Comment envisager un passage sur l’ultra ?

L’après Covid a dessiné une tendance : la compétition traditionnelle est quelque peu délaissée au profit de la notion de défi personnel.

Vous avez l’impression d’avoir écumé les courses de fédération proches de chez vous ? Vous sortez de quelques saisons de cyclosportives et vous ne prenez plus le même plaisir ? Et si vous vous testiez sur l’ultra ?

De quoi parlons-nous ?

A partir de quand parlons nous d’ultra ? On peut raisonnablement placer le curseur au-delà des 200kms. Les épreuves sont nombreuses dans le calendrier, avec pour Graal la Race Across France (2000kms) ou encore la Transcontinentalrace (3500/4000kms). Sans aller jusqu’à ces extrêmes on trouve le Bordeaux Paris (600kms), le Paris Brest Paris (1200kms), les différentes diagonales « labélisées » (environ 1000kms), ainsi que quelques épreuves chronométrées inscrites au calendrier des cyclosportives (l’Ardéchoise Ultra, le Tour du Mont Blanc etc.)

Une question de compatibilité

Avant de vous jeter frénétiquement vers le lien menant à l’inscription posez-vous les bonnes questions :

  • est ce que cela vous tente ?

  • est ce que cela correspond à votre vision du cyclisme ?

  • est ce que vous êtes physiologiquement « fait » pour l’Ultra ?

Si vous n’avez ne serait-ce qu’une réponse négative oubliez le projet, au risque d’aller au-delà de grosses déconvenues

Mettre le pied à l’étrier

En toute logique, avant toute chose, il convient de tester une version soft de l’ultra. Avant l’arrivée du froid, ou au printemps à l’arrivée des beaux jours, en fonction de votre état de forme actuel, testez, si possible en solo, une sortie de 200 à 220kms, avec un dénivelé modéré. Vous saurez tout de suite où vous mettez les pieds, et s’il convient de poursuivre l’aventure ou si celle-ci va rester aux oubliettes.

Afin de vous sécuriser quelque peu vous pouvez opter pour deux boucles d’une centaine de kilomètres, afin de refaire le plein (sur les plans solide et liquide) à mi-parcours.

La transition vers l’ultra

De deux choses l’une :

  • ou vous allez vivre une sorte de révélation, et vous n’allez plus rêver qu’à augmenter les distances

  • ou vous allez vous ennuyer, éprouvant de la frustration à devoir limiter votre vitesse de déplacement pour tenir la distance.

Si l’aventure vous plait, alors il conviendra de mettre en place une stratégie à court, moyen et long terme, afin de « formater » votre organisme à ces nouveaux défis.

Pour commencer ne perdez pas de vue qu’on ne s’entraîne pas spécifiquement à l’ultra au cœur de l’hiver : des sorties de 200, 250kms en plein hiver fatiguent l’organisme. La préparation débute aux beaux jours et le rythme d’une sortie longue par mois fait généralement l’unanimité.

En ce qui concerne les échéances plus lointaines, c’est à l’échelle de plusieurs saisons que l’on envisage le passage vers les longues distances : 200/300kms la première année, puis 400kms, 600kms, 1000kms, et ainsi de suite, saison après saison. Griller les étapes c’est le meilleur moyen de glisser vers le sur-entraînement et de vous dégouter.

Le matériel

Vous pouvez tout à fait aborder la découverte de l’ultra avec un vélo traditionnel taillé pour les courses de fédération et/ou les cyclosportives. Seulement vous allez rapidement constater les limites de ce matériel et la nécessité d’investir dans un vélo plus confortable. Vous découvrirez par vous-même qu’il est indispensable d’adapter la position pour soulager les cervicales et les épaules. Autre spécificité de l’ultra : la problématique des points d’appui, nécessitant souvent d’adopter une selle ergonomique. Prenez de bons conseils auprès de spécialistes, au risque de connaître des mésaventures pour le moins désagréables.

Benoit VALQUE

www.velotraining.net

www.rotorfrance.com

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