Opinion : MPCC, des chiffres à prendre avec des pincettes

Opinion : MPCC, des chiffres à prendre avec des pincettes

Opinion : MPCC, des chiffres à prendre avec des pincettes

 

Le MPCC (Mouvement pour un Cyclisme Crédible) a publié cette semaine toute une série de graphiques concernant les invitations des équipes Conti-Pro sur les épreuves du World-Tour 2018, et leur appartenance ou non au mouvement qui se veut pionnier dans la lutte contre le dopage (voir ci-dessous). Et si l'intention est louable, les choses sont forcément plus compliquées que cela, et être membre du MPCC, ne doit pas devenir une caution automatique, qui empêcherait d'aller voir plus loin.

RCS Sport montrée du doigt

La lecture de ce graphique ne laisse pas vraiment de place au doute, selon celui-ci, le vilain petit canard parmi les trois organisateurs, c'est clairement RCS Sport, qui semble réticent à l'idée de n'inviter que des formations membres du mouvement pour un cyclisme crédible. Seulement la réalité est plus complexe, et il ne faudrait pas induire involontairement les lecteurs en erreur, puisque concernant les invitations, le critère de sélection numéro un, c'est la préférence nationale, et non l'appartenance au MPCC. Et à ce niveau-là, la non-présence de Wilier dans cette liste fait automatiquement baisser cette statistique concernant RCS Sport.

Un mouvement qui n'a pas vocation à refuser les demandes d'adhésion

C'est peut-être ça le hic après tout, le fait que le MPCC n'ait pas vocation selon ses propres termes à refuser des demandes d'adhésion, et on se souvient tous du cas Bardiani, qui a quitté le mouvement au moment où, pour y conserver sa place, elle aurait du prendre une décision contraire à ses intérêts, le tout avant de revenir, la aussi avant tout parce que c'était dans son intérêt de montrer à ce moment là patte-blanche. 

Burgos BH, le parfait contre-exemple

C'est pour moi la grosse limite de ces stats, et du crédit qu'on peut leur apporter. L'équipe Burgos-BH est en effet membre du MPCC, ce qui ne l'a pas empêché de cumuler deux cas de dopage en une période de douze mois, et d'être donc suspendue pour quelques semaines par l'Union Cycliste Internationale. Néanmoins, elle a participé à pas moins de 5 épreuves du World-Tour en 2018, faisant donc gonfler le ratio de la Vuelta par exemple, et sans cette équipe ce dernier tomberait à 75%, le même que pour le Giro, alors que Wilier (non membre du MPCC et présente au Giro), n'a pas subit de contrôle positif depuis plus de deux ans. Parmi les formations nom-membres du MPCC, on retrouve également Axeon, jamais touchée par un cas de dopage, mais est-elle pour autant moins crédible que Burgos ou Bardiani ?

Par Charles Marsault

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