Si le début de saison de l’équipe Nippo Delko One Provence nous a bien appris une chose, c’est qu’à défaut de se payer des noms ronflants, mieux vaut parfois aller chercher des talents, même si ces derniers sont sous-médiatisés, et ce quitte à se faire railler dans un premier temps par certains suiveurs et observateurs du monde de la petite reine.
En recrutant des garçons comme Biniam Girmay, Mulu Hailemichael ou encore Dusan Rajovic, la formation phocéenne a effectivement surpris tous ceux qui regardent de très loin les circuits secondaires, pourtant tout sauf dépourvus de jeunes pépites, et nul doute que seulement deux mois après le lancement de la saison 2020, ils sont déjà moins nombreux à indiquer qu’il est incompréhensible de les avoir privilégié à d’autres noms plus connus qui se sont retrouvés sans solution à la fin de l’année 2019.
Avec déjà 2 succès et 6 podiums au compteur le 1er mars, Biniam Girmay, seulement 20 ans, est le symbole de la réussite de ce mercato réalisé par la structure dirigée par Frederic Rostaing. Une réussite qui est d’ailleurs loin de se limiter à l’érythréen, puisque parmi les recrues, Mulu Hailemichael, José Manuel Diaz et Hideto Nakane ont eux aussi levé les bras. Alors certes, ce ne sera pour certains que des victoires obtenues hors du vieux continent, mais avec 5 succès et 11 podiums, Nippo Delko One Provence est largement en avance sur ses temps de passage de 2019, qui était pourtant une année record pour les phocéens.
Et lorsque l’on sait qu’une autre recrue, Dusan Rajovic est encore en rodage, que Justin Jules est blessé, et qu’Eduard Grosu reprend à peine la compétition, on peut s’imaginer que Delko risque bien de continuer sur sa lancée, d’autant plus que des garçons comme Riccardo Minali, Pierre Barbier et José Goncalves vont certainement également s’illustrer dans les semaines ou les mois à venir.
Et en attendant peut-être des jours encore meilleurs, l’équipe française pointe à la troisième place du classement Proconti, devant Total Direct Energie, Androni ou encore Alpecin – Fenix, et si la situation venait à être la même en fin de saison, pourquoi pas rêver d’une invitation à participer à la plus grande course du monde en 2021, ce qui serait une première, car la structure phocéenne n’a encore jamais participé au Tour de France.
Par Charles Marsault