Interview : Pavel Sivakov "Être régulier sur trois semaines"

Interview : Pavel Sivakov "Être régulier sur trois semaines"

A désormais un peu plus d'une semaine du départ du Tour de France, Pavel Sivakov s'est confié à Velo-Club. L'occasion pour nous de revenir avec lui sur sa reprise, mais aussi sur son nouveau rôle au sein de l'équipe Team Ineos.

Peux-tu tout d’abord évoquer ta préparation, comment t’es-tu senti physiquement après le confinement ?

Je me suis senti plutôt bien. Les premières semaines ont été un peu dures car j’avais pris un peu de poids, et il m’a fallu un peu de temps pour revenir en bonne condition. Ensuite dès que c’est reparti je me suis senti bien assez vite et j’ai pu effectuer un bon bloc de travail.

Tes co-équipiers ont d’ailleurs dit que tu étais assez impressionnant lors des stages.

Un mois après le confinement on a eu notre premier stage à Isola et j’ai senti que j’avais passé un palier. J’avais même l’impression d’être en forme un peu trop tôt, et au final c’est juste que j’avais progressé. C’était top de se sentir aussi bien à l’entraînement, mais bon être performant à l’entraînement c’est une chose, mais ce qu’il faut c’est confirmer sur les courses, et je suis content de l’avoir fait lors de mes deux épreuves de reprise.

Avant d’évoquer la reprise justement, un dernier mot sur ta préparation, est-ce que tu t’es senti plus fort là cet été que pendant la première période de préparation cet hiver ?

Ah oui j’étais beaucoup plus fort là avant la reprise. Je pense que j’ai atteint un niveau là que je n’ai certainement jamais eu avant, même au Giro l’an passé, je n’étais pas à ce niveau.

Venons en à la reprise donc et à la Route d’Occitanie, est-ce que tu as été surpris par ta seconde place derrière ton leader Egan Bernal ?

Je dirais que oui, j’ai été un peu surpris, surtout du fait qu’on fasse 1 et 2 avec Egan. Je savais que j’étais en grande condition et que les chiffres étaient bons, mais j’étais surpris de me retrouver deuxième devant tous les autres, même si j’ai reproduit un peu ce que j’ai fait à l’entraînement.

Ensuite ça a été un peu plus compliqué lors du Dauphiné, surtout pour l’équipe, avec l’abandon de Bernal.

Cela a été compliqué car on avait une chance de gagner avec Egan, mais il valait mieux qu’il puisse se reposer et récupérer pour être à 100% sur le Tour de France. Après son retrait on s’est remobilisés et ça s’est bien passé lors de la dernière journée, la forme était bonne.

La suite désormais c’est le Tour de France, tu m’avais dit en début d’année que l’objectif était d’y être, est-ce que ça fait longtemps que tu sais que tu iras au Tour ?

Depuis les stages, je savais que si je continuais à bien travailler, j’avais de bonne chances d’y être, mais jusqu’à l’annonce officielle rien n’était sûr, même si la forme était là. Désormais je n’y pense plus, je suis concentré sur le Tour de France et le principal ça sera d’y être performant.

Est-ce que tu es surpris d’être si haut dans la hiérarchie Ineos ?

Je suis vraiment surpris, je n’aurais jamais pensé atteindre un tel niveau en début de saison, même au début du confinement. Surpris donc, mais en même temps j’ai travaillé très dur pour arriver là.

Et quels seront tes objectifs sur le plan personnel lors du Tour de France ?

Pour le moment je ne sais pas trop quelle sera la tactique de l’équipe, mais pour moi, l’objectif ça sera d’être performant sur trois semaines, confirmer ce que j’ai pu faire lors du Dauphiné, et être présent avec les meilleurs en haute montagne. Être régulier et consistant sur trois semaines, bien récupérer et bien finir.

On sait qu’Ineos a toujours l’habitude d’avoir un plan B en cas de souci, et si Bernal n’est pas remis à 100 % est-ce que ce rôle te reviendra ?

Ça je ne sais pas, il faudra voir comment les choses se déroulent et la condition de chacun. On va voir rapidement qui sera encore dans la course et qui sera « out » car les premières journées sont déjà difficiles et quelqu’un en méforme peut perdre pas mal de temps. Ceci dit l’objectif principal c’est Egan, c’est le vainqueur sortant et c’est lui le leader. Pour le reste on verra bien.

Est-ce que tu ressens un peu de pression à l’approche de la course avec ce nouveau statut ?

Non pas vraiment car mon rôle ça reste d’être un support en montagne pour Egan Bernal, même si je vais essayer de ne pas perdre de temps bêtement.

Pour passer à la suite, as-tu déjà ciblé des objectifs après le Tour de France où tu attends de voir après la Grande Boucle ?

Je n’ai vraiment pas pensé à l’après Tour, car à vrai dire, avec la situation actuelle dans le monde et le covid, on ne sait pas jusqu’à quand on va pouvoir courir. On refera le point après le Tour de France.

Propos recueillis par Charles Marsault

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