Encore amateur l'an dernier, Maxime Chevalier s'était illustré en remportant le Grand Prix de la ville de Fougères et une étape du Tour du Piémont-Pyrénéen. On l'avait vu également briller, entre autres, avec des place de 4e au Tour du Val d'Aoste, du Championnat de France contre-la-montre Espoirs, ou de Paris-Tours Espoirs. Il devait passer professionnel au mois d'août, mais le retrait de Jimmy Turgis, contraint d'arrêter prématurément sa carrière, a accéléré son arrivée au sein de l'équipe B&B Hotels Vital-Concept. Néo-professionnel, le voilà à 21 ans, sur le point de prendre le départ d'un Tour de France dont il sera le benjamin. L'ancien coureur de l'US Pontchâteau et du VC Loudéac, se confie à trois jours du départ de Nice.
Maxime, comment est-on désormais lorsqu'on est officiellement dans la peau d'un futur coureur du Tour ?
Je réalise enfin, après deux mois d'attente. Maintenant j'y suis, on est à quelques jours du Tour, je réalise petit à petit, mais je pense que quand je serai vraiment au départ et au fur et à mesure des étapes, je réaliserai vraiment mieux. C'est un rêve de gosse qui va se réaliser.
C'est de l'excitation ou de l'appréhension à quelques jours de la plus grande course du monde ?
Ah c'est un mix des deux. Je suis très excité de débuter ce Tour de France, mais en même temps j'appréhende aussi. C'est la toute première fois que je vais participer à une course aussi longue et pas des moindres, le Tour de France, la plus belle course au monde et aussi la plus dure j'imagine. Donc oui forcément, j'appréhende un peu, mais j'ai la chance d'avoir autour de moi des gars d'expérience, qui vont m'aiguiller pendant tout le Tour et je vais m'appuyer sur leur conseils. J'espère que ça va se passer du mieux possible.
Tu as fais le Dauphiné puis les Championnats de France dimanche, tu dois savoir où tu te situes par rapport au top niveau mondial, sinon national ?
Oui c'était une première pour moi de participer à ce genre de courses, tout d'abord avec les Strade Bianche, première course World Tour, ensuite le Dauphiné, course très dure. C'était bien sûr ma première à ce niveau là, mais d'après les gars, la course était vraiment très relevée cette année. D'un côté je me dis que ça été très dur, mais en même temps ça me rassure, je me dis que là on s'est approché du niveau du Tour.
Qu'attend l'équipe de toi ces trois prochaines semaines ?
Je pense que Jérôme et la direction sportive attendent de moi que j'apprenne au maximum, que je sois au côté des gars le plus possible, pour apporter à l'équipe, et que je prenne beaucoup d'expérience. C'est l'objectif premier, prendre de la caisse.
Et peut-être briller un coup en montagne ?
Avant de parler de ça, on va déjà voir comment se passe le début du Tour, il ne faudra pas s'enflammer et optimiser au maximum la récupération. Je pense que si tout se passe bien pour moi, il y aura quelques étapes où j'aurais le droit de lâcher les chevaux. J'espère me faire plaisir et prendre une échappée sur le Tour de France.
Disputer le Tour au côté d'un Bryan Coquard en pleine forme et qui était ton idole de jeunesse, est-ce que tu pouvais rêver mieux ?
Il y a quelques mois je n'aurais jamais pu imaginer ça. C'est énorme pour moi, mais pas seulement. Je pense aussi à l'US Ponchâteau, parce que tous les bénévoles et les encadrants doivent être très fiers. Avoir deux coureurs au sein de l'équipe qui vont prendre le départ du Tour, c'est énorme pour eux aussi. C'est le meilleur moyen de les remercier, pour le travail qu'ils ont fait pour nous.
Bryan semble dans sa meilleur forme. Cela ajoute de la pression, de la fierté ?
Je pense vraiment qu'il est au top et qu'il n'a qu'une seule chose en tête, c'est de lever les bras sur le Tour de France. Donc ça met pas forcément de la pression, mais j'envie de bien faire et tout donner. C'est sûr que partager une victoire à ses côtés serait magnifique.
Ximun Larre (avec Frédéric Adam) Crédit Photo : Franz-Renan Joly.