Visiblement, il semble plus facile de scorer sur des épreuves de classe .2 montées de toutes pièces et sans véritable concurrence, que de se confronter à un peloton international, et ce même si le gratin mondial n'était lui pas présent sur les routes du Women's Tour Down Under. En effet, il aura fallu seulement 3 jours de course en World-Tour pour se rendre à l'évidence, la formation Tashkent n'a pas le niveau pour évoluer au sein de l'élite mondiale, et les différents stratagèmes mis en place pour "chopper" des points UCI assez facilement l'an passé ne permettent pas de masquer la réalité sportive.
Et celle-ci est assez simple, Tashkent n'a tout simplement pas les qualités requises pour se frotter à l'élite du cyclisme, même sur 3 jours de course. En effet, mis à part la "sulfureuse" Olga Zabelinskaya, personne n'a paru faire illusion pendant la course, et le constat est sans appel. 2 coureuses n'ont pas terminé l'épreuve, et le reste de l'équipe n'est pas rentré dans les points UCI.
La comparaison avec le reste des structures continentales fait mal aussi, puisque Saint-Michel Mavic Auber 93 termine la course avec 2 coureuses au sein du top 15, et que pire encore, le Team Coop, mais aussi LifePlus Wahoo, et même ARA Skip Capital ont fait mieux que l'équipe ouzbèke, qui sera pourtant invitée à participer à tous les évènements du circuit World-Tour cette année.
Et c'est ce constat qui pique et interroge, surtout dans le contexte que l'on connaît, puisque rappelons le, la fédération du pays a été prise la main dans le sac en train d'organiser de faux championnats nationaux, et que malgré tout, il leur a été permis de remettre en place un championnat, et donc de récupérer de précieux points. Rappelons également qu'au moins une épreuve de classe .2 où elle a récupéré des points faciles a bénéficié d'une dérogation permettant d'aligner au départ un total de moins de 40 athlètes, ce qui normalement n'est pas permis par les règlements UCI.
Bref, comme prévu, Tashkent n'a pas fait honneur à son invitation, alors que le Tour Down Under est certainement l'une des plus petites épreuves du circuit principal. Nul doute donc que les choses seront encore plus compliquées lorsque l'on abordera le Tour de France Femmes cet été, et parmi les suiveurs, ainsi qu'à l'intérieur des équipes pros, les paris sont ouverts sur un ton moqueur et par rapport à la question suivante : verra t-on une coureuse de Tashkent terminer la Grande Boucle ?
Difficile de miser ses économies sur une réponse positive, et si la situation peut prêter à sourire, rappelons aussi qu'une structure qui fait le boulot se verra refuser l'accès au Giro, à la Vuelta et au Tour de France pour que Tashkent puisse se ridiculiser en direct à la télévision, et à l'heure où la survie de plusieurs équipes est en jeu, pas certain que ce soit une bonne nouvelle pour le monde du cyclisme, ni pour les organisateurs, qui devront donner le change en accueillant une formation qui n'a pas le niveau et qui sera la cible de moqueries. Difficile là aussi, de vendre une image pro quand les règlements ont permis ce type de situation...
Par Charles Marsault