Dans un peu plus de deux mois, Tom Dumoulin prendra le départ du Tour d’Italie, qui s’élancera de Jérusalem. Vainqueur de l’édition 2017, le néerlandais de l’équipe Team Sunweb sera de nouveau l’un des grands favoris du Giro, que ce soit pour les fans de cyclisme, ou bien les bookmakers, comme paris sportifs, qui sont nombreux à voir le néerlandais être capable de lutter pour réaliser le doublé. Un exploit que personne n’est parvenu à accomplir depuis Miguel Indurain, qui s’était imposé en 1992 et 1993. Si la tâche s’annonce ardue pour Dumoulin, deux éléments penchent en faveur du néerlandais, le parcours tout d’abord, et le plateau ensuite.
Un parcours pour coureurs complets
Avec au programme 45 kilomètres de contre-la-montre, les organisateurs du Giro ont de nouveau décidé d’équilibrer le rapport de force entre les grimpeurs et les rouleurs, et pour un Tom Dumoulin « complet », rien de tel pour envisager la course avec le sourire, d’autant plus que celle-ci débutera par un chrono de 10 bornes, tout plat, et où les grimpeurs devraient déjà perdre un temps précieux. Si la présence de 8 arrivées en altitude devrait leur permettre de se refaire, le fait qu’une grande partie d’entre elles soient « des montées sèches », devrait favoriser Dumoulin, puisque celui si, si il venait à être lâché, ne perdra logiquement pas beaucoup de temps sur ses adversaires. De plus, il a également prouvé en 2017, qu’il était capable de leur tenir la dragée haute en montagne, et que seul un vrai enchaînement de difficultés, ou des aléas de course, pouvaient le mettre en danger. Cet enchaînement n’ayant lieu que sur 3 étapes (Sappada, Bardonecchia et Cervinia), Dumoulin aura tout le loisir de capitaliser sur l’exercice chronométré, et pour ses adversaires, il s’agira certainement d’envisager être capables de reprendre environ une marge de 4 à 5 minutes en montagne, soit largement plus que ce que le néerlandais a déboursé en 2017.
Une concurrence plus faible qu’en 2017
Si l’on met de côté la donnée Chris Froome, puisque nul ne sait si le leader du Team Sky (sous le coup d’une procédure anti-dopage) sera autorisé à prendre le départ du Tour d’Italie, la concurrence s’annonce moins relevée qu’en 2017 pour Tom Dumoulin. Ses deux plus dangereux adversaires l’an passé, Vincenzo Nibali et Nairo Quintana ayant en effet tous les deux fait le choix de ne pas prendre le départ du Giro cette saison. Pour les remplacer, on retrouvera un autre vainqueur de Grand Tour, Fabio Aru, même si l’italien présente moins de garanties que les deux coureurs précédemment cités. Pour Dumoulin, il faudra également garder un œil attentif sur la jeune pépite colombienne Miguel Angel Lopez, qui si il est limité sur l’exercice chronométré, a prouvé lors de la dernière Vuelta, qu’il était capable de faire très mal à ses adversaires en montagne, tout comme son compatriote Esteban Chaves, qui aura lui soif de revanche, après une année compliquée. Si l’on rajoute à ses 3 coureurs, le français Thibaut Pinot (FDJ), l’australien Rohan Dennis (BMC Racing Team), l’italien Davide Formolo (EF Education First), ou bien encore le britannique Simon Yates (Mitchelton-Scott), la concurrence s’annonce dense, mais néanmoins en effet inférieure à ce qu’avait du affronter Dumoulin en 2017.
L’incertitude Chris Froome
Avec ses données en tête, il est donc difficile de blâmer ceux, nombreux, qui voient Tom Dumoulin de nouveau s’imposer sur les routes du Giro, car en plus de posséder une palette complète, le leader du Team Sunweb aura la chance de compter sur une adversité moins féroce. Néanmoins, même si les voyants semblent tous être au vert, il faudra garder un œil attentif au développement de l’affaire Christopher Froome, car si le leader du Team Sky n’est pas suspendu par l’Union Cycliste Internationale, il sera un concurrent plus que coriace pour Dumoulin, car le britannique ne devrait pas perdre trop de temps sur les chronos, et comme tous les observateurs attentifs le savent, il est également capable de faire très mal à ses adversaires en montagne. Sans oublier, que la faiblesse de Dumoulin réside dans son équipe, moins forte que la Sky, et si il venait à prendre vite le maillot de leader, il pourrait rapidement se retrouver isolé, comme cela avait été le cas lors de la Vuelta 2015, ou esseulé, Dumoulin avait du se résoudre la mort dans l’âme, à céder son maillot de leader à Fabio Aru, lors de la dernière étape de montagne.