Romain Bardet (Benjamin) : "Oui, cela en fait sans doute rire plus d'un, et pourtant, qui parmi eux sait que le grimpeur français a déjà terminé dans les 20 premiers de Milan San Remo, dans une édition terrible, pour sa première et seule participation? Quand Romain Bardet va sur une classique, sur un monument, ce n'est pas pour tourner les jambes, dès sa première participation à l'Amstel Gold Race, il avait crevé l'écran. L'an dernier, Vincenzo Nibali attaque dans le Poggio pour ne plus jamais être revu... Une attaque dans la montée pour ensuite contenir voire creuser dans la descente, ça ne vous rappelle pas la manière de faire de notre Romain "Raymond" Bardet national? Moi si, alors peu de chances, mais sera-t-il pris au sérieux si il attaque? Et si ce n'était pas ça sa force?"
Caleb Ewan (Daniel) : "Le sprinteur australien, nouvelle figure de proue de l'équipe Lotto Soudal au sein de laquelle il est venu remplacer André Greipel, est à l'aise sur cette course. En seulement 2 participations, il a terminé une première fois 10e (gêné par une chute) puis 2e l'an passé, échouant à quelques mètres d'un Vincenzo Nibali inarrêtable. Sous ses nouvelles couleurs, il semble avoir un peu de peine à concrétiser ses sprints, avec une seule victoire contre 6 podiums. Mais il n'y a pas de doutes à avoir sur son état de forme, ni sur sa capacité à encaisser les longs kilomètres ou les fameux capi de cette Primavera si particulière. Si d'aventure samedi la course devait se conclure par un sprint, scénario malgré tout le plus probable, il sera présent et terminera à coup sûr aux premières places. Arrivera-t-il à monter sur la plus haute marche ?"
Fernando Gaviria (Charles) : "Et si cette année c'était la bonne pour Fernando Gaviria. Au niveau de Viviani et Groenewegen depuis le début de la saison, le colombien est l'un des rares coureurs à ne pas être affecté par le fameux syndrome "d'après Quick-Step". De plus il aura samedi la chance d'avoir une équipe 100% vouée à sa cause samedi, mais aussi un poisson-pilote de luxe, en la personne du vainqueur de Milan - San Remo 2014, le norvégien Alexander Kristoff."
Elia Viviani (Allezlasse) : "Milan-San Remo est probablement - et paradoxalement, au vu de son parcours - le monument à l'issue la plus difficile à prévoir, et en définir un favori conduit d'abord à choisir un scénario. Je crois moyennement à celui d'une offensive gagnante autour du Poggio, malgré la pancarte de Julian Alaphilippe : celui-ci est justement si attendu que cela en devient trop gros. Le marquage pourrait être rédhibitoire, et surtout, beaucoup de sprinteurs semblent arriver en forme sur cette Primavera, trop sans doute pour les empêcher de se jouer la gagne via Roma. A ce jeu, un nom me semble s'imposer : celui d'Elia Viviani. Le champion d'Italie est très attendu par les locaux, même s'il n'a jamais fait mieux que neuvième (sixième du peloton) voilà deux ans. Mais il n'a peut-être jamais affiché autant de certitudes qu'actuellement, aussi, et il court dans le collectif le plus impressionnant pour les classiques, celui de la Deceuninck - Quick Step. Et surtout, à San Remo, il suffit d'une fois : demandez à Cavendish, Ciolek ou Goss. Pour Viviani, ce pourrait bien être celle-ci."