Si l'engouement du public danois a été phénoménal pendant les trois jours que le peloton du Tour de France a passé au Danemark, on ne peut raisonnablement pas en dire autant de l'intérêt sportif, car très objectivement, il ne s'est absolument rien passé depuis vendredi, la faute à un parcours ne laissant que très peu de place à une course de mouvement, et à des conditions météo défavorables.
Un public en fusion en bord de route
On dit souvent que le public scandinave est plutôt froid, à tort visiblement au vu de l'accueil réservé par les danois aux coureurs du Tour de France. En effet, c'est une foule impressionnante qui s'est massée tout au long du parcours des trois étapes disputées au Danemark. Un enthousiasme qui a marqué coureurs et observateurs, qui ne s'attendaient peut-être pas à trouver ici autant de ferveur.
Et cerise sur le gâteau, les danois ont eu la chance de voir Magnus Cort Nielsen faire le show pendant deux étapes, en lâchant tout d'abord ses compagnons d’échappée entre Roskilde et Nyborg, puis en sortant seul le lendemain sur les routes menant à Sonderborg. Des images très sympa, autant pour le public que pour le coureur qui a pu profiter de ce bain de foule à l'avant et des points qui lui ont permis de consolider son maillot de meilleur grimpeur.
Dimanche, un critérium plus qu'une étape du Tour de France
Si dimanche, les images étaient belles, il ne faut pas perdre de vue que le Tour de France est un événement sportif majeur, et non pas une parade à ciel ouvert, qui le temps d'un dimanche, se transforme en un critérium géant complètement dépourvu d'intérêt sportif. Car clairement, le sport n'était pas franchement au rendez-vous, et selon les retours de nombreux téléspectateurs, on s'est fortement ennuyé voir endormi devant sa TV. Il faut dire que même pour le plus passionné des fans de vélo, difficile de s'enthousiasmer devant le néant, puisque derrière le show "Magnus", le peloton a roulé au train, avant que les sprinters ne se livrent un sprint royal dans les derniers mètres, comme si finalement nous avions assisté à une inversion des normes, c'est à dire 5 kilomètres de course, et le reste en fictif et sans bagarre aucune.
Les limites de la météo comme seul facteur de spectacle
C'est finalement l'un des enseignements de ces trois jours de course, le fait qu'on ne peut pas compter sur la seule météo pour créer un intérêt sur le plan sportif, car quand celle-ci est favorable, comme c'était le cas ce week-end avec l'absence de vent permettant de créer des bordures ou de pluie, le niveau de difficulté est proche de zéro, et il est quasiment impossible pour les coureurs de faire la course pour tenter d'éviter une arrivée massive. Juillet n'étant pas mars, allons donc chercher des Grands Départs dans des régions où les reliefs où les difficultés permettent de créer des parcours attirants, ceci afin de ne pas perdre les suiveurs en cours de route. A moins que l'enjeu soit uniquement et simplement de créer de belles images et de s'appuyer sur l'engouement dans le pays traversé pour vendre encore mieux le Tour de France la prochaine fois, et aller pourquoi pas encore plus loin, quitte à laisser de côté également les enjeux écologiques, car il faut aussi le rappeler, le peloton et la plupart de sa suite sont allés au Danemark en avion, et vont revenir en France ce lundi de la même façon...
Par Charles Marsault
crédit photo : aso/pauline ballet