Cédric Vasseur : "On a forcément envie d'y croire, maintenant ni ASO, ni le monde du cyclisme ne maîtrisent le Covid 19"
Après déjà un mois et demi de confinement et d'arrêt des compétitions, nous faisons le point avec Cédric Vasseur, le manager général du Team Cofidis. L'ancien maillot jaune du Tour est partagé entre confiance et réalisme, sur la suite possible d'une saison qui restera à jamais marqué du sceau d'un virus ayant tout chamboulé dans nos vies, bien au delà du cyclisme.
(L'entretien a été réalisé le 24 avril, avant notamment les annonces gouvernementales sur les mesures de déconfinement).
Tout d'abord, comment vivez-vous cette période si particulière sur un plan personnel?
C'est une situation difficile pour plusieurs raisons. D'abord on est vraiment surpris par l'ampleur de l'épidémie qui nous touche. Au début de celle-ci, nous avions une équipe à Abu Dhabi et on ne pensait pas que la quarantaine de notre équipe là bas allait ensuite nous frapper de cette façon. Maintenant je pense que même si c'est difficile à vivre, c'est une obligation. Quand on voit les ravages de cette épidémie au niveau mondial, je pense que la sagesse nous impose de respecter les règles aujourd'hui. On trouve le temps long, on a vraiment hâte de se retrouver le 11 mai, même si on sait qu'à cette date, la vie normale ne pourra pas reprendre comme si de rien n'était. L'épidémie ne va pas s'arrêter du jour au lendemain et il va falloir mettre en place une série de mesures pour nous protéger. Donc c'est un retour timide, avec une phase transitoire vers la vie normale, sans trop savoir combien de temps cela va durer.
Comment avez-vous gardé le contact avec les coureurs et le staff ces dernières semaines ?
A la fin de Paris-Nice, on se doutait qu'on allait vivre un moment compliqué, mais on ne pensait pas que fin avril on serait encore bloqué chez nous, à part certains de nos coureurs étrangers. Aujourd'hui le soucis est qu'on a pas beaucoup plus d'infos qu'au début du confinement. On leur passe le message, et c'est la mission de nos directeurs sportifs, de nos entraîneurs, de leur dire qu'il ne faut pas stresser sur ce confinement. Au début la vrai crainte était de se dire, on ne peut pas rouler alors que certains peuvent, et on sera hors-jeu quand les compétitions vont reprendre. Je pense que les coureurs ont vraiment compris maintenant que les courses n'allaient pas reprendre demain et que le retard qu'ils avaient accumulé depuis un mois, allait pouvoir être gommé au fil du temps.
-Vous les sentez rassurés ?
C'est non seulement une façon de les rassurer, mais c'est une réalité. Aujourd'hui il est clair que si on devait prendre part à une compétition au mois de mai, il y aurait vraiment une différence de niveau, entre ceux qui ont pu continuer à faire du vélo sur route et ceux qui étaient obligés de rester chez eux. Maintenant on sait qu'au mieux, et là il faut rester au conditionnel, on aurait pas de compétitions avant août. Pour des coureurs professionnels, avec deux mois de travail assidu, on peut retrouver un niveau physique très acceptable. Pas forcément le niveau qui permet d'aller gagner une étape sur les routes du Tour ou de rivaliser avec les grimpeurs, mais aujourd'hui il y a quasiment 80% de la communauté cycliste professionnel qui est dans la même situation.
- Le Home Trainer est devenu le meilleur ami/ennemi du cycliste en ce moment. Certains coureurs en ont fait énormément, d'autres sont plutôt restés sur la réserve, quel est votre avis à ce sujet ?
Je pense déjà qu'il y a deux catégories de coureurs, ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas le Home Trainer. Pour les premiers ce n'est pas du tout un problème mais pour les autres, dans un premier temps, nous n' avons pas voulu leur mettre de pression, cela aurait été contre-productif. La consigne chez Cofidis était d'ailleurs de considérer le mois d'avril comme quasiment "mort", qu'il n'y avait pas matière à prodiguer des conseils d’entraînement. A partir du mois de mai, il va falloir commencer à programmer une reprise d'activité et là, qu'on aime ou pas le Home Trainer, il va falloir s'y coller, tant qu'il n'y a pas d'autres alternatives. De toute façon maintenant on l'a compris, être au top au mois de mai ne servirait à rien, l'objectif étant de planifier un retour à la normale pour que nos coureurs soient capables de rivaliser au moment de remettre un dossard, sachant qu'à l'heure où l'on se parle, on ne sait toujours pas réellement quand cela arrivera. Nous ne sommes donc pas vraiment stressés par rapport au niveau physique. Ce qui nous stresse plus, c'est d'avoir la certitude d'un vrai retour du calendrier.
Tous les coureurs n'étaient pas sur un pied d'égalité. Six de vos coureurs étrangers ont pu continuer à s’entraîner sur route.
C'est vrai qu'on a la chance d'avoir huit nationalités au sein de l'équipe, et parmi celles-ci, nous avons donc nos quatre Belges qui n'ont jamais eu l'interdiction de rouler à l'extérieur, en plus il ont eu beaucoup de chance côté météo. Donc si on devait faire une photographie de l'état de forme des coureurs à l'heure actuelle, les Belges seraient forcément les plus en forme, au même titre que Jesper Hansen et Marco Mathis.
Je pense aussi que le mois qui vient de s'écouler aura permis de se ressourcer physiquement car les coureurs avaient quand même fait un gros travail hivernal, une première partie de compétitions et par exemple, ceux qui sortaient de Paris-Nice avaient besoin de souffler un peu. Après effectivement ils ont perdu du niveau par rapport à ceux qui roulaient, mais encore une fois, on sait pertinemment qu'il n'y aura pas de compétitions en mai, juin, ni probablement en juillet. Nous avons donc trois mois devant nous où, si la situation redevient "acceptable", avec la possibilité de s’entraîner à l'extérieur, je suis persuadé qu'avec un travail assidu, le coup de pédale redeviendra compétitif.
-Nous assistons actuellement au développement des courses virtuelles. Font-elles parties de partie de l'évolution du cyclisme ou s'agit-il seulement d'un gadget pour passer le temps?
C'est un très bon complément que de donner un côté ludique au Home Trainer, car ce dernier, sans avoir vraiment un but ou un intérêt, peut vite devenir fatiguant psychologiquement et physiquement. Après ça reste un complément de l'activité normale, mais si aujourd'hui on avait le choix entre faire cinq heures à l'extérieur, ou faire une compétition sur une plateforme, on préférerait aller rouler cinq heures. Cela peut être un bon moyen de garder la motivation et la forme, maintenant on le voit aussi, on ne peut pas remplacer un Tour des Flandres ou un Tour de Suisse par une course virtuelle. Quand on a fait ces courses en vrai, ou si demain le Tour de France se disait on va faire un Tour virtuel, on sait très bien que ce n'est pas la même chose. Aujourd'hui on se contente de ce qu'on peut et la vérité c'est qu'on a tous envie de retrouver les vrais compétitions, le réel. Le virtuel c'est bien quand on ne peut pas faire autrement.
Sur le Digital Swiss 5 justement, il n'y avait de coureur Cofidis engagé au départ. C'était une volonté délibérée de votre part?
Oui c'était une volonté délibérée, car on a pris l'option de laisser tranquille nos coureurs au mois d'avril. On savait que les efforts réalisés ce mois-là ne serviraient à rien au moment où les compétitions seraient de retour. Ensuite comme je l'ai déjà dit, il y a tout un environnement qui manque. Pourquoi les champions nous garantissent aussi des exploits ? Parce qu'on est dans la réalité, avec des supporters qui vous encouragent et vous applaudissent. Là quand vous êtes seuls à pédaler dans votre garage ou votre cave, ce n'est quand même pas pareil.
Ce qui fait la richesse d'une course cycliste à la télévision, c'est déjà la découverte des paysages. C'est notamment la force du Tour de France, avec une qualité d'images exceptionnelles. Ensuite dans la vraie vie, on ne peut pas prévoir ce que va faire le coureur. Dans le virtuel c'est évidement plus formaté, on sait qu'il ne va pas glisser et chuter dans un virage. Il y a toute une adrénaline que l'on ne retrouve pas dans le virtuel.
Venons-en maintenant au calendrier. ASO a fait une annonce forte il y a quelques jours et on a entendu une certaine assurance dans la bouche de Christian Prudhomme, mais honnêtement, vous y croyez à un Tour de France cette année ?
En repoussant le Tour de France on est dans le domaine du réalisable, mais encore une fois seulement si l'épidémie est maîtrisée, s'il n'y a pas une deuxième vague etc... On a forcément envie d'y croire, maintenant ni ASO, ni le monde du cyclisme ne maîtrisent le Covid 19. Si tout se passe normalement, on sera sur la ligne de départ à Nice, le 29 août, mais si malheureusement on se rend compte que l'on n'arrive pas à maîtriser cette épidémie, on sera forcé de faire face à la réalité et de se dire qu'on ne peut pas faire le Tour de France pour faire le Tour de France. Il faut le faire dans des circonstances sanitaires correctes, pour les sportifs, les suiveurs, le public et personne aujourd'hui n'a vraiment la réponse à cette question.
S'il a lieu, il faudra donc certainement s'attendre à un contexte pesant, avec un certain nombre de mesures sanitaires entourant la course.
C'est certain, si le Tour a lieu, on sait déjà que ne sera pas un Tour classique. Il y aura forcément des mesures qui devront être mises en place, comme on l'a déjà vu sur Paris-Nice. De toute façon l'année 2020 n'est pas une année normale. Il faut espérer que 2021 nous permette de retrouver une situation normale, ce qui n'est pas sûr encore aujourd'hui. Il faut pourtant aussi continuer à vivre, on ne peut pas s'arrêter de tout faire pendant deux ans, c'est impossible. Donc à un moment donné il faut trouver des solutions pour aller de l'avant, et je pense qu'aujourd'hui si Tour de France il doit y avoir, ce sera en effet avec des dispositions spécifiques pour limiter les risques d'infection et de propagation.
Par contre, si le Tour de France a bien lieu, on pourrait assister à une course sans doute différente, plus ouverte ?
Sur un plan sportif ce sera également différent. On ne peut pas avoir un Tour classique avec ce que l'on vient de vivre. Les coureurs n'auront pas eu une préparation classique, ou en tout cas idéale. Le Tour étant décalé dans le temps, cela veut dire aussi qu'en fonction du biorythme de chacun, certains n'ont pas toujours les capacités d'atteindre le même niveau de performance en septembre qu'en juillet, alors que peut-être d'autres coureurs vont tirer profit de ce décalage. Et surtout, on ne peut pas se lancer dans une course comme le Tour sans un travail foncier, que ce soit au niveau physique ou mental, donc on aura forcément des athlètes qui seront victimes indirectes du coronavirus parce qu'ils n'auront peut-être suffisamment de charge de travail leur permettant de tenir ces trois semaines.
Au delà du Tour, la question du calendrier est un vrai casse-tête à résoudre dans les quelques mois qui restent. Il n'y a certainement pas de solution idéale, mais quelle serait la moins mauvaise selon vous?
Pour l'instant, la seule certitude concerne les dates du Tour, mais pour le reste on en est encore au stade des spéculations, il n'y a rien d'officiel. Je pense que c'est plus dans un soucis sanitaire qu'il faut orienter le programme. Aujourd'hui on a envie de sauver toutes les courses du calendrier. On sait que ce ne sera pas possible. Tout d'abord parce que le créneau, d'août à octobre, est trop court pour caser six mois de compétitions. Ensuite il ne faut pas croire non plus que la situation sera devenue à nouveau normale au 1er août. La menace Covid 19 sera toujours présente et je pense qu'il faudra respecter certains délais entre les compétitions, respecter des procédures, probablement qu'il faudra tester à chaque fois les individus avant de se présenter à une compétition et à partir de là je n'imagine pas qu'il soit faisable de caler toutes les courses. D'un point de vue sanitaire, si on veut rattraper en 4 mois, les 6 ou 7 mois de retard de compétition, on court à la catastrophe. Physiquement ça serait également impossible à gérer pour les équipes, que ce soit au niveau des coureurs ou des staffs.
Si les courses reprennent, on pourrait avoir des Grands Tours très rapprochés, voire qui se chevauchent presque pour le Giro et la Vuelta, vous ne seriez donc pas prêt à tout accepter au niveau du calendrier?
Aujourd'hui il y a beaucoup d’interrogations. Est-ce qu'au vu des circonstances exceptionnelles, on va imposer aux équipes du World Tour de participer par exemple à toutes les épreuves portant ce label. En tant qu'équipe française nous avons l'obligation aussi de participer aux courses du calendrier hexagonal. Pour en avoir parlé avec notre département médical, pour reprendre la compétition d'une façon raisonnable, il faut essayer de tenir un délai minimum de cinq jours entre les compétitions, afin d' essayer de voir si la personne à contracté ou pas le virus. Donc aujourd'hui je pense qu'il faut plutôt laisser les équipes décider de leur participation à une course. On a eu l'expérience d'avoir une équipe confinée 15 jours à Abu Dhabi, on sait pertinemment que si un cas de Covid 19 va se déclencher sur une course, ça met la course en grande difficulté et ça oblige les personnes à rester en quarantaine, autant dire que c'est foutu. Quand on va reprendre la saison au mois d'août, si elle reprend, la première course où l'on va se retrouver dans la situation d'Abu Dhabi, ça sera la fin de saison tout de suite. C'est légitime de vouloir sauver les monuments ou les grands tours, mais il faut faire attention, ne pas se précipiter.
Ne serait-ce pas aussi finalement l'occasion de repenser un peu l'organisation du calendrier à l'avenir?
De toute façon il y aura une vie avant le Covid et une vie après. La menace Covid va planer sur le monde entier et donc sur le cyclisme ces prochaines années. Il y a peut-être matière à se mettre autour d'une table pour y réfléchir, même si ce n'est pas la chose la plus importante aujourd'hui. Cet hiver avec du recul il faudra analyser la situation. Après encore une fois, quel que soit le calendrier on voit bien que le monde entier est paralysé à cause de cette épidémie.
Cette crise sanitaire va avoir des conséquences économiques dont personne ne saurait prédire l'ampleur et le monde du cyclisme n'y échappera pas. Le premier scénario, le moins pire, serait évidement serait celui d'un calendrier de secours à l'automne. Une équipe comme Cofidis s'en tirerait-elle sans trop de dommages ?
Disons qu'il y aurait toujours des dommages, à quel que niveau que ce soit. Aujourd’hui Cofidis est un sponsor fidèle au cyclisme depuis 1997, on a la chance d'avoir un partenaire qui n'est pas dans le cyclisme uniquement pour réaliser un coup. De ce côté là on peut être rassuré et les dirigeants de Cofidis réalisent très bien que la situation est la même pour tous. Aujourd'hui pour Cofidis, que Paris Roubaix ait lieu le 15 avril ou le 7 octobre, ça ne change rien. Le vrai problème sera dans le cas où il n'y aurait plus aucune course cette année.
J'allais y venir, le deuxième scénario, beaucoup plus inquiétant, serait donc celui d'une saison blanche. Est-ce qu'on pourrait assister à une sérieuse remise en cause du système sur lequel repose le cyclisme professionnel ?
Je crois malheureusement que oui. Si toutes les courses importantes, celles qui donnent de la visibilité ne se tiennent pas cette année, là on est forcément face à une situation que personne n'avait imaginé et je pense qu'il y a quelques équipes qui risquent d'en faire les frais. Nous avons un engagement jusqu'à fin 2022 avec Cofidis. Tant que nous avons le soutien de Cofidis, nous n'avons pas de danger en tant que structure mais chaque équipe, chaque partenaire a une situation différente. On l'a déjà vu dans la presse, il y a des équipes où c'est plus délicat. Je crois qu'il faudra faire un point en septembre, de la situation dans laquelle se trouve chaque équipe. Un circuit comme le World Tour ne peut être fort que s'il est composé d'équipes fortes.
Cofidis a réalisé un mercato important à l'intersaison et vous aviez notamment affiché pas mal d'ambition concernant Guillaume Martin, pour le classement général du Tour de France. C'est toujours assumé ? Un mot sur sa personnalité ?
Tout à fait et nous sommes un peu frustrés car on ne peut pas profiter de la qualité du recrutement réalisé cet hiver, où l'on fait un beau mercato. On est un peu dans une situation d'attente du retour sur investissement, mais il n'y a pas de regrets finalement à avoir, puisque la situation est la même pour tout le monde. Il vaut mieux avoir un effectif de qualité comme c'est notre cas et ne pas pouvoir courir, plutôt que de ne pas l'avoir fait non plus parce que le mercato qui va arriver cette année va être particulier.
Concernant Guillaume Martin, c'est quelqu'un de très calme, de très tranquille. Il a une personnalité assez atypique qu'on affectionne vraiment et on avait débuté un super travail avec lui, qui reste en suspend évidement, mais je pense que Guillaume avait pris ses marques, on l'a vu sur la dernière étape de Paris-Nice. On a encore une belle marge de progression avec lui et notre objectif est de l'accompagner le plus haut possible sur les routes du Tour de France. C'est une course qui lui convient et la disputer dans une équipe française comme Cofidis va lui donner je pense ce supplément d'énergie nécessaire.
Vous avez réalisé un gros mercato donc, mais dans le même temps vous avez par exemple dû vous séparer d'un équipier comme Loic Chetout. Il y a quand même un côté frustrant à voir une carrière professionnel s'achever ainsi prématurément, non?
C'est toujours frustrant et c'est le problème d'un manager d'équipe. J'ai été coureur, je me suis retrouvé dans des situations où les équipes n'ont pas renouvelé mon contrat, je me retrouve aujourd'hui de l'autre côté de la barrière et c'est vrai que chaque année malheureusement on doit faire des choix stratégiques. Alors il y a plein de facteurs qui entrent en jeu, ce ne sont pas simplement les résultats d'une année qui décident si un coureur est gardé ou non dans une équipe, c'est aussi une évolution naturelle. Je ne suis pas le seul à décider, j'ai le dernier mot, mais je pense que dans l'optique d'accéder au World Tour il fallait forcément avoir des coureurs capables de travailler World Tour, de faire des tempos à l'avant.
Concernant Loic, on a eu des expériences où on a été déçu de le voir décramponné d'une échappée alors que personne ne se faisait lâcher. Ce n'est pas synonyme de World Tour. A un moment donné il faut considérer qu'un effectif doit évoluer, parce que si on travaille en permanence sur le côté sentimental, ça aurait un impact négatif sur la performance. On sentait quand même que Cofidis avait besoin d'un coup de booste avec des coureurs ayant déjà cotoyé le World Tour. C'est dommage pour ceux qui n'ont pas été gardé, il n'y a pas eu que Loic Chetout, et ça fait partie de la vie d'une équipe cycliste, les contrats sont courts, un an, deux ans, très exceptionnellement trois ans. Après, un bon coureur retrouve toujours du boulot.
Pour terminer, l'heure est aux rediffusions à la télévision et c'est peut-être l'occasion pour certains de redécouvrir le Cédric Vasseur consultant. Cela vous manque-t-il ? Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans ce rôle ?
Je pense qu'il faut à chaque fois savoir tourner la page, j'ai passé de supers moments en tant que consultant sur la moto de France Télévision où la place est chère, c'est un privilège d'occuper cette place, maintenant j'ai choisi une autre orientation et ceux qui m'ont remplacé font très bien leur travail. Ce qui m'a marqué le plus, c'est le bonheur sur le visage des gens au bord des routes du Tour. Quand on est sur le vélo, on entend le public mais on ne voit pas ce bonheur, du début à la fin, qu'il fasse beau ou non, ils sont heureux de voir passer les champions.
Propos recueillis par Ximun Larre.