Depuis de nombreuses années, les équipes "tempêtes" fleurissent au niveau continental au plus grand dam d'un côté de tous ceux qui font un travail sérieux et se voient privés d'une place sur une épreuve de classe .2, et de l'autre des coureurs, qui se retrouvent embarqués dans des aventures où les promesses de départ sont bien éloignées de la réalité. Et si une enquête d'Eurosport a permis de mettre en lumière les différentes pratiques de la Cambodia Cycling Academy, il reste malheureusement trop de formations de ce type dans le peloton, des formations qui profitent parfois de la bienveillance de certains organisateurs, qui privilégient pour des raisons obscures ces structures à d'autres, qui ont pourtant bien meilleure réputation, et bien souvent un meilleur niveau.
L'exemple du Tour du Loir et Cher, qui invite une formation fantôme, au détriment d'équipes de DN1
L'exemple du Tour du Loir et Cher est assez criant, et symbolique d'une partie du milieu qui fait à peu près ce qu'il veut, sans jamais ressentir le besoin de se justifier auprès de quiconque, que ce soit les équipes, ou bien les médias. En effet, malgré plusieurs tentatives de prise de contact, que ce soit par mail, téléphone ou bien réseaux sociaux, les organisateurs n'ont jamais pris la peine de répondre à nos questions pourtant simples.
Des questions sur la présence de la formation Kiwi Atlantico dans la liste des équipes invitées, une structure bien connue des suiveurs, qui n'avait pourtant pas pris le départ de la moindre épreuve depuis le début de l'année, et qui sans surprise ne s'est pas présentée au départ de la course.
Des questions aussi sur certains formations invitées comme Kaunas Cycling Team, une obscure conti lituanienne qui n'avait clairement pas le niveau pour participer à la course, et dont les coureurs ont tous abandonné au soir de la 2ème étape, ce qui invalide clairement le choix de l'organisation, et a contribué à agacer plusieurs acteurs du monde amateurs, qui s'interrogent également sur les motivations de l'organisateur, et pointent pour certains du doigt des raisons extra-sportives.
Des choix qui avaient pourtant selon nos informations porté l'organisation à démarcher l'an passé en catastrophe des équipes de N1 pourtant retoquées l'an passé, mais visiblement cet épisode n'a pas empêché une récidive.
Le cas récurrent de Nice Cycling Team
C'est un véritable serpent de mer, et un cas connu de tous ceux qui suivent le cyclisme en dehors du World-Tour, un cas qui n'en finit par ailleurs pas d'interroger les différents suiveurs attentifs : comment l'équipe Nice Cycling Team, ou peu importe son appellation du moment, peut encore réussir à recevoir des invitations sur les épreuves du calendrier international ? Mais aussi comment est-il possible qu'il n'y ait pas de garde-fou au niveau des instances pour prévenir ce genre de situations ?
Car de l'aveu même de certains organisateurs, "on est dépourvus face à ce genre de situation", si bien que l'un d'entre eux nous a même demandé il y a quelques semaines, de prévenir l'UCI pour les alerter. Et c'est n'est visiblement pas la seule organisation à s'être fait prendre au piège, puisque la Vuelta al Tachira en janvier avait également fait face à un désistement de dernière minute, alors que Belgrade Banjaluka n'a bien entendu jamais vu la fameuse CLN Cycling - Kiwi Atlantico au départ de sa course, tout comme la fédération malaisienne n'avait jamais reçu de demande d'enregistrement pour la structure, pourtant annoncé comme rattachée au pays.
A quand une véritable législation sur le statut d'équipe Conti ?
C'est finalement la seule question qui importe, celle du statut d'équipe continentale, qui permet un peu tout et n'importe quoi, surtout quand certains ont la bonne idée d'aller quémander des licences dans des pays où sous couvert de développement du cyclisme, les règles sont archi souples.
Et si l'argument qui consiste à dire que la règle concernant une Conti rwandaise ne peut logiquement pas être la même que pour une structure européenne installée depuis plusieurs saisons, il serait opportun de mettre en place des règles beaucoup plus strictes et contraignantes en 3ème division. Ceci non pas pour freiner les investissements et la création de nouvelles structures, mais tout simplement pour mettre en place un cercle vertueux, avec certes au final un total de Conti moins importants, mais des équipes "tempête" qui ne sont plus légion, ce qui signifie moins d'abus de tous genres, mais aussi plus de place pour ceux qui font correctement le travail.
Et en ce qui concerne tous les clubs qui n'obéissent à aucune règle et peuvent participer en toute liberté à n'importe quelle épreuve de classe .2, pourquoi ne pas envisager tout simplement la même taxe que pour les Conti qui participent à des Pro Series.
Une taxe même symbolique, mais qui si elle n'est pas versée ne permettrait pas d'être dans une liste de clubs autorisés à participer à toute épreuve UCI.