Comme de nombreux observateurs, vous avez certainement prêtés la plus grande attention à la performance de Romain Bardet, jeudi, lors du contre-la-montre individuel du Tour du Pays Basque. Une nouvelle désillusion pour le leader de la formation Ag2r-La Mondiale, qui échéance après échéance semble s’éloigner de plus en plus d’une victoire sur le Tour de France 2018, et ce pour plusieurs raisons.
Trop de lacunes sur le chrono individuel
Ce n’est un secret pour personne, le gros point faible de Romain Bardet, c’est l’exercice chronométré, qui a freiné à de nombreuses reprises les ambitions du français. Dernier exemple en date, le chrono individuel du Tour du Pays Basque, où Bardet a perdu pas moins d’1 minute 41 secondes sur Primoz Roglic en l’espace de 19 kilomètres. Pire encore, il termine à plus de 20 secondes de ses futurs concurrents sur la Grande Boucle, perdant même une dizaine de secondes sur un Richie Porte, qui reprenait à peine la compétition.
Tout comme Ag2r-La Mondiale sur le chrono par équipes
Limité sur le chrono individuel, Bardet ne pourra malheureusement pas compter sur le contre-la-montre par équipes pour équilibrer la tendance, puisque sa formation Ag2r-La Mondiale n’apparaît pas plus à l’aise que lui sur l’exercice, où un monde semble la séparer Sky et BMC. Le tout sans oublier que la Movistar, Lotto-Jumbo, ou même Bahrain-Merida sont également supérieures dans ce domaine à l’équipe française.
Inférieur à certains sur les pavés
Si la plupart des candidats à la victoire sur le Tour de France semblent avoir plus ou moins les mêmes chances de bien figurer sur les pavés, on a vu lors de la campagne des Flandriennes, que 3 d’entre eux sortent néanmoins du lot, à commencer par Geraint Thomas, capable de terminer dans le top 10 d’un Paris-Roubaix. Et si on peut douter de la capacité du Gallois à tenir sur 3 semaines, pour Bardet, le danger viendra de Valverde et Nibali, qui ont prouvé récemment qu’ils étaient particulièrement à l’aise sur les pavés du nord.
Pas le plus fort en montagne
Si les plus fervents partisans du français aiment à rappeler qu’il a été le meilleur en montagne lors du dernier Tour de France, la réalité des chiffres tend à relativiser cette affirmation, puisque lorsque l’on prend en compte les bonifications obtenues, il s’avère que Rigoberto Uran est celui qui s’est montré le plus à son aise. Sans oublier que Mikel Landa, largement dans les temps de passage de ses concurrents, à lui également du effectuer un travail d’équipier pour son leader Chris Froome. Pour rester objectif, on peut donc dire que Romain Bardet est au mieux au même niveau que ses concurrents dans ce domaine, mais contrairement à Quintana ou Landa, on ne l’a jamais vu être capable de véritablement creuser des écarts en montagne, et il serait étonnant de voir un scénario différent sur les routes de juillet.
Alors, Romain Bardet vainqueur du Tour de France 2018, rêve ou possibilité ? Rendez-vous fin juillet pour la réponse, mais pour moi, elle est déjà connue, et un nouveau podium serait déjà une bonne chose pour le leader de la formation Ag2r-La Mondiale.
Par Charles Marsault