Avec le récent succès sur les routes du Tour des Flandres en poche, la tentation est grande de penser que rien ne pourra désormais résister à Tadej Pogacar dans sa quête de victoire des 5 monuments de la saison cycliste (Milan-San Remo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, Il Lombardia), et pourtant, le slovène a encore un long chemin à parcourir, car même si il en a déjà 3 dans sa besace, les 2 derniers sont certainement ceux qui conviennent le moins bien à ses caractéristiques, mais aussi et surtout les plus indécis.
Liège, le Lombardie et les Flandres déjà dans la poche
Après sa victoire obtenue à Oudenaarde dimanche, Tadej Pogacar compte déjà 3 des 5 monuments dans sa musette. Une stat impressionnante pour un coureur de seulement 24 ans, mais le problème, c'est que les monuments remportés sont ceux qui sont le plus dans ses cordes, et non ceux qu'il aura plus de difficultés à remporter. Car même si la victoire sur le Tour des Flandres n'apparaissait pas comme acquise, celles récoltées sur les routes de Liège-Bastogne-Liège ou bien encore du Tour de Lombardie relevaient plus ou moins de la simple formalité pour un coureur de son talent.
Roubaix, un rêve compliqué
Pour gagner Paris-Roubaix, il faudra certainement dans un premier temps afficher au compteur quelques kiloes supplémentaires, pour être en mesure de lutter avec les véritables coureurs de classiques, car en dehors des secteurs pavés, le parcours est plat comme la main, et Pogacar ne peut bénéficier d'aucune difficulté pour mettre à mal la concurrence.
Néanmoins, si il se focalise à 100% sur cet objectif, la tâche semble être réalisable, même si il faudra certainement attendre quelques années avant de le voir tenter ce challenge, car qui dit prise de poids, dit également moins de compétitivité en montagne, et plus de difficultés pour pouvoir remporter le Tour de France. Si l'on part du principe que l'épreuve ne sera pas déplacée de sitôt en fin de saison, il est difficile d'imaginer Pogacar au départ de Compiègne dans un futur proche, surtout que la course est réputée dangereuse, et qu'une mauvaise chute sur les pavés peut être synonyme de forfait sur le Giro ou le Tou.
Milan - San Remo, le plus dur à aller chercher
Milan - San Remo convient aux qualités de Tadej Pogacar, comme il l'a prouvé cette année en terminant à une très belle 4ème place. Le seul problème pour le champion slovène, c'est le caractère indécis de la course, qui a certes sacré des champions, mais aussi pas mal de seconds couteaux, qui profitent d'un moment d'innatention pour fausser compagnie aux cadors, souvent occupés à s'observer lors que la différence n'a pas été faîte dans le Poggio.
Et c'est là qui réside toute la difficulté pour Pogacar, comment lâcher des Van Aert ou des Van der Poel sur une montée aussi roulante, qui ne présente pas une difficulté assez forte pour permettre à qui que ce soit de sortir de la route ses adversaires, ou tout du moins des adversaires de la tremple de ceux qui ont été cités précedemment.
Dans ces conditions, il faudra donc miser sur le facteur chance pour gagner, ou des circonstances particulières, comme uné météo execrable, faute de quoi, il sera compliqué de lever les bras sur la Via Roma, à moins que les organisateurs ne décident dans les années à venir de corser un peu le parcours, pour permettre lui permettre d'avoir plus de chances de triompher.