On a parfois tendance à sous-estimer le potentiel économique des activités culturelles. Après tout, le stéréotype de l’artiste sans le sou continue d’être populaire. Pourtant, dans les faits, l’industrie culturelle est l’un des piliers d’une économie saine. Un très bon exemple de cette réalité : le Tour de France, dont l’impact économique continue d’être ressenti d’année en année ; et qui a été jusque-là, un monument de la scène culturelle française.
Le Tour de France est un événement initié en 1903 et qui continue d’être organisé jusqu’à ce jour. Bien qu’il y ait eu des interruptions temporaires au fil des époques, ce circuit de compétition cycliste est l’un des éléments incontournables du paysage sportif et culturel français. Chaque année, ce sont des téléspectateurs du monde entier qui profitent de cette vitrine ouverte sur ce sport et sur les paysages et localités françaises.
Et ça, c’est sans faire mention des milliers de touristes qui se déplacent pour découvrir le Tour en personne. Bien entendu, il ne s’agit pas uniquement de touristes internationaux. Il s’agit souvent de passionnés français qui quittent une région du pays pour une autre. Ne serait-ce que pour voir le peloton passer sous leurs yeux. Ce sont autant de personnes qui viennent impacter positivement les économies locales des régions où ils se rendent.
Tout événement touristique qui ameute du monde dans une région est le bienvenu pour les opérateurs économiques locaux. C’est également le cas pour le Tour de France. Les hôtels où les touristes seront logés, les restaurants où ils mangeront, les services de transports dont il se serviront ou encore les souvenirs qu’ils achèteront. Ce sont des opportunités économiques abondantes qui sont générées dans chaque région où le Tour de France marque une étape.
Et parfois, ces retombées touchent des opérateurs bien plus loin. Il n’est pas rare que des vendeurs spécialisés organisent des promotions pour l’occasion. Il est également courant que des établissements en ligne proposent divers bonus pour attirer les passionnés pendant toute la période de ce tour cycliste.
Cet argent apporté et dépensé pendant des événements d’aussi grande envergure suffisent parfois à faire fonctionner les entreprises saisonnières. Et bien que le Tour n’ait pas un circuit fixe d’année en année, c’est tout de même une opportunité précieuse pour les opérateurs économiques des différentes régions de la France.
Si l’annonce du dernier Tour de France a souligné une réalité, c’est bien que l’événement ne se déroule pas strictement dans l’Hexagone. En effet, c’est un grand départ en Italie qui a été annoncé, avec une étape finale à Nice. Ce choix est loin d’être aléatoire. En effet, de telles décisions sont souvent le fruit d’un lobbying majeur mené par les parties prenantes qui profiteraient d’un tel circuit.
On peut donc sans peine imaginer que les localités italiennes et les autorités en charge du tourisme ont été parmi les premières à militer pour ces choix. Le rapprochement entre pays européens est également un facteur qui a rendu une telle première possible pour le Tour de France.
Naturellement, la question se pose de savoir si Florence, Bologne, Plaisance, Turin et d’autres villes italiennes n’ont pas été choisies au détriment des étapes françaises ? Et si c’est le cas, quels ont été les dispositions prévues pour combler ce manque à gagner en France ? Ces questions resteront certainement sans réponse tant que le bilan du tour cycliste n’aura pas été bouclé. Mais une chose est certaine : les pays limitrophes de la France seront certainement plus nombreux à lancer des opérations de séduction pour profiter de cette manne économique aux prochaines éditions.
En récapitulatif, le Tour de France a toujours été, et continue d’être un événement touristique de grande envergure. La décision récente d’organiser le départ hors de France a sûrement surpris de nombreux concernés par l’événement. Et des questions se posent déjà quant aux implications économiques de la décision pour l’économie locale française. Peut-être qu’à terme, le Tour de France deviendra un véritable périmètre de France avec des étapes partout autour de l’Hexagone ?
