Interview : Clément Alleno "On fait du vélo pour obtenir des résultats"

Interview : Clément Alleno "On fait du vélo pour obtenir des résultats"

Alors que sa signature vient d'être officialisée au sein de la formation Burgos-BH, Clément Alleno nous a accordé une interview exclusive. L'occasion pour vous de dévouvrir ce jeune coureur breton, qui effectuera l'an prochain ses premiers pas chez les pros.

Bonjour Clément, peux-tu tout d’abord te présenter à nos lecteurs ?

J’ai 22 ans et j’évoluais cette saison au sein de l’équipe Dinan Sport Cycling.

Je crois que tu as un parcours atypique, dans le sens où ça ne fait pas longtemps que tu es focalisé à 100 % sur le vélo.

A la sortie des juniors, j’ai pris une licence 3ème catégorie pour ma première année au sein des espoirs. J’ai pris le temps de gagner pour monter ensuite en 2ème catégorie la seconde année, et ensuite tout a été un peu gelé avec la pandémie de Coronavirus, et c’est donc seulement en 2021 que j’ai pu continuer à monter pour me retrouver cette saison en N1.

En parallèle j’ai travaillé 3 ans dans un Leclerc pour valider ma licence, et j’ai également bossé dans un magasin de cycles cette année.

En terme de projet, je voulais vraiment réussir mes études avant de me focaliser à 100 % sur le vélo pendant un ou deux ans, et j’ai réussi à décrocher un contrat pro avec Burgos – BH, et c’est top.

Est-ce que tu t’attendais à performer si vite avec Dinan ?

Pas aussi rapidement, car j’avais une saison pleine de cyclo-cross dans les jambes. J’ai remporté fin mars les Boucles Guégonnaises, et à partir de là je me suis dit que je pouvais en gagner d’autres, et même si ça a un peu stagné ensuite, j’ai réalisé un bon Tour de Bretagne avec une 6ème place au général, et j’étais content de moi.

Juste après ça, j’ai eu la mononucléose et ça m’a un peu stoppé, mais quand on reprend les résultats de l’année, je suis content de mes performances.

Pour ceux qui voudraient connaître un peu plus ton profil, comment te définirais-tu ?

Je n’ai jamais été très bon en montagne, j’aime bien quand c’est dur mais je n’ai jamais trop couru en haute montagne, et je suis peut-être un peu lourd pour ça. Si je devais me caractériser, je dirais que je suis plutôt un puncheur.

Pour revenir à ta signature chez Burgos, est-ce que tu as été surpris d’avoir été contacté par une Pro Team ?

Ouais, c’est sûr que le fait d’être contacté par une Pro Team ça fait plaisir. Je savais qu’ils me surveillaient car on leur avait donné mon nom en début d’année, et j’imagine que la victoire aux Boucles Guégonnaises puis le Tour de Bretagne ont permis d’observer mes résultats d’un peu plus près. C’est à partir de là que plusieurs équipes sont rentrées en contact avec moi dont Burgos-BH.

Durant l’année j’étais plus en contact avec une Conti qu’avec eux, mais ils m’ont recontacté en fin de saison, et le fait de savoir que j’étais surveillé, ça m’a permis de finir la saison un peu plus libre.

Qu’est-ce qui a penché en faveur de Burgos-BH par rapport à Saint-Michel Auber 93 ?

J’avais beaucoup de contacts avec Auber mais je n’ai pas eu de proposition de contrat formelle, ce que j’avais avec Burgos, mais même si je l’avais reçu, mon choix se serait porté sur la formation espagnole, car ils sont quand même un niveau au-dessus. Je trouvais que c’était bien aussi d’aller dans une équipe étrangère pour voir comment ça se passe ailleurs et découvrir plein de choses.

D’ailleurs, il me semble que tu as fait des sacrifices pour aller signer ton contrat et notamment un long voyage en voiture.

Oui, pour la petite histoire je devais descendre en avion, pas pour signer le contrat, mais pour pouvoir me présenter un peu au staff, et voir comment ça se passait. J’avais été convié la veille de l’arrivée finale de la Vuelta à Madrid, et j’avais un avion qui m’attendait mais ma carte d’identité était périmée, et j’ai donc du descendre en voiture.

J’aurais aimé trouver une autre voiture que la mienne, parce que bon, elle n’a pas la clim’ ou de régulateur, et le voyage était de 13 heures aller et 13 heures retour, donc ça a été très long mais ça en valait la peine.

Comment elle s’est passée cette première rencontre ?

On n’a pas trop discuté avec les coureurs, car il y a quand même la barrière de la langue qui reste un petit obstacle, et ils étaient encore bien focalisé sur la dernière étape de la course. Je parle un peu espagnol, mais pas assez pour tout comprendre, et heureusement Damien Garcia était là pour m’aider un peu à ce niveau.

Comment tu vois les choses l’an prochain, est-ce que le but sera d’emmagasiner de l’expérience, ou déjà de briller ?

Oui, on fait du vélo pour obtenir des résultats, après ça sera ma première année pro, donc il faudra voir aussi comment ça se passe. J’ai déjà fait des courses pro, et je pense que c’est un niveau qui me convient bien car j’ai toujours réussi à tirer mon épingle du jeu, on court différemment, et j’aime bien cette manière de courir.

On verra l’an prochain, si je peux aider l’équipe, j’aiderais l’équipe, mais si je peux aussi aller chercher des résultats, je ne m’en priverais pas. Quant on se lève le matin pour aller s’entraîner, c’est pour faire des résultats, donc j’espère y parvenir.

Est-ce qu’il y a déjà des courses que tu as ciblé ?

Non, car je n’ai pas encore trop regardé le calendrier, qui n’a pas encore été défini par l’équipe. J’aimerais être présent sur les courses en Bretagne, et notamment le Tro Bro Leon, c’est une course de guerriers, et pour quelqu’un comme moi qui sort du cyclo-cross, ça peut convenir. Mais c’est comme Paris-Tours, il faut avoir un peu de chance ce jour là pour ne pas crever ou être victime d’un incident mécanique. Donc si il y avait une course, ça serait le Tro Bro Leon, mais comme je te disais, j’attends d’avoir le calendrier sous les yeux pour me projeter un peu plus.

Pour conclure, tu as évoqué le cyclo-cross, est-ce que c’est toujours à l’ordre du jour cet hiver ?

Ça sera le rôle de l’équipe de décider, car je ne peux logiquement pas faire ce que je veux à ce niveau là. Normalement il y aura quelques cyclo-cross au programme, et notamment mon championnat départemental le 27 novembre, puis le celui de Bretagne et le championnat de France. Entre temps, et on en a discuté un peu avec Damien, il y aura aussi peut-être un déplacement en Belgique avec Felipe Orts, mais rien n’est encore acté, et tout sera décidé lors du stage du 22 au 24 novembre.

Propos recueillis par Charles Marsault

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