Fraîchement sacré champion de France de cyclo-cross à Besançon, Clément Venturini manquera les championnats du Monde de la discipline qui auront lieu ce dimanche au Danemark. Si le cœur aurait forcément porté le coureur français du côté de Bogense, la raison en a voulu autrement. Car la priorité est bien entendu la route dorénavant pour l'ancien coureur de Cofidis qui s'apprête à débuter sa deuxième saison sous les couleurs d'AG2R La Mondiale. Après une première année couronnée d'un succès sur la Route d'Occitanie, Clément entend gagner plus cette saison.
Vous avez été sacré le 13 janvier dernier une nouvelle fois champion de France de cyclo-cross. On imagine que c'est une satisfaction ?
Une très grosse, oui. Quand on m'a demandé si ce titre avait une saveur particulière après mon succès d'il y a deux ans à Lanarvily je dirais qu'il en a tout autant. Le second a été conquis dans des conditions totalement différentes devant Francis Mourey qui était chez lui et qui disputait le dernier championnat de France de sa carrière. Ça valorise cette victoire. Sans avoir axé ma préparation là-dessus, c'est une grosse satisfaction personnelle d'avoir gagné à Besançon.
Vous allez manquer les championnats du Monde au Danemark qui ont lieu ce dimanche. C'est une déception ?
Non, étant donné que la priorité reste la route dorénavant. Alors, certes, ça a peut-être déplu dans le milieu, mais je ne peux pas m'éparpiller. Il y a des objectifs. Afin d'être performant, il faut aussi se concentrer et laisser parfois le cœur de côté. Car je vais être honnête cela m'aurait fait plaisir d'aller faire les championnats du Monde, mais j'ai des grosses ambitions sur la route et je me devais de faire le stage d'avant-saison qui est primordial. Le championnat du Monde aurait demandé une préparation différente, des déplacements. C'est difficilement possible de prendre le départ à la légère et cela aurait été dommage de finir sur une déception. Là, je reste sur une très bonne note. Puis je me répète, je suis vraiment content d'avoir gagné ce titre d'autant plus que j'avais été très frustré de le perdre l'an dernier à Quelneuc alors que j'arrivais chez AG2R La Mondiale. C'était trop gagné d'avance. Ça a été une très bonne leçon et cela m'a permis de progresser mentalement et physiquement. Besançon est le résultat d'un peu tout ça.
Vous évoquiez de grosses ambitions sur la route. Un retour, déjà, sur cette saison 2018. Qu'en retirez-vous ?
Tout d'abord la découverte d'une nouvelle équipe en niveau World Tour. Ce n'est pas pareil, c'est un nouveau programme avec des grosses courses et le niveau est bien plus élevé. Cette année m'a permis de progresser. Au niveau des résultats, heureusement que j'ai gagné (sur la route d'Occitanie) sinon j'aurais été assez déçu. J'ai fait plusieurs Top 10, j'ai eu parfois un peu de malchance. Disons qu'avec un peu plus de réussite la victoire aurait été plus proche. C'est une année moyenne au niveau des résultats, mais très bonne en terme d'apprentissage et de progression physique.
Des objectifs particuliers pour cette année qui débute ?
Non, rien, si ce n'est gagner. J'ai un profil qui me permet de gagner des courses, donc il faut que je l'exploite et j'ai envie de l'exploiter. Il n'y a pas de petites courses, quelles qu'elles soient elles seront belles à gagner. Je ferai le maximum de la Marseillaise jusqu'à la fin de la saison en octobre.
Un mot, à ce sujet, sur votre calendrier 2019 ?
Après le GP de la Marseillaise je serai à l'Étoile de Bessèges puis au Tour d'Oman.
Et niveau grand tour ? Vous aviez couru le Giro l'an dernier...
Ce sera la Vuelta.
Vous arrivez cette saison en fin de contrat. Est-ce que cela peut vous mettre plus de pression ?
Pas du tout. Je suis très bien dans l'équipe. Après, que je prolonge ou pas je mettrai toujours la même application. Je ne suis pas du genre à me reposer sur mes lauriers.
Il y a eu peu de changements dans l'effectif d'AG2R La Mondiale cette année. Quel a été le discours du staff à l'occasion du stage d'avant-saison ?
On a un groupe qui arrive à maturité physique et on commence tous à bien se connaître, donc on espère sur les classiques être acteurs et vainqueurs avec Oliver Naesen, Silvan Dillier et d'autres. Puis, forcément, sur le Tour il y aura Romain Bardet. Il est dans ses plus belles années. Je ne vais pas m'avancer sur le résultat, mais on lui souhaite le meilleur et on rêve tous que le maillot jaune aille chez AG2R.
Et pour que cette année 2019 soit une réussite pour vous. Que peut-on vous souhaiter ?
Gagner ! Peu importe où. Elles sont toutes belles à gagner même si bien entendu certaines courses me font plus rêver que d'autres. Par exemple, sprinter sur la Via Roma à Milan-San Remo c'est quand même quelque chose de fort et j'avoue que je l'ai un peu dans le coin de la tête. C'est une course que j'ai pu découvrir l'an dernier et comme je le disais lorsqu'on a établi mon programme de course ce serait une déception de ne pas y être. J'aurais du mal à la louper.
Propos recueillis par Alexandre Paillou (crédit photo : vincent curutchet)