Deux formations ont écrasé la saison 2023, à savoir la Jumbo-Visma, et dans une moindre mesure l'équipe UAE Team Emirates, deux structures au budget colossal, qui ont par ailleurs continué de se renforcer lors du mercato en cours, et créent une domination quasiment jamais vu dans l'histoire du cyclisme moderne.
Ce qui fait forcément grincer des dents de nombreux acteurs du milieu, lassés par cette main mise qui sans action concrète de l'UCI, risque fort de s'étendre encore plus dans les années à venir. L'occasion pour nous depuis quelques semaines de se pencher sur plusieurs solutions envisageables pour ré-équilibrer les débats, et éviter que le scénario de la Vuelta ne se répète de manière trop répétitive. Et parmi les pistes à creuser, figure celle de la mise en place d'un "points cap", qui visera à limiter le nombre maximum de points par effectif.
Une solution incomplète certainement, mais qui constituerait un bon début vers l'instauration d'un budget cap, une mesure beaucoup plus efficace.
Un plafond à 20 000 points
Si l'on se base sur ce qui est le classement UCI actuel, à environ un mois de la fin de la saison, on peut raisonnablement se baser sur un plafond à 20 000 points, qui serait déjà très généreux pour les grosses armadas, puisque Ineos Grenadiers, par exemple, 3ème au classement UCI, n'attendra pas ce score en fin d'année.
Par conséquent, ce plafond à 20 000 procure l'avantage de ne pas se montrer trop restrictif pour les équipes, et permet l'avantage de pouvoir se montrer toujours très compétitif.
Très concrètement, et en ce qui concerne la Jumbo-Visma qui devrait afficher un temps de passage d'environ 27 000 points à la fin de la Vuelta, et certainement environ 30 000 en fin de saison, cela amènerait à prendre des mesures, même si il ne s'agit pas de penser mettre un terme aux contrats des coureurs existants, ce qui n'aurait aucun sens, en plus d'être juridiquement très bancal.
Qui mènerait a des restrictions de recrutement en cas de dépassement
L'idée tout simplement serait la suivante, empêcher tout recrutement de coureur présentant par exemple un total de plus de 250 points, ce qui laisserait malgré tout une petite marge de manœuvre pour faire signer quelques bons équipiers, puisque sous ce plafond, on retrouve notamment des Rohan Dennis, Sam Oomen ou bien encore Jan Tratnik. Impossible par contre de continuer à renforcer l'effectif avec des Matteo Jorgenson ou Ben Tulett, deux gros renforts annoncés depuis l'ouverture du mercato.
Le risque de voir les équipiers fuir les points
Le risque néanmoins, c'est de voir les équipiers fuir les points UCI, et de tout mettre en place pour ne jamais réaliser ne serait-ce que des places d'honneur, ceci afin de ne surtout pas faire gonfler de manière évitable le total de l'équipe. Un vrai trou dans la raquette donc, mais qui peut aussi amener certains d'entre eux à se poser des questions au moment de s'engager pour l'une des ces "super structure", où ils n'auront aucune possibilité de jouer un jour leur propre carte.
Mais l'avantage de repousser ailleurs les pépites
L'avantage par compte de ce système, c'est de prévenir la signature de jeunes pépites au sein de l'effectif, car 250 c'est un total que l'on peut vite atteindre, et ce même au sein d'une structure de développement. Per Hagenes par exemple, devrait dépasser ce score dans les semaines à venir, et si Staune-Mitet n'avait pas du, malheureusement pour lui, quitter de manière prématurée les routes du Tour de l'Avenir, il aurait lui aussi passer ce cap. Resterait donc simplement un Loe Van Belle comme potentielle recrue pour venir renforcer l'effectif 2024 de Jumbo-Visma.
Alors que chez UAE Team Emirates, exit les Sivakov, Politt, et même Antonio Morgado, qui a déjà passé les 250 points.