La présence d'un sprinter de renommée mondiale dans son effectif est elle compatible avec les objectifs des grandes armadas du peloton ? Alors que l'avenir de Kooij chez Jumbo-Visma est de plus en plus incertain, et qu'aucune des 3 "super formations" du peloton ne possède un top sprinter dans ses rangs, la question mérite d'être posée, et à l'heure où il a compliqué pour les autres équipes du World-Tour de se positionner sur des coureurs de premier plan, cette tendance pourrait bien représenter une aubaine en terme de recrutement.
Les armadas ne souhaitent plus s’embarrasser des sprinters
Même si l'immense majorité des courses se terminent au sprint, les grosses armadas du peloton suivent la même tendance depuis quelques années, et ne semblent plus vouloir composer avec la présence d'un top sprinter, qui présente forcément l'ambition de se présenter au départ des plus grandes courses de la saison, et notamment des Grands Tours. Un objectif difficilement compatible avec des ambitions au classement général, d'autant plus que les hommes rapides du peloton ont souvent besoin d'avoir au minimum un ou deux coureurs autour d'eux pour les accompagner au mieux dans la dernière ligne droite.
En effet, que ce soit la Jumbo-Visma (qui va lâcher Olav Kooij), UAE Team Emirates ou bien encore Ineos Grenadiers, aucune des trois "superpuissances" du peloton ne possède de sprinter de premier plan. Elles préfèrent se contenter de coureurs plus polyvalents comme Ethan Hayter, Chistophe Laporte ou Pascal Ackermann, capable également de se fondre si besoin dans le collectif, mais aussi et surtout qui ne nécessitent pas la présence d'un train autour d'eux en cas d'arrivée groupée, ce qui permet de tout miser sur l'objectif souvent prioritaire, c'est à dire le classement général.
Une aubaine pour le reste du World-Tour ?
Exception faite de la Soudal Quick Step, cette tendance représente depuis quelques années une véritable aubaine pour le reste du circuit World-Tour, incapable de rivaliser financièrement avec les armadas, et donc de se positionner sur les meilleurs coureurs du peloton. En effet, face au manque d’appétit des "top team" pour les hommes rapides, celles-ci se retrouvent face à une concurrence moins huppée et donc dans la possibilité de faire valoir autre chose que leur puissance financière illimitée.
C'est dans ce contexte de marché changeant que Dylan Groenewegen a rejoint Jayco-AlUla, que Gaviria a signé chez Movistar, et que Kooij va probablement quitter Jumbo-Visma pour s'engager avec une formation du World-Tour un peu moins huppée.
Et si l'on rajoute à cela la présence de Démare chez Groupama - FDJ, de Cavendish chez Astana, de Bennett au sein de la Bora ou bien encore d'Ewan au sein de la Lotto-Dstny, on s'aperçoit que les purs sprinters trouvent majoritairement refuge en dehors de ce qui se fait de mieux au sein du peloton.
Une tendance qui semble bien partie pour durer, pour le plus grand plaisir des formations concernées.