Décalé d’une semaine en raison de la Coupe du Monde 2018, qui se déroulera cette année en Russie, le Tour de France prendra son envol de Vendée le 7 juillet prochain. Et si en octobre dernier, lors de la présentation de la course, tout le monde s’attendait à voir un duel Team Sky contre le reste du monde, la donne a quelque peu changé depuis décembre, et la révélation du contrôle anti-dopage anormal de Chris Froome (présence trop élevée de Salbutamol). Devant la forte probabilité d’une suspension du britannique, nombreux sont ceux qui se présenteront en effet au départ de la Grande Boucle avec de fortes ambitions.
De nombreux prétendants à la victoire
Et lorsque l’on s’attarde sur la liste des coureurs qui ont déjà confirmé leur présence, on s’aperçoit rapidement qu’il est dur de dégager un favori, même si Nairo Quintana semble être celui qui présente le plus de garanties. Seulement voilà, le colombien n’est pas sûr de tomber sur un collectif Movistar vraiment soudé, ce qui pourrait bien jouer en sa défaveur sur les routes de juillet. Outre Quintana, de nombreux noms sont avancés, parmi lesquels on pourra citer Romain Bardet, Richie Porte, Vincenzo Nibali ou encore Ilnur Zakarin, même si aucun d’entre eux n’apparaît comme un nom évident. Bardet est limité sur l’exercice chronométré, Porte a une tendance à perdre du temps là où il ne faut pas, Nibali n’a plus la constance de 2014, et Zakarin paraît encore un peu tendre. Devant tant d’incertitudes, on pourrait bien voir émerger un vainqueur surprise, à la Cadel Evans, qui sans être forcément le plus fort, pourrait se montrer opportuniste, et profiter du marquage entre les favoris pour tirer son épingle du jeu.
Des pavés qui augmentent l’incertitude
Si la première semaine ne présente pas véritablement plus de pièges qu’à l’accoutumée, une étape est néanmoins dans toutes les têtes, et pourrait bien casser de nombreux rêves de podium sur les Champs-Élysées. Si la présence de pavés réjouit en effet quelques coureurs, elle est loin de faire l’unanimité, et en cas de pluie sur le parcours, elle pourrait transformer le Tour de France en véritable loterie, tant une chute est vite arrivée, surtout pour des coureurs, loin d’être des spécialistes des classiques flandriennes, et qui pour certains poseront leurs roues sur les pavés pour la première fois de la saison. Sans aller jusqu’à la chute, on sait également que le facteur chance est un élément essentiel, et une crevaison ou un quelconque ennui mécanique pourrait se payer très cher à l’arrivée, tant il est difficile de dépanner un coureur sur un secteur pavé.
Des équipes de 8 qui peuvent rendre la course plus dure à contrôler
Si de l’avis général, les équipes de 8 ne devraient pas révolutionner la course, le fait d’avoir un coureur de moins par formation pourrait modifier plusieurs choses. A commencer par la difficulté de verrouiller la course, ce qui était l’un des arguments avancé par ceux qui se sont prononcés pour une diminution du nombre de coureurs. En cas d’abandon au sein d’une équipe, les choses pourraient également devenir compliquées, d’autant plus si c’est une Movistar affaiblie qui prend le maillot de leader grâce à Valverde, on voit mal Quintana et Landa se mettre à 100 % pour un autre coureur, sans arrière-pensée et ambition personnelle. Et dans ce type de cas de figure, là encore, un opportuniste pourrait bien tirer avantage de la situation.
Des difficultés concentrées en fin de Tour de France
Le fait que la quasi totalité des étapes de montagne soient placées en fin de Tour de France devrait également entrer en ligne de compte, puisque non seulement pour les coureurs, il faudra aborder la course à 100 % pour se sortir des pièges du début de course, mais aussi être capable de tenir cet état de forme jusqu’en fin de troisième semaine, où la fraîcheur jouera un rôle des plus importants. De quoi favoriser la aussi un outsider, qui dans l’ombre des cadors, pourrait évoluer en retrait avant de sortir de sa boîte lors des dernières étapes, pour s’imposer au nez et à la barbe des Quintana, Bardet, Porte et Zakarin.