Interview : Damien Garcia : "Un excellent bilan pour Interpro Cycling Academy"

Interview : Damien Garcia : "Un excellent bilan pour Interpro Cycling Academy"

Interview : Damien Garcia : "Un excellent bilan pour Interpro Cycling Academy"

La 1ère partie de saison est désormais derrière nous, quel bilan tires-tu de ces premiers mois de compétition ?

Le bilan est très bon pour Interpro Cycling Academy, avec 2 victoires et plus de trente top 10. Nous sommes aussi dans le top 50 du classement UCI, mais également première équipe japonaise et 3ème au classement de l’Asia Tour. Pour une équipe de développement c’est un excellent bilan. Nos jeunes coureurs ont donné des satisfactions tout comme nos leaders, ce qui est une bonne chose.

Puisque tu évoques les leaders, un mot sur Hernan Aguirre, comment juges-tu ses premiers pas avec l’équipe ?

Il a réalisé une très bonne première partie de saison, malgré le fait qu’il ait été malchanceux à Majorque, où pour ses grands débuts, il était tombé 4 fois en 3 jours. Ensuite il a confirmé son statut et tout le bien que l’on pensait de lui au Tour du Rwanda, où il était en course pour la victoire finale jusqu’au dernier jour. Il a également confirmé lors du Tour de Langkawi, en finissant deuxième de l’étape reine et 4ème du général. Malheureusement il est tombé au Tour du Japon le mois dernier, mais il va revenir en forme pour le Challenge Mont Ventoux et la Route d’Occitanie.

Vous avez remporté deux succès depuis le début de la saison, est-ce un bilan qui te satisfait ?

On ne va pas cracher sur deux victoires, surtout celle de Pablo Torres au Tour du Japon qui était importante pour l’équipe. Après, on veut toujours plus, mais dans l’ensemble, c’est assez logique, et ce qui m’a beaucoup plu c’est la régularité de l’équipe depuis le début de la saison.

Tu évoques le Tour du Japon qui on imagine t’a fait passer un peu par tous les états entre la chute d’Aguirre votre leader, puis quelques jours après la victoire d’étape de Torres, comment as-tu vécu cette semaine un peu folle ?

C’était une semaine importante pour nous, car tous nos sponsors étaient présents, et nous étions observés, car nous sommes la première équipe japonaise au classement UCI. On avait fait un mauvais prologue, puis, il y a eu cette chute d’Hernan qui l’a forcé à abandonner. C’était difficile à avaler, mais j’ai gardé un discours optimiste auprès des coureurs, et finalement Pablo Torres a remporté une étape, ce qui était un soulagement pour tout le monde. Adrien Guillonnet termine également dans le top 10 du classement général, et on met 3 coureurs dans le top 20, malgré l’abandon d’Hernan. Donc ouais on peut dire que le début de la semaine a été compliqué, mais qu’on a terminé avec le sourire.

Au rayon déception, il y a un coureur qu’on a beaucoup moins vu alors qu’il arrive en provenance du World-Tour, qu’est-ce qui ne fonctionne pas avec Saramotins ?

Alexejs a eu un début de saison compliqué, même si il a bien lancé Bogdanovics vers la première victoire de l’équipe lors du Tour de Tochigi, et terminé à la 5ème place du général. Une déception, oui et non, car c’est certain qu’on n’a pas les mêmes conditions ici que chez Bora, et l’adaptation est forcément difficile. Néanmoins c’est un bon coureur, et j’espère qu’il se montrera à son avantage en seconde partie de saison pour renverser la vapeur.

Pour passer à la suite, vous prendrez part au Mont Ventoux Challenge lundi 17 juin, avec quelles ambitions allez-vous aborder cette course ?

Oui, nous abordons une nouvelle séquence importante pour nous avec le Mont Ventoux Challenge mais aussi la Route d’Occitanie, où il y aura un très gros plateau. Ce sont des épreuves difficiles, et importantes pour nous, car elles sont télévisées, et il faudra se montrer offensifs, puis voir jusqu’où peuvent arriver nos grimpeurs comme Hernan et Adrien. Voir où ils se situent face aux meilleurs coureurs mondiaux.

Surtout que la Route d’Occitanie est un peu votre second tour national, puisque vous êtes basés au Japon, mais également dans la région de Toulouse. J’imagine donc que la course est importante pour vos sponsors.

Oui bien sûr, car nous sommes basés à l’Isle Jourdain en plein coeur de la région Occitanie. C’est par conséquent une course à ne pas louper, comme il ne fallait pas se manquer lors du Tour du Japon. On va essayer de se faire plaisir et de faire plaisir aux gens en se montrant offensifs.

Quid de la suite, quel sera le programme de l’équipe après ça ?

Après les championnats nationaux, nous disputerons le Sibiu Tour puis le Tour of Qinghai Lake, avant d’enchaîner avec la Polynormande et peut-être le Tour du Limousin. Et enfin, nous finirons la saison avec des épreuves de l’Asia Tour. On a également pas mal de coureurs espoirs, qu’on espère voir sur le Tour de l’Avenir ou les mondiaux.

Y’aura t-il une importance particulière accordée au Tour of Qinghai Lake, dont Hernan Aguirre est le tenant du titre ?

Ouais c’est une course particulière avec 2 semaines en altitude. On espère forcément conserver le titre d’Hernan, même si cette année on annonce deux longs chronos, ce qui ne va peut-être pas nous favoriser, mais en tout cas, l’équipe sera là pour l’épauler tout au long de la course.

Pour passer à tout autre chose, l’an passé, tu avais évoqué l’envie de certains sponsors de passer à l’échelon supérieur, où en est-on à ce niveau là ?

L’équipe s’est pérennisée, et on a cette année un très beau programme de courses. C’est néanmoins vrai que certains sponsors ont évoqué l’envie de passer au-dessus, mais entre l’envie et la réalité, il y a toujours un gouffre, mais bon pourquoi pas dans un futur proche accéder en Conti-Pro, ça serait une bonne nouvelle pour le cyclisme japonais que d’avoir une équipe à ce niveau.

Pour nos lecteurs qui ne seraient pas familiers avec les différentes divisions, que représente un passage en Conti-Pro ?

Au niveau du calendrier, un passage en Conti-Pro permet surtout de pouvoir demander à accéder aux épreuves du World-Tour, ce qui augmenterait la visibilité de l’équipe Interpro. Si jamais on passait au-dessus, on garderait en tout cas notre volonté de former des jeunes, car nous sommes très attachés à cela. Après c’est aussi une question de moyens, avec plus de budget, et donc notamment un plus grand staff.

Tu évoquais la formation, on sent que cette notion te tient à cœur, est-ce que ça veut dire qu’on pourrait voir Interpro au départ d’épreuves comme le Giro U23 l’an prochain ?

Oui bien sûr, on a déjà commencé cette année en participant à Paris-Roubaix ou à la Ronde de l’Isard, nous aurons également Paris-Tours et le Tour de Lombardie en fin de saison. A terme oui, ça sera un objectif de participer aux plus belles épreuves du calendrier U23, ce qui serait un plus dans l’optique du développement de nos jeunes coureurs. Après, il faudra un mix entre ces jeunes et des coureurs expérimentés pour pouvoir affronter les plus grosses épreuves du calendrier.

Propos recueillis par Charles Marsault

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