernaudeau) est venu me voir. On a discuté et son discours m'a bien plu. Sa façon de voir le vélo aussi, de voir les courses. C'est une équipe très offensive et ça me correspond bien.

On imagine que vous avez eu d'autres propositions ?

J'avais d'autres touches, oui. D'équipes françaises et étrangères. Mais je pense que je ne parle pas assez bien une autre langue pour aller à l'étranger (rires).

Quel va être votre rôle chez Total-Direct Energie ?

Je serai protégé sur les courses à étapes, mais ça ne sera pas comme chez AG2R-La Mondiale où lorsqu'on devait jouer le général il fallait toujours garder sa place même si on était que dix ou quinzième. Là, j'aurai le droit de jouer des étapes. Ce sera différent.

Que pensez-vous du recrutement effectué par l'équipe ?

Il est très bon, avec des coureurs solides dans tous les domaines. Il y a des grimpeurs, des rouleurs, des coureurs de classiques. Je pense qu'il y a moyen de faire de belles choses.

À titre personnel, quel bilan faites-vous de votre saison 2020 ?

Ça n'a pas été une année simple, déjà avec la blessure sur le Tour. Les sensations n'étaient pas super. Au Mont Ventoux Dénivelé Challenge ça a été (il finit 4ème), mais j'ai été quand même irrégulier.

L'objectif de cette saison 2021 va être justement, on l'imagine, de retrouver cette régularité et votre niveau d'il y a quelques années ?

Ce serait bien, en effet, si j'arrivais à retrouver de la régularité. Je pense déjà que de passer un hiver sans avoir de pépin ça peut être bien.

Même si c'est peut-être encore un petit peu tôt, avez-vous déjà une idée de votre programme de rentrée pour 2021 ?

Normalement je devrais reprendre sur les courses françaises. Le Grand Prix de la Marseillaise, l'Étoile de Bessèges, le Tour des Alpes Maritimes et du Var et Paris-Nice.

Vous vous fixez des objectifs pour ces courses-là ?

Non, je veux juste faire du mieux possible et essayer de gagner des courses car ça fait un moment que je n'en ai pas gagné.

Justement, est-ce qu'il y a une course qui vous tient plus à cœur ?

Il n'y en a pas vraiment, à part les Championnats de France puisque ça me permettrait de porter le maillot tricolore toute l'année et ce serait quelque chose que j'aimerais bien. Après, c'est souvent assez difficile car c'est une course très cadenassée.

Le Team Total-Direct Energie n'est passé assuré à ce jour d'être au départ du prochain Tour de France. Il y a une crainte à ce niveau-là ?

Je n'y pense pas. On va essayer de faire un bon début de saison et après on verra bien au moment venu.

Pour conclure, qu'est-ce que serait une saison 2021 réussie pour Pierre Latour ?

Déjà d'arriver à gagner à nouveau. Puis de réussir à être régulier sur une course d'une semaine ou un Grand Tour sans avoir de grand jour sans comme j'ai pu en avoir cette année ou les précédentes.

Propos recueillis par Alexandre Paillou

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