Paris-Roubaix : retour sur une journée en enfer

Paris-Roubaix : retour sur une journée en enfer

7 jours après un mondial qui avait déjà tenu toutes ses promesses, le gratin du cyclisme mondial avait rendez-vous dimanche avec un autre temps fort de la saison, à savoir Paris-Roubaix. Un moment attendu depuis 2019, car c'est finalement le seul monument qui n'avait pas pu se dérouler normalement l'an passé, à cause de la pandémie de Coronavirus.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la course a tenu toutes ses promesses, et ce avant même le départ, puisque la pluie, attendue sur les routes de l'Enfer du Nord depuis 2001 était enfin au rendez-vous, pour le plus grand bonheur des fans et de la plupart des suiveurs (un peu moins des coureurs forcément).

Tout était donc réunit au moment de lancer la course vers 11 heures dans les rues de Compiègne, pour vivre une grande journée de vélo, d'autant plus que la course était retransmise dans son intégralité par France TV et Eurosport, de quoi assurer une longue journée dans son canapé, surtout si chez vous, les conditions météorologiques étaient plus ou moins identiques à celles du nord de la France.

Et grande journée de vélo nous avons vécu, avec du spectacle, du suspens, et un vainqueur controversé qui n'a pas manqué d'alimenter les discussions sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés depuis le moment où il a levé les bras sur le vélodrome de Roubaix.

Du spectacle car ça n'a pas débranché de la journée, que des leaders se sont dévoilés assez tôt dans la course, mais aussi et surtout grâce une impression visuelle assez folle et difficilement descriptible, de boue et d'eau au moment d'aborder des secteurs pavés, qui pour certains étaient à la limite du praticable.

Du suspens car pour beaucoup, à moins de 50 bornes de l'arrivée, l'enfant terrible du cyclisme italien Gianni Moscon avait course gagnée. Malheureusement pour lui, une crevaison et un changement de vélo sont passés par là, et là suite on la connaît. Perte d'adhérence sur les pavés et une chute, puis une incapacité de tenir sa machine lorsqu'il poussait sur les pédales, et un scénario inévitable. Rattrapé par ses poursuivants, le coureur du Team Ineos était ensuite déposé sur un nouveau secteur pavé par son compatriote Sonny Colbrelli, vainqueur ensuite à Roubaix devant Vermeersch et Van der Poel.

Et c'est ce vainqueur qui a fait grincer pas mal de dents, à tort ou à raison, chacun se fera sa propre opinion, mais une chose est sûre, le coureur de la Bahrain Victorious est en forme depuis le Critérium du Dauphiné, ce fameux Dauphiné qui avait vu éclore son co-équipier Mark Padun, qui a depuis plus ou moins disparu du haut des classements. Capable de rivaliser avec un David Gaudu sur ue étape difficile du Tour de France, de tenir la roue de Remco Evenepoel sur la bosse du circuit du championnat d'Europe, de remporter une course World-Tour d'une semaine, ou encore une semi-classique italienne, Colbrelli a depuis hier une nouvelle corde à son arc, et a montré qu'il était peut-être l'un des meilleurs "flandriens" du peloton...

Bluffant, surprenant, impressionnant, chacun aura son qualificatif pour décrire sa performance, tout comme chaque fan de vélo, suiveur, ou coureur aura certainement un superlatif pour décrire cette journée un peu folle que nous avons vécu dimanche.

Par Charles Marsault

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