Le maillot à pois est un maillot qui sourit aux Français. Popularisé par Richard Virenque, ils sont nombreux à l'avoir ramené à Paris depuis le début du siècle... Laurent Jalabert, Anthony Charteau, Thomas Voeckler, Warren Barguil, Julian Alaphilippe et Romain Bardet (les trois sur les trois dernières années), c'est autre chose que pour le maillot vert! Alors qui peut le ramener?
Thibaut Pinot
C'est sans doute le meilleur grimpeur français actuel, il vise la victoire sur le Tour de France et cela serait une triste nouvelle de le voir combattre pour le maillot de meilleur grimpeur. Cependant, au vu des arrivées au sommet et des points doublés, il pourrait remporter ce maillot sans avoir à le chasser, naturellement, en étant parmi les meilleurs ou même le meilleur des favoris en montagne.
Romain Bardet
Vainqueur de ce classement un peu par défaut l'an passé (les cols annulés ont joué en sa faveur), on ne doit toutefois pas oublier le leader de l'Ag2r. Deux fois sur le podium au classement général ses qualités de grimpeur ne sont plus à faire. Après deux années où il n'était pas à son meilleur niveau, avec une lassitude qui s'était installé, celui qui aurait dû aller sur le Giro cette année semble être en parfaite condition. Après la chute lors du Tour d'Occitanie où il a bien cru tout perdre on le voit monter en pression, de mieux en mieux sur le Dauphiné, offensif sur un parcours pas du tout à sa convenance lors des championnats de France, Romain Bardet est de retour, qu'on se le dise. Cette saison si spéciale semble lui avoir fait du bien, le sortant d'un schéma trop connu et sclérosant.
Qu'est ce qu'il va viser? A l'instar de Pinot il peut tenter d'aller chercher une excellente place au général final, mais il parle aussi de viser les étapes. Et si l'un allait tout simplement avec l'autre? C'est en étant offensif que Romain Bardet a accompli ses plus beaux exploits. Et si un maillot allait avec afin qu'on le considère cette fois comme un "vrai" vainqueur?
Warren Barguil
Contrairement à Romain Bardet, il aurait aimé que tous les cols du Tour précédent soient au programme, lui qui était devant lors de l'ascension de l'Iseran. Vainqueur de ce classement en 2018, Warren n'est jamais aussi dangereux que lorsqu'il a un coureur pour qui rouler. On l'a bien vu avec Matthews. Cette année, le leader Arkéa c'est Quintana et Barguil sera probablement plus en équipier/électron libre ce qui lui permettra d'aller chercher ce maillot qui lui va si bien. Endurant en montagne et doté d'une vraie pointe de vitesse Barguil a toutes les caractéristiques pour récupérer un deuxième maillot de meilleur grimpeur.
Pierre Rolland
Quel raté lorsqu'il avait tenté ce maillot en 2013, des attaques et de l'énergie perdue inutilement, le général visé également, bref, totalement dispersé Pierre Rolland avait tout raté et les suiveurs ne l'avaient pas manqué. Depuis, malgré une dixième place au général du Tour 2015, c'est sur le Giro qu'il a connu ses plus belles émotions avec une quatrième place au général en 2014 et une victoire d'étape en 2017. L'an passé, voulant revenir au plus vite après sa fracture pour apporter des armes à son équipe pour la sélection au Tour de France (ratée), il a trainé son mal avant de réapparaitre au mois d'Aout. Le confinement lui aura permis de se remettre en ordre de marche et la sélection obtenue en début d'année lui a permis de préparer au mieux ce Tour de France. Vainqueur du Tour de Savoie Mont Blanc avant de faire dans les 15 au Dauphiné et au championnat de France; Pierre Rolland monte en puissance. Plus de maturité pour transformer l'échec de 2013 en victoire et ainsi permettre au "Triomphe de Pierre Rolland" de remplacer le pénible et si réducteur "Attaque de Pierre Rolland".
Julian Alaphilippe
Maillot vert, maillot des grimpeurs, victoires d'étape, port et défense du maillot jaune... Il va être compliqué de choisir pour Julian Alaphilippe et bien malin qui avant le Tour pourrait dire ce qu'il va et ce qu'il doit viser. Il n'empêche que si il se met le maillot à pois dans la tête, il va falloir se lever de bonne heure pour aller le chercher. Ce n'est pas dans les grands cols alpins qu'il irait le chercher, mais dans tous les autres.
Par Benjamin Arnaud