Tour de France 2025 : une cérémonie bien préparée

Tour de France 2025 : une cérémonie bien préparée

Le Tour de France s’élancera de Lille en 2025, le retour d’un grand départ dans l’Hexagone depuis 4 ans. Devant 400 personnes réunies à la préfecture de Lille le 30 novembre dernier, Christian Prudhomme et ses invités ont accorder leurs discours : le Nord est une terre de cyclisme.

Après des départs de Copenhague en 2021, Bilbao l’été dernier et Florence le 29 juin prochain, la Grande Boucle démarrera de France en 2025. Lille, capitale des Flandres, sera pour la troisième fois la première ville empruntée par les cyclistes de la Grande Boucle après 1960 et 1994. « Il fallait une terre qui aime le vélo, qui respire le vélo » explique Christian Prudhomme, après la présentation.

Le patron d’ASO, passé par l’école de journalisme (ESJ) à 700m de la cérémonie dans le cadre de ses études, avant d’écrire pour La Voix du Nord (quotidien régional, NDLR), a son storytelling bien en tête : le Pathos de son histoire avec Lille, le Logos avec Paris – Roubaix, le championnat de France 2023 à Cassel, les champions nordistes, et l’Ethos que toute l’assemblée lui reconnaît. La technique est rodée, appuyée par les personnalités politiques locales présentes sur scène et allant dans son sens.

Le Nord se revendique « terre de vélo »

Assis aux côtés de Christian Prudhomme durant la cérémonie, trois hommes : Christian Poiret ; préfet du Nord et orateur incontrôlable ; Damien Castelain, président de la MEL ; et Antoine Sillani, fraîchement nommé vice-président aux sports pour la région Hauts-de-France.

« On ne vient pas dans le Nord par hasard » commence fort le préfet, qui annonce une belle fête à venir lors des trois étapes qui arpenteront son territoire. Paris – Roubaix en tête, la région organise des courses UCI comme les 4 jours de Dunkerque, les Grands Prix d’Isbergues ou de Fourmies. « On est capable d’accueillir les plus grands coureurs présents sur le Tour, tout ça avec des équipes entièrement bénévoles. Le Tour chez nous, ça ne fait qu’entretenir la flamme du cyclisme dans le Nord-Pas-de-Calais » nous rappelle Jacques Thibaut, organisateur du GP de Fourmies.

Entre deux vidéos sur la légende du tour ou le déroulé des premières étapes, les noms d’Alain Deloeuil, Cédric Vasseur, Laurent Desbiens, Jean Réveillon, Christian Palka et surtout Jean Stablinsky (nom donné au STAB Vélodrome de Roubaix, arrivée de l’enfer du Nord) sont énumérés en tant que champions locaux. Dans le même temps, les élus nordistes n’hésitent pas à politiser les deux roues. « 100 millions d’euros pour moderniser les voies et pistes cyclables de la MEL » chiffre son président, « un territoire qui se transforme » pour le benjamin des intervenants Antoine Sillani.

Martine Aubry, maire de Lille, « très heureuse d’accueillir ce grand départ » a elle aussi révisé ses fiches. « C’est une terre de vélo, on respire le vélo, ça sent le vélo partout dans le Nord » rappelle l’ancienne ministre de François Mitterrand lors du point presse post-cérémonie.

Les trois premières étapes officialisées et détaillées ce 30 novembre (la 4e partant d’Amiens, destination pour le moment inconnue), c’est une fierté qui anime le coureur d’Intermarché Circus-Wanty Adrien Petit, Arrageois pur souche et passant à Notre-Dame de Lorette quotidiennement. « Le Tour c’est la plus grande course du Monde. Un grand départ dans sa région, c’est une grande fierté. J’espère être aligné sur ce grand départ pour le vivre de l’intérieur. »

Les secteurs pavés du Pévèle manqueront à l’appel lors des 3 étapes nordistes du tour de France 2025. Les Flandres françaises seront mises à l’honneur avec la côte de Cassel et ses 18% déjà aperçus lors du championnat de France 2023 que les coureurs devront passer deux fois, arpentant aussi le Mont Noir, le centre-ville de Bergues filmé dans « Bienvenue chez les Ch’tis » en 2008 et une section du trajet Lille-Hardelot, célèbre course cyclo-touriste de la région. Une chose est sûre après cette nouvelle cérémonie autour de la Grande Boucle 2025, le storytelling est un art qu’ASO et le Tour de France maîtrise parfaitement

Par Adrien Bray

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