Vainqueur de la Coupe de France et premier du classement Europe Tour en 2018, Hugo Hofstetter a franchi un cap la saison dernière. Dans une formation Cofidis où la concurrence est rude, l'Alsacien entend continuer sa progression et rêve d'une participation au prochain Tour de France qui fera escale dans sa région.
Comment s'est déroulée cette préparation hivernale ?
Très bien, on peut dire que cet hiver a été un petit peu plus clément que l'hiver dernier où il avait beaucoup plu et neigé. Les routes n'étaient pas toujours praticables. Là, jusqu'à notre premier stage cela a été possible de faire de longues sorties. C'est une bonne chose.
Cela va vous permettre de confirmer votre belle saison 2018. Une victoire sur le Tour de l'Ain, vainqueur de la coupe de France. Êtes-vous satisfaits globalement ?
C'est un bilan positif. Déjà, la victoire c'est ce que je cherchais depuis que je suis arrivé chez les professionnels. À côté de ça, le général de la Coupe de France où j'ai fait plusieurs bons résultats. Il y a aussi ma première place au classement Europe Tour. Cette saison a été un bond en avant pour ma carrière. Je suis passé de coureur de l'ombre à coureur un petit peu plus connu.
Justement, lorsqu'on est vainqueur sortant de la coupe de France et premier de l'Europe Tour est-ce qu'on aspire à plus ?
Forcément, on a toujours envie de mieux faire. Puis l'équipe attend plus de moi également. Il faut encore plus d'investissement à l'entraînement, améliorer certains points. Faut voir après quelle type de course je vais être amené à faire. Car passer au niveau World Tour ça n'a rien à voir et il sera compliqué d'avoir les mêmes résultats.
Cela signifie que votre programme va monter d'un cran cette saison ?
L'équipe a en effet envie de me voir sur des courses de plus haut niveau. J'aurai donc plus de courses World Tour. D'ailleurs, avec la confirmation de notre participation à Tirreno-Adriatico cela signifie que la même semaine on fera Paris-Nice et donc Tirreno. Il y aura donc des opportunités et j'espère faire partie de l'équipe pour la course italienne. Cela fera en plus une bonne préparation pour les classiques alors que d'habitude je m'entraînais tout seul et c'était assez contraignant mentalement. Puis physiquement je n'arrivais jamais à être aussi bien que les meilleurs.
Quelle sera votre première course ?
Je débute à Majorque où je vais courir deux épreuves. La première, qui d'habitude était consacrée aux sprinters mais qui cette année sera plus pour les hommes forts avec une arrivée en bosse. Là, on courra pour Jesus Herrada. Ça me permettra de me mettre en jambes. Puis la dernière où il y a là de vraies chances d'arriver au sprint et où je jouerai la victoire.
Et après ça ?
Je serai au départ du Tour de Provence, c'est tout. Je ne veux pas trop en faire avant le gros bloc du mois de mars avec les classiques et Tirreno.
Il y a des courses qui vous font rêver plus que d'autres ?
Il y a des courses mythiques comme Paris-Roubaix ou un championnat du monde. Ce sont des mythes du vélo. Après, il y a le Tour de France. Je pense que c'est important de le faire au moins une fois dans une carrière. Puis, cette année, c'est vraiment spécial car il passe tout près de chez moi. Il y a pratiquement cinq étapes dans ma région. Ça n'arrivera peut-être pas deux fois dans ma carrière donc ce serait un rêve que d'y prendre part. Faire le Tour de France, déjà, c'est beau. Mais en plus quand il passe chez toi et qu'il y a deux départs qui sont devant ta maison, c'est encore plus fou.
Il vous faudra gagner votre place au sein d'une équipe Cofidis qui s'est renforcée à l'intersaison. Votre avis sur l'effectif 2019 ?
Je ne vais pas dire qu'il est plus fort ou moins fort qu'en 2018 car ce ne serait pas bien pour les anciens. Cette année, il y a beaucoup plus de nationalités et c'est bien pour l'équipe car cela apporte un peu de nouveauté. Ça fait parler d'autres langues et finalement ça crée un collectif. Jusqu'à présent on avait un groupe de français, un groupe de belges et un groupe d'espagnols. On a désormais plus tendance à se mélanger et c'est bon pour la cohésion.
La direction de Cofidis veut intégrer le World Tour l'an prochain. Un mot là-dessus ?
Cofidis était déjà une équipe World Tour par le passé. L'avantage, en World Tour, c'est que vous êtes certains de participer à toutes les courses sans attendre les invitations comme c'est la cas aujourd'hui. Mais avec la réforme de l'année prochaine, les deux premières équipes continentales-pro seront automatiquement invités sur les épreuves World Tour. Si notre dossier n'est pas retenu, à nous de faire le nécessaire pour terminer dans les deux premiers. Après le World Tour, c'est vraiment le plus haut niveau. Il faut se préparer en conséquence car quand vous faites un calendrier World Tour, la concurrence n'est pas la même que sur les courses 1.1 ou Hors Catégorie.
Pour conclure, avez-vous un objectif particulier pour cette saison qui débute ?
Gagner plus de courses que l'an dernier. Je ne sais pas si on peut compter la coupe de France et l'Europe Tour comme des victoires, mais j'aimerais gagner plus sur les courses d'un jour.
Sachant que pour vous la concurrence est rude avec Nacer Bouhanni et Christophe Laporte...
C'est sûr qu'il y a deux gros sprinters dans l'équipe. Il y en avait déjà un gros avant avec Nacer qui a un gros palmarès. Christophe s'est lui révélé l'année dernière. À moi de continuer à progresser.
Propos recueillis par Alexandre Paillou