Interview : Pierre Barbier "Je me sens prêt pour le World-Tour"

Interview : Pierre Barbier "Je me sens prêt pour le World-Tour"

Deuxième d'une arrivée au sprint sur l'Étoile de Bessèges au milieu d'une ribambelle de sprinteurs World Tour, quatrième du GP Monseré dimanche dernier, Pierre Barbier (23 ans) réalise pour le moment un début de saison prometteur. Au départ de Paris-Troyes, ce dimanche, avant de partir en Belgique, le petit frère de Rudy espère pouvoir bientôt lever les bras.

Avant, pourquoi pas, de rejoindre le World Tour dans quelques mois si tout va bien.

Que retenez-vous de ces premières courses ?

Pour l'instant que du positif. C'est super de savoir qu'on peut faire des résultats rapidement dès le début de saison. Ça prouve qu'on a bien travaillé et qu'on a été sérieux cet hiver.

Il y a eu cette deuxième place lors de l'arrivée de la deuxième étape de l'Étoile de Bessèges à La Calmette. Vous avez encore des regrets ?

On en a toujours quand on passe près de la victoire. Mais c'est quand même rassurant de voir qu'on est à ce niveau surtout face à une dizaine d'équipes World Tour. Ça embellit le résultat.

Justement, la présence de ces équipes a changé quelque chose à la physionomie de la course ?

C'est évident que ça roule beaucoup plus vite. D'habitude, sur Bessèges, il y a deux ou trois équipes World Tour. C'est toujours les mêmes qui contrôlent. Là, on a bien vu que dans le final chaque équipe avait son intérêt pour les sprints. Puis on a pu constater lors de la troisième étape que quand les coureurs « Top mondiaux » passaient à l'attaque c'était autre chose que ce qu'on pouvait voir les autres années.

Dimanche dernier, vous avez terminé quatrième du GP Monseré. Tim Merlier était trop fort ?

Vraiment, oui. Autant à Bessèges j'avais des regrets car je savais que j'étais l'un des plus forts et je me voyais vraiment gagner. Là, dans la position que j'avais lors de l'entame du sprint et vu la façon dont il nous a doublé il n'y avait rien à faire.

Avez-vous une idée de votre calendrier désormais ?

Je serai sur Paris-Troyes ce dimanche. Ensuite, je ferai Nokere-Koerse et Handzame qui sont deux courses belges à ma portée. Puis je vais revenir sur les courses « Coupe de France » avec Cholet-Pays de la Loire, la Route Adélie et la Roue Tourangelle. Le bloc devrait se terminer avec le Tour de Turquie et les Quatre jours de Dunkerque.

Vous fixez-vous des objectifs sur ces prochaines courses ?

Oui, gagner ! Ce sont des épreuves typées pour mon profil. Il ne faut pas se poser de question. Quand je prendrai le départ de ces courses-là ce sera pour les gagner.

Vous entamez votre deuxième saison au sein de l'équipe Delko. Comment vous y sentez-vous ?

Ça se passe bien. On voit que la deuxième année est plus bénéfique que la première. Déjà, on a plus de courses. Moi je n'ai pas énormément couru en 2020. Les automatismes sont meilleurs aujourd'hui. Quand vous passez plus de temps ensemble, vous vous trouvez de façon plus naturelle en course.

L'équipe comptait jusqu'à présent beaucoup sur Eduard Grosu lors des sprints. Votre rôle va t-il évoluer désormais ?

Il n'y a pas de numéro un ou de numéro deux. Lui est plus typé « puncheur ». Ça ne me dérange pas de laisser ma place et de travailler quand ce sont des sprints qui ne sont pas fait pour moi. Et Eduard en fait de même lorsqu'il s'agit d'arrivées qui me correspondent plus.

Y a t-il une course qui vous fait plus particulièrement envie ?

La plus belle course pour moi est Paris-Roubaix. Après, au sprint j'aurais aimé être sur un Paris-Nice et pouvoir faire un très bon résultat.

La non-sélection de Delko, justement, est une déception ?

C'est un peu dommage de ne pas y être, mais il y aura d'autres opportunités.

C'est votre deuxième saison en Continental-Pro. Quand on est jeune et qu'on commence à avoir de bons résultats est-ce qu'on aspire à moyen terme à goûter au World Tour ?

J'espère dans un futur proche. Il ne faut pas se le cacher, quand on est professionnel c'est le World Tour qu'on vise car c'est le plus haut niveau. C'est évident que j'aimerais y goûter rapidement et je sens que maintenant j'y ai ma place. Quand on arrive chez les professionnels, il ne faut pas trop griller les étapes. J'ai fait mes deux ans en Continental, là je vais avoir fait mes deux ans en Conti-Pro. Je sens que je suis prêt à passer au-dessus.

Dès la saison prochaine ?

On va dire que si je continue à avoir des bons résultats comme ça il devrait y avoir de bonnes opportunités.

Votre frère, Rudy, est en World Tour chez Israël Start-Up Nation. Il vous parle de son expérience là-bas ?

Ça se passe très bien pour lui. C'est un coureur qui n'a pas trop peur d'aller à l'aventure. Il a eu le cran de partir à l'étranger. Moi je l'avais fait aussi en allant chez BMC Développement. Franchement, il s'y plait vraiment bien. Il a un très beau calendrier et de bons coéquipiers. Tout va bien.

Vous voir réunis au sein de la même équipe est-il envisageable à plus ou moins long terme ?

Tout est possible, mais pour le moment on est mieux chacun de notre côté. Vu qu'on est sprinteur, c'est plus intéressant pour nous d'être dans deux équipes différentes.

Après, vu qu'il a cinq ans de plus que moi je sais que ça ne le dérangerait pas d'ici deux ou trois ans de se mettre à mon service dans les sprints. Donc pourquoi pas. Mais ça dépend de beaucoup de choses.

Pour conclure, que peut-on vous souhaiter pour cette saison 2021 ?

De continuer sur cette lancée. Je pense qu'il ne manque vraiment plus grand-chose pour atteindre la victoire.

Propos recueillis par Alexandre Paillou

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