Entre le Tour de Pologne et celui du Limousin, Charles Planet a pris de le temps de répondre aux questions de Velo-Club. L'occasion pour nous de faire le point avec lui sur la période de confinement, mais aussi la reprise où le français de la formation Team Novo Nordisk s'est distingué avec un bon top 10 obtenu sur les routes du Circuit de Getxo.
Tout d’abord comment as-tu vécu le confinement ?
Ma mère a attrapé le Coronavirus au début du confinement, et deux semaines après, mon frère mon père et moi l’avons également attrapé. Personnellement j’ai simplement eu la perte du goût et de l’odorat donc ça s’est "bien passé pour moi", je n’ai pas eu de période de fatigue, c’était vraiment le goût et l’odorat qui avaient disparu pendant deux semaines.
Psychologiquement je me suis surpris, je suis resté très concentré sur ma préparation et ce que j’avais à faire, avec notamment pas mal de Home-Trainer et de cessions sur Zwift.
Est-ce que tu as eu une crainte à un moment, car les diabétiques étaient listés dans les personnes à risque ?
En fait au tout début ça faisait peur avec tout ce qu’on entendait dans les médias, et lorsque je l’ai attrapé j’ai forcément eu un petit peu peur, mais je me suis vite aperçu que tout allait bien, car mis à part la perte de goût et d’odorat, je n’ai eu aucun autre symptôme.
Ensuite comment ça s’est passé à la fin du confinement, comment étaient les sensations lors de la reprise de l’entraînement ?
Honnêtement, j’avais peur de perdre en endurance car sur Home-Trainer j’ai juste fait deux sorties de 3 heures mais sinon je n’ai jamais dépassé les 2 heures. En plus, il n’y avait aucune date de reprise donc c’était difficile de se projeter. J’ai fait le job par contre, j’ai été sérieux et je n’ai pas pris de poids, mais j’ai été surpris lors de la reprise de l’entraînement de voir que la condition était quand même très bonne. Je suis monté crescendo jusqu’à début août et les sensations ont été très bonnes durant tout la préparation.
Ça s’est vérifié lors de ta 1ère course où tu as signé un top 10, est-ce que ça t’as surpris d’être capable de jouer à la pédale avec les meilleurs ?
Je m’étais vraiment bien préparé et j’avais pas mal roulé avec mon pote Steve Chainel, qui m’a beaucoup aidé aussi psychologiquement, en me disant notamment que j’étais en grande forme et qu’il ne fallait pas que j’ai de complexes face aux meilleurs, et c’est vrai que ça m’a beaucoup aidé dans le final. Par le passé je pense que dans la même situation, j’aurais laissé faire les choses alors que là j’ai tenté de me placer au mieux et de me battre pour cette belle place. Au final, je savais que j’étais capable de faire ça et je pense que c’était surtout une question de feeling et de confiance en soi, le tout avec un peu de chance aussi forcément.
Est-ce que c’est la meilleure perf’ de ta carrière jusqu’ici ?
C’est sûr que c’est une classe .1 et une épreuve d’un jour donc c’est toujours plus difficile d’obtenir un résultat. Il y avait un très beau plateau et devant moi à part Aberasturi il n’y avait que des coureurs World-Tour. J’étais très fier de cette performance, mais comme on en discutait avec Steve (Chainel), avant j’étais très fier de prendre les échappées, c’est ce que j’aime, mais c’est aussi peut-être parfois une marque de faiblesse, dans le sens où je me dit que le final ne va pas me convenir donc je vais essayer de me distinguer dans une échappée, et prendre un maillot distinctif. Ce n’est pas pour autant la facilité, car il faut pouvoir faire partie des échappées et avoir le courage d’y aller, mais là en Pologne par exemple, j’avais dit à l’équipe que je préférais me donner à fond pour obtenir un résultat. Après sur cette course, j’ai souffert de la chaleur, et lors de la 3ème étape, celle qui me convenait vraiment, j’ai calé à 5 bornes de l’arrivée et j’ai fini complètement déshydraté.
Quoiqu’il en soit, les échappées j’adore ça, mais la saison est courte et j’ai envie de mettre à profit tout le travail de préparation en me distinguant avec un beau résultat.
Justement la suite c’est le Tour du Limousin avec un parcours qui peut te convenir, quelles seront les ambitions au départ ?
C’est vrai que c’est une course pour puncheurs, et en général les petites bosses un peu courtes de moins de 5 minutes, je passe bien, tout comme les arrivées en bosse. J’aimerais donc obtenir un beau petit top 10 sur une étape au minimum, ça serait vraiment une belle satisfaction. En tout cas j’irai sur la course dans le but d’être là dans le final et pas pour attaquer dès les premiers kilomètres.
Après le Limousin il y aura les championnats de France, mais quid de la suite de la saison ?
Derrière les France ça va aller très vite, je vais participer au Tour de Hongrie, puis à celui de Slovaquie et à Paris-Camembert et après on fera le point.
Tu es en fin de contrat en décembre, as-tu des infos par rapport à une prolongation chez Novo Nordisk ?
Pour l’instant nous n’avons pas du tout évoqué le sujet avec l’équipe, et je n’ai pas eu de contact avec d’autres équipes. Tout ça va se faire dans les semaines à venir, on verra bien, je ne me prends pas la tête, j’ai fait le boulot à la maison pendant la préparation et maintenant il n’y a plus qu’à se distinguer sur la route.
Pour conclure, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
De la réussite, des belles places d’honneur et pourquoi pas une victoire même si le niveau est très élevé, car tout le monde est à 110%.
Propos recueillis par Charles Marsault (crédit photo : ©MUZOGEYE Plaisir)