Alors qu’un Tour du Pays Basque particulièrement relevé s’élance aujourd’hui de Bilbao, l’équipe Euskaltel-Euskadi retrouve une course qui lui tient bien sûr à cœur, même si les conditions sanitaires la priveront du soutient populaire attendu au bord de la route pour fêter dignement ces retrouvailles. L’occasion de faire un point avec Jorge Azanza, son directeur sportif, lui même ancien coureur de l’équipe au célèbre maillot orange.
Le calendrier de reprise n'a pas vraiment été celui espéré en début d’année. Les conditions n'étaient pas idéales pour démarrer la saison ?
Il a fallu composer avec l'épidémie, qui encore une fois a posé ses contraintes. En février nous avions un calendrier assez fourni de prévu et finalement nous nous sommes retrouvés avec très peu de jours de course. En mars les choses s’enchaînent mieux, nous avons repris notre marche en avant et nous voilà au départ de l'Itzulia.
Vous avez obtenu malgré tout des résultats, que ce soit avec Mikel Aristi, ou tout récemment avec Mikel Bizkarra lors du Tour de Catalogne. Même si la victoire n'était pas au bout, il doit y avoir une certaine satisfaction ?
Bien sûr, il vaut mieux toujours être dans ce cas de figure. Pour une équipe de notre niveau et avec notre calendrier, sur 13-14 jours de compétition, nous avons fait 3 podiums. Deux 2e place avec Aristi, lors du GP de Valence et de la Per Sempre « Alfredo », ainsi qu’une troisième place en World Tour avec Bizkarra, dans une étape du Tour de Catalogne. Mais ce n’est pas seulement cela, nous sommes restés fidèles à notre identité, en nous montrant, en allant dans les échappées et c'est cela aussi qui compte. Nous devons poursuivre dans cette voie.
Que représente justement la performance de Mikel Bizkarra au Tour de Catalogne, au milieu des coureurs du World Tour ?
Cela montre que nous avons des coureurs qui peuvent se hisser avec les meilleurs, Mikel en est la preuve. Nous avons aussi nos sprinters et des jeunes qui vont aussi encore montrer leur niveau. Cela prouve qu'il y a une place pour nous dans ces courses de premier plan.
Sur ce Tour du Pays Basque le niveau est extrêmement relevé cette année et il semble difficile pour vous d'envisager quelque chose au classement général. Comment abordez-vous la course ?
En effet le plateau est très relevé, c’est le moins qu’on puisse dire. Nous savons où nous nous situons et nous venons pour y figurer du mieux que possible. Cela veut dire être acteur, essayer de peser sur la course. Comme vous le dites, le classement général concerne d'autres équipes et nous préférons briller sur une étape, de manière collective si possible, plutôt que de finir 16 au classement général, même si c'est une bonne place.
Remporter une étape vous semble envisageable ?
Cela sera très dur nous le savons, mais nous allons tout donner, c'est certain. Pour y arriver cela veut dire partir de loin et une fois dans une échappée, parmi de toute façon certainement d'excellents coureurs, avoir des circonstances en notre faveur, un peu comme Bizkarra lors du Tour de Catalogne. Il y a deux ou trois étapes qui peuvent nous correspondre, mais pour dire la vérité, en World Tour il n’y a pas beaucoup de possibilités, il faut être réaliste.
L’effectif que vous alignez allie d’un côté l’expérience avec des coureurs comme Luis Angel Mate, Mikel Bizkarra ou Mikel Iturria et d’un autre côté de jeunes coureurs un peu attendus au tournant, comme Gotzon Martin ou Unai Cuadrado. Ces derniers sont en mesure de passer un cap dans les mois à venir ?
C’est notre objectif en tout cas. Des coureurs comme Martin et Cuadrado viennent de la Fondation Euskadi et progressent d’année en année. De là à faire de bons résultats sur le Tour du Pays Basque, c’est autre chose. Il faut envisager qu’ils deviennent dans les deux ou trois prochaines années des coureurs qui comptent, à l’image d’un Mikel Bizkarra actuellement, mais il faut avancer pas pas.
Cette année a commencé avec une bonne nouvelle pour vous, celle de la sélection pour la prochaine Vuelta. Comment vous projetez vous sur ce grand tour ?
En fin de compte c’est sûr qu’il y aura plus d’opportunités sur trois semaines. Nous avons de bons sprinters, comme Aristi ou Lobato, mais nous irons également avec d’autres coureurs qui ont du potentiel sur cette course. De toute façon nous ferons tout pour être acteur.
Si l’on regarde un peu plus loin, nous savons désormais que le Tour de France 2023 s’élancera du Pays Basque. En faire partie doit vous faire rêver ?
Oui pour l’instant c’est un rêve, qui reste encore lointain. Nous devons d’abord faire nos preuves sur des courses comme la Vuelta. Bien sûr un départ du Tour au Pays Basque représente beaucoup pour nous et c’est une très bonne chose pour le cyclisme basque en général, mais nous ne pensons pas à cela pour le moment. Il faut prendre les étapes les unes après les autres, sans vouloir aller trop vite.
Propos recueilli par Ximun Larre (Crédit photo : Fondation Euskadi)