Alors qu'une nouvelle séquence vient de s'achever en ce début de saison 2022, le constat est malheureusement toujours le même pour la formation B&B Hôtels, qui n'a pas remporté le moindre succès sur une course pro européenne depuis 2020, et la victoire de Bryan Coquard à l'occasion de la 1ère étape de la Route d'Occitanie.
Mis à part l'éclaircie Bonnamour, retour sur un an et demi de performances décevantes
Alors qu'elle avait réalisé une reprise post-Covid très intéressante, l'équipe B&B Hôtels a accumulé les déceptions depuis maintenant un an et demi, et en dehors d'un très bon Franck Bonnamour qui a réalisé une excellente saison 2021, et un bon retour lors de Paris-Nice cette année, les bonnes performances se sont fait très rares. Résultat, et comme nous l'évoquions en introduction, les hommes de Jérôme Pineau n'ont plus remporté le moindre succès pro en Europe depuis plus d'un an et demi, et en dehors de Bonnamour, on voit mal qui pourrait inverser la tendance depuis le départ de Bryan Coquard, car le français était le seul coureur de l'effectif à avoir levé les bras sur une épreuve pro européenne depuis avril 2019, et la victoire de Patrick Muller lors de la Volta Limburg Classic.
Un effectif trop juste pour jouer les premiers rôles en 2ème division ?
C'est ce qui ressort de ces deux premiers mois de compétition, derrière Franck Bonnamour, le reste de l'effectif paraît bien trop léger pour pouvoir jouer avec les meilleurs lorsque les choses se corsent. Recruté pour remplacer Bryan Coquard, Pierre Barbier n'a toujours pas accroché de podium, et Luca Mozzato, n'a pour l'instant pas montré qu'il pouvait se substituer à son ancien leader, parti faire les beaux jours de la Cofidis avec succès, puisqu'il a déjà levé les bras à deux reprises depuis le début de la saison.
En ce qui concerne le reste de l'effectif, difficile de se montrer optimiste, et le salut se trouve peut-être du côté d'Alexis Gougeard, très offensif et qui pourrait trouver l'ouverture à un moment dans la saison, car derrière l'ancien pensionnaire de la formation Ag2r, on a du mal à voir Pierre Rolland être en mesure de retrouver son niveau d'il y a quelques saisons, et malheureusement, les Cyril Barthe, Alan Boileau, Maxime Chevalier ou Elliot Lietaer semblent en l'état actuel dans l'incapacité d'hausser leur niveau, alors que Victor Koretzky a lui logiquement besoin de temps pour s'adapter à la route.
Ou un problème de gestion ?
Alors que les anciens de l'équipe se sont pour certains d'entre eux fait gentiment taclés ou taper sur les doigts, les déclarations tapageuses ou exagérées concernant les coureurs de l'effectif n'aident forcément pas à la sérénité ou au développement, car comme on a encore pu le voir récemment avec le cas Koretzky, mais aussi par le passé avec Boileau ou Chevalier, un coureur a forcément et logiquement besoin de temps pour s'acclimater et/ou progresser. En effet, tout le monde ne s'appelle pas Tadej Pogacar, et créer des attentes inconsidérées ou annoncer des objectifs inatteignables n'aide pas à grandir et à évoluer, mais invite au contraire à provoquer un sentiment de déception illégitime, lié à cette trop grande attente. Et dans ce contexte, difficile pour un coureur d'évoluer sereinement, et comme on a pu le constater ces dernières saisons, plusieurs coureurs de la formation B&B ont semblé retrouver du plaisir et de l'envie chez les amateurs, et dans le même temps un bon niveau, et peut-être que finalement, tout n'était pas simplement lié au physique...
Le Tour de France pour les échappés publicitaires ?
L'objectif numéro un cette année, c'était d'accrocher une invitation pour le Tour de France, et il aurait été injuste de priver B&B Hôtels de la Grande Boucle vu ses performances sur la course la saison passée. Mais désormais, et au vu des résultats obtenus depuis le début de la saison, la question qui se pose est la suivante : "Que peut-on raisonnablement espérer en Juillet ?". Si l'incertitude fait la beauté du sport et que rien n'est joué d'avance, les choses paraissent néanmoins très compliquées, et hormis un nouveau prix de la combativité, difficile d'envisager quoi que ce soit d'autre pour les hommes de Jérôme Pineau.
En l'absence d'un sprinter capable de s'imposer face au gratin, ou bien d'un grimpeur de premier rang, dur d'imaginer en effet un pensionnaire de l'équipe capable de remporter un succès d'étape, et si Franck Bonnamour a le niveau physique pour briller, il ne possède pas la pointe de vitesse pour gagner en petit comité, ou des capacités de grimpeur ou de puncheur lui permettant de lâcher les meilleurs à la pédale, car on le voit désormais depuis plusieurs années, il n'y a plus de victoires faciles sur le Tour, et même les étapes de transition reviennent à de grands coureurs, que ce soit des grimpeurs lâchés dans la course au général ou bien des spécialistes des classiques ayant uniquement cet objectif en tête au départ.