En fin de saison dernière, nous vous présentions Magnus Sheffield, l'un des plus grands espoirs du cyclisme américain, et qui avait marqué les esprits lors de sa première saison dans la catégorie juniors. Et au vu de la situation actuelle mais aussi pour continuer à le suivre, la rédaction de Velo-Club a repris contact avec ce jeune coureur américain, qui réside dans l'état de New York, touché de plein fouet par la pandémie de Coronavirus.
Bonjour Magnus, peux-tu tout d’abord nous décrire la situation actuelle dans l’état de New York où tu vis ?
Bonjour à tous, tout d’abord ma famille et moi sommes en bonne santé. La situation dans la ville de New York est devenue la pire de l’ensemble de la planète, mais dans le comté où je vis en dehors de la ville la situation est bien meilleure, même si nous avons eu un nombre important de décès. (81 le 20 avril dans l’ensemble du comté)
Comment cela se passe t-il en terme d’entraînement, es-tu autorisé à rouler dehors ?
Oui, je suis toujours autorisé à rouler en extérieur. La seule restriction que nous avons, c’est que nous ne pouvons pas rouler en groupe et qu’il faut désormais porter un masque en public.
Beaucoup de coureurs utilisent des plateformes comme Zwift en ce moment, est-ce également ton cas ?
Wahoo et Zwift sont deux nouveaux sponsors de l’équipe Hot Tubes cette année, et donc chaque coureur de l’effectif possède un Wahoo Kickr et un compte Zwift. C’est d’ailleurs Zwift qui a dessiné notre maillot, et le rendu est vraiment sympa. Du coup on le porte pendant nos sorties, et chaque personne qui participe à nos sorties virtuelles peut aussi le débloquer. Avant l’apparition de la pandémie, nous organisions déjà une sortie hebdomadaire le mercredi sur Zwift, et je pense que c’est un outil très sympa qui peut être utilisé pour structurer l’entraînement mais aussi pour une certaine forme de socialisation.
On sait qu’avoir des objectifs est important pour un coureur, comment gères-tu cet aspect là et l’incertitude qui règne autour de la reprise ?
C’est dur de rester motivé mais il est important de garder en tête que la situation actuelle n’est pas permanente, et que les courses reprendront à un moment. Bien que je me sente triste à l’idée de ne pas courir en compétition, l’entraînement ne me gêne pas et je me sens moins bien les jours où je ne peux pas m’entraîner, donc à l’heure actuelle, je prends juste du plaisir lorsque je suis sur mon vélo.
Plusieurs épreuves organisent des compétitions virtuelles, que penserais-tu de retrouver ça à l’échelon juniors, et notamment une Coupe des Nations ?
L’idée d’avoir une Coupe des Nations Juniors sur Zwift serait sympa, et je voudrais y participer si elle avait lieu, bien que je me je sois fait battre plutôt méchamment dans les Zwift Classic races.
Penses-tu qu’il y ait une chance que tu puisses courir en Europe cette année, pour les mondiaux par exemple ?
Je pense que c’est dur de deviner ce qui va se passer au vu du caractère imprévisible du virus. Cela dépend de la rapidité avec laquelle nos sociétés reviendront vers un fonctionnement normal, et de la vitesse à laquelle on pourra développer un vaccin et des tests rapides.
J’imagine que tu penses aussi déjà à 2021, où tu ne seras plus junior, et où techniquement tu pourrais rejoindre une formation World-Tour après un an sans compétition, quel sera le choix le plus judicieux selon toi ?
Je considère pour l’instant deux options qui pourraient me convenir. Fondamentalement, je pense que j’ai les bonnes personnes autour de moi pour me donner des conseils et que je puisse prendre la meilleure décision pour moi. On va donc attendre encore et on verra.
Pour conclure, y a t-il un risque selon toi d’être moins costaud l’an prochain que cette année après un an sans compétition ?
Oui bien entendu, mais le risque au final est le même pour tout le monde.
Propos recueillis par Charles Marsault (photo : Tim Renfroe)