Plus tardivement que de nombreux coureurs, Pavel Sivakov (Team Sky) a mis un terme à sa saison il y a quelques semaines en Chine. L'occasion pour velo-club de l'interroger, et d'effectuer avec le bilan de cette première année au plus haut niveau.
Quel bilan tires-tu de ta première saison pro ?
Un bilan mitigé peut-être sur un plan personnel et par rapport aux résultats que j’espérais avoir. J’ai néanmoins énormément appris, et c’est une année qui va beaucoup me servir pour le futur.
Quel a été le moment le plus marquant pour toi ?
Je pense que c’est au Tour de Pologne, où j’ai réalisé une belle performance en tant qu’équipier, ce qui m’a permis d’obtenir ma sélection pour la Vuelta. Il y a eu le Tour de Suisse également, où je termine 14ème, et où j’obtiens un top 10 le dernier jour lors du chrono.
En parlant de la Vuelta, est-ce que tu penses que malgré le fait que tu ais du quitter la course, ces deux semaines vont te servir pour la suite ?
Oui, un Grand Tour c’est vraiment à part. Désormais je sais à quel point il faut être préparé pour performer sur ce type de course. C’est une expérience à part, et c’est assez énorme, surtout d’y être sélectionné avec le Team Sky.
C’était une surprise pour toi cette sélection ?
A la base, je ne devais pas faire de Grand Tour cette saison. Mais finalement, quand l’équipe a vu que j’étais pas mal au Tour de Suisse, elle a pensé à pourquoi pas m’aligner sur la Vuelta, pas pour y faire un résultat cette année, mais plus dans l’optique du futur. Pour apprendre et pour prendre de la caisse principalement.
Tu as également participé au mondial dans la catégorie « Elites », à quel point cette course va te servir ?
C’était vraiment super dur. Je pense que ça va m’apporter de l’expérience par rapport aux courses longue distance. L’épreuve était très longue, et on a roulé pendant environ 7 heures, ça fait prendre de la caisse des courses comme ça, surtout qu’il n’y en a pas beaucoup dans la saison, et que je n’ai pas eu l’opportunité de prendre part aux classiques. Cela m’a aussi permis de voir que je pouvais tenir la distance, alors que je n’avais pas vraiment préparé la course. Je suis content, car j’étais dans une bonne journée et j’ai pris beaucoup de plaisir. Au final je saute seulement dans le dernier tour.
Tu es souvent comparé dans les médias et par les fans à Egan Bernal, comment tu vis cette comparaison ?
Je ne me compare plus vraiment à lui, même si on est tous les deux de la même année. Après c’est normal que les gens fassent le parallèle et ça ne m’agace pas, on est juste à des stades différents de notre carrière.
C’est quelque chose qui te fait avancer cette comparaison ?
Ouais c’est sûr, quand on a un gars comme ça dans l’équipe, ça donne de la motivation. De manière générale, on a un très bon groupe de jeunes, et ça tire tout le monde vers le haut.
Il y aura d’ailleurs encore plus de jeunes l’an prochain avec les arrivées de Narvaez, Ganna et peut-être Sosa, comment tu vis cette forte concurrence ?
On a vraiment tous des profils différents. Ganna est un gros rouleur, Narvaez est différent de moi également. Cela ne posera pas de problème, même si il y aura de la concurrence, c’est normal, c’est le cas partout lorsque l’on est au travail. C’est bien d’ailleurs, sinon ça serait trop facile, et ça pourrait amener à se relâcher. Tout cela ne peut être que bénéfique pour le futur.
Pour finir, un mot sur la saison prochaine, avec quelles ambitions vas-tu l’aborder ?
Pour le moment, je n’ai pas vraiment encore discuté avec les dirigeants sur ce point, car la saison vient tout juste de se terminer. Personnellement, j’aimerais bien pouvoir jouer le général sur une course comme le Tour de Suisse, en performant encore mieux, et pourquoi pas réaliser un top 10 sur une épreuve World-Tour d’une semaine. Pourquoi pas également refaire un Grand Tour aussi car cela m’a vraiment plu comme expérience.
Concernant le Tour de France, ça risque d’être encore un peu tôt, mais entre le Giro et la Vuelta, où irait ta préférence l’an prochain ?
J’ai vu le parcours du Giro, par contre le souci avec ce dernier, c’est que ça tombe un peu dans la période Romandie – Californie – Tour de Suisse, donc je ne sais pas. Il faudra voir avec le staff. J’aimerais bien refaire la Vuelta, avoir ma petite revanche et terminer la course, même si le Giro me convient mieux.
Propos recueillis par Charles Marsault