Wollongong 2022, un championnat du monde au rabais ?

Alors que la tenue des championnats du monde à Wollongong devait être synonyme de fête et marquer le grand retour du cyclisme pro dans le pays après plus de deux ans de coupure liée au Covid-19, cette fête semble déjà plus ou moins gâchée, la faute aux forfaits, qui s'enchaînent depuis plusieurs jours, et ce pour plusieurs raisons.

Un problème de budget pour les fédérations

Si de nombreuses nations mineures ne peuvent logiquement pas assumer le coût du voyage en Australie, d'autres fédération européennes plus renommées sont également contraintes de renoncer à participer entièrement ou partiellement aux championnats du monde. C'est le cas de l'Irlande notamment qui ne sera pas de la partie, et du Danemark, qui lui n'enverra pas de sélection U19 à Wollongong.

La fatigue d'un long voyage en fin de saison

C'est l'argument mis en avant par certains coureurs majeurs, et difficile de les blâmer après une longue saison sur route. Que ce soit Pidcock, Vingegaard ou Pedersen, plusieurs d'entre eux ont en effet pointé du doigt la fatigue liée à un très long voyage à l'autre bout du monde, et ne seront donc pas présents sur la ligne de départ.

La course aux points

C'est un peu l'élément surprise de cette liste, cette course aux points qui est dans toutes les bouches et toutes les têtes depuis de nombreuses semaines. Et conséquence directe de cette lutte pour le maintien, la grande majorité des équipes concernées ont choisi de retenir leurs coureurs, qui ne sont pas autorisés à effectuer le voyage en Australie, ce qui n'est pas sans poser de soucis au sélectionneur de l'Espagne par exemple, qui a indiqué n'avoir que deux coureurs disponibles dans sa liste initiale de 8.

Un mondial au rabais ?

Lorsque l'on cumule les forfaits de Pidcock, Pedersen, Ulissi, Vingegaard, Bennett, ainsi que celui de tous les coureurs concernés par la lutte pour le maintien, on s'aperçoit qu'il n'y aura finalement pas grand monde au départ de la course en ligne à Wollongong, d'autant plus que le tenant du titre Julian Alaphilippe est lui blessé, et pas du tout certain d'être en mesure de s'aligner au départ. Rajoutez à cela le fait que Van Aert et Dennis ne participeront pas au chrono, et vous obtenez une start-list loin d'être digne des mondiaux, et un titre qui n'aura peut-être pas la même valeur que ceux décernées ces dernières années.

Par Charles Marsault