Une revanche à prendre
L'Anglais a un compte à régler avec cette course, qui l'avait vue se révéler aux yeux du grand public en 2018. A l'époque, il avait éclaboussé ce GT de toute sa classe pendant 2 semaines et demie, remportant 3 étapes, paraissant intouchable...avant de baisser pavillon de façon spectaculaire lors de 2 dernières étapes de montagne et de terminer ainsi à une anecdotique 22ème place. La suite de la saison avait montré toutefois sa capacité à rebondir : Sur la Vuelta, peut-être mieux taillée pour lui, il s'était montré plus solide et n'avait pas craqué, remportant la course face à un Enric Mas déjà tout heureux de monter sur le podium.
C'est pourquoi, lorsqu'il se présente à nouveau sur le Giro en 2019, les suiveurs le comptent à nouveau parmi les grands favoris, lui-même n'hésitant pas d'ailleurs à tenir des discours proches de la fanfaronnade...que les faits viendront très vite et cruellement détromper : Incapable de peser sur la course, Simon Yates finira à une discrète 8ème place, sans remporter d'étape.
Un alignement des planètes favorable
Alors, peut-il en être différemment cette année ? De nombreuses raisons nous incitent à le penser : D'abord, l'Anglais a montré qu 'il sait apprendre de ses échecs, comme avec la Vuelta 2018. Ensuite, il peut compter sur une équipe plus forte que par le passé, capable de l'accompagner en montagne, avec de solides équipiers comme Nieve, Haig ou encore le jeune Lucas Hamilton. En outre, la concurrence sur le Giro à venir semble davantage à sa portée : il n'aura ni Froome ni Roglic ou Landa à affronter, mais un Nibali vieillissant, un Carapaz qui ne bénéficiera pas de l'effet de surprise cette fois-ci voire un Romain Bardet qui découvrira l'épreuve et toujours limité en CLM. Enfin, le parcours lui-même peut très bien lui convenir, les CLM justement ne lui font pas peur, il apprécie les montées courtes et semble progressivement prendre ses marques sur les longs cols..d'autant plus que si une météo capricieuse s'en mêle et provoque l'annulation d'une longue montée comme le Stelvio par exemple (ce qui arrive parfois sur le Giro) il ne s'en plaindra pas.
Par Max Conterdo