RCS Sport, société organisatrice du Tour d’Italie a t-elle encore en tête le facteur sportif comme priorité au moment de choisir les équipes à inviter sur sa course phare, c’est à dire le Giro ? Lorsque l’on s’attarde sur la liste des trois formations qui ont obtenu le droit de participer à l’édition 2021, on peut légitimement douter ou à minima s’interroger sur l’importance du sportif au moment de trancher entre les différentes candidatures.
Comment peut-on évincer sportivement Androni ?
C’est la question principale lorsque l’on se penche sur les invitations, comment est-il possible sportivement d’évincer Androni, l’une des meilleures formations de Pro Conti, et qui possède de plus l’avantage d’être italienne. Incompréhensible d’autant plus que la formation dirigée par Gianni Savio a remporté une étape du Giro en 2019, et tournait ces dernières saisons (hors 2020) à plus de 30 victoires par an.
Et en s’attardant sur un groupe 2021 qui compte des garçons comme Simon Pellaud, Alexander Cepeda, Matteo Malucelli, Jhonatan Restrepo, Eduardo Sepulveda ou encore les jeunes pépites Natnael Tesfatsion, Santiago Umba ou encore Andrii Ponomar, il est difficile même en faisant preuve de beaucoup d’imagination de voir laquelle des équipes invitées possède un meilleur effectif.
Pourquoi Vini Zabu ?
Sans faire offense à la formation italienne, il est compliqué de comprendre ce qu’elle va aller chercher sur le Giro, et encore plus lorsque que l’on ouvre la page de son effectif sur le site de l’UCI. Mis à part Jakub Mareczko, difficile en effet de trouver un coureur qui a le niveau pour participer à un Grand Tour, et encore, le sprinter italien, est bien loin d’être capable de rivaliser avec les Ewan and cie...Une équipe qui a de plus perdu ses deux meilleurs éléments à l’intersaison (Visconti et Wackermann).
Eolo, un choix sportif ?
Il est rare qu’une formation promue en Pro Conti se retrouve directement invitée à participer à un Grand Tour. C’est malgré tout le cas d’Eolo Kometa, qui elle aussi a été privilégiée à Androni alors qu’elle possède un effectif largement inférieur à sa concurrente italienne, mais, elle a la chance de sponsoriser des épreuves comme le Tour de Lombardie, le Grand Piemonte ou encore Tirreno-Adriatico.
Bardiani invitée malgré des saisons toujours poussives
Faute de budget conséquent, la formation Bardiani peine toujours à construire un effectif capable de briller en Pro Conti, et malgré un effort effectué cette année en terme de recrutement, il est difficile de justifier le fait que la structure dirigée par les frères Reverberi soit privilégiée à celle de Gianni Savio…
Pas facile donc comme indiqué dans l’introduction de comprendre les choix de RCS, et si vous aviez besoin d’un dernier argument sportif, Androni c’est 13 victoires en 2020, soit 8 de plus que Bardiani, Eolo et Vini Zabu réunies, cherchez l’erreur...
Par Charles Marsault