La majorité des coureurs belges prêt à courir sans public
Professionnels
Professionnels
Près de trois mois après la dernière course (Paris-Nice), le média néerlandophone Sporza a mené une enquête sur l'impact de la crise liée au Covid-19 auprès des coureurs d'élite belges. Sur 89 demandes, 57 coureurs ont répondu à l’enquête.
Trois observations en ressortent :
1) 90% des coureurs sont d’accord de courir sans public. Il faut dire qu’après des semaines où les courses virtuelles sur rouleaux étaient la seule forme de compétition, l’envie des cyclistes de courir en extérieur est grande. «L'intérêt du public n'est pas partout aussi grand qu’en Flandre», explique Tim Declercq, l'un des répondants. «Bien évidemment, courir le Tour des Flandres sans public, cela ferait bizarre mais l’intérêt du public n’est pas aussi grand par exemple sur une course comme Paris-Nice. Alors, à choisir, courir sans public ou pas de course du tout, le choix est vite fait. » Même son de cloche chez Oliver Naesen : «Courir sans public, ce n'est pas la fin du monde, même si ce n'est pas ce dont nous rêvons quand nous nous préparons. »
2) 70% ont besoin d'un mois de compétition pour arriver à une forme optimale. Sera-ce un problème pour le Tour de France ? "La courte préparation peut avoir une petite influence mais les coureurs expérimentés savent très bien ce qu'ils font", pense Jens Keukeleire. "Les gars du Top peuvent atteindre leur niveau maximum au début d'un grand tour avec un bon entraînement en altitude et une bonne préparation." Pour Oliver Naesen : "C'est simple. Si tout le monde peut courir avec les mêmes armes, ça va. Il faut que tous les coureurs des différents pays puissent à nouveau faire du vélo. Néanmoins, je m'attends à ce que le niveau général du Tour soit plus bas. Je pense que tout le monde peut atteindre un niveau acceptable assez rapidement, mais 60-80% contre 100%, cela fait toujours une différence. Peut-être que cela sera légèrement compensé par une certaine fraîcheur au niveau de la condition physique mais c'est très difficile à prévoir. Par contre, nous ne serons pas meilleurs que les autres années. "
3) 60% ont dû reverser des salaires. Les conséquences financières de la crise du Coronavirus pour les équipes cyclistes et les organisateurs sont particulièrement importantes. Les coureurs le ressentent également dans leur portefeuille. Près de 60% de ceux qui ont répondu à l'enquête ont dû reverser une partie de leur salaire (entre 20 et 40% de leur revenu mensuel). "J'ai répondu que je devais abandonner un peu", explique Naesen. "Je n'ai pas eu à remettre un salaire, mais les primes seront certainement moindres. Personne ne s'enrichit dans une crise, mais je trouve cela dommage qu'un contrat convenu ne soit pas plus contraignant. Nous ne sommes pas techniquement au chômage. Certaines équipes disent : Nous vous payons 30 pour cent de moins, d'accord ou pas ? En fait non, mais avons-nous le choix ? Nous n'avons pas de syndicat qui nous défend. "
Pour Jens Keukeleire, ce n’est pas de gaité de cœur mais il faut être réaliste. "Mieux vaut remettre un peu maintenant et avoir une équipe l'année prochaine plutôt que de vouloir conserver son dû absolument et courir le risque qu'il n'y ait pas d'équipe l'année prochaine."