HAUTE ROUTE ALPE D’HUEZ, SEUL CONTRE LA MONTRE
Pour la troisième et dernière étape de la Haute Route Alpe d’Huez 2018, c’est un format contre-la-montre individuel qui nous attend. La rampe de départ se situe au centre de Bourg d’Oisans et le chronomètre est déclenché au pied de la montée, pour se mesurer aux 21 lacets mythiques. Les horaires de départ sont établis dans l’ordre inverse du classement, par groupe, toutes les 30 secondes. Je suis convoqué à 9h15 pour un départ à 9h30. Mis à part le trio de tête qui part toutes les 2 minutes, les départs s’effectuent toutes les 30 secondes pour le reste des participants.
Cet horaire me laisse le temps, après un petit déjeuner léger à 6h30, d’effectuer un réveil musculaire à base d’auto-massage et stretching, car l’étape de la veille a laissé des traces et je sens que la récupération est plus qu’incomplète. Je rejoins la zone de départ vers 8h afin d’avoir le temps de profiter de l’ambiance sur place, encourager les premiers participants à s’élancer et réaliser un indispensable échauffement de trente minutes. Malheureusement, la pluie s’invitera à 30’ de mon départ mais celle-ci ne sera en rien gênante pour l’effort à réaliser et le parcours 100% ascensionnel.
Après avoir déjà escaladé ce col à deux reprises, notamment lors du triathlon longue distance de l’Alpe d’Huez en 2014, et avoir emprunté les premiers kilomètres lors de l’étape de vendredi, je sais parfaitement à quoi m’attendre. « 10 secondes, (…), 5, 4, 3, 2, 1, partez ! » C’est à mon tour de descendre la rampe de lancement, avec à mes trousses les 11 premiers du général qui vont s’élancer à tour de rôle. Je ne suis pas particulièrement serein à ce moment puisque les jambes sont fatiguées depuis le réveil et les premiers pourcentages de la montée qui se présentent à moi rapidement sont très difficiles. Longue de 13,8km, la montée de l’Alpe d’Huez s’élève de 1,135m et présente une pente moyenne de 8,1%. Ayant en tête un chrono avoisinant l’heure d’effort, je pense être normalement capable de m’approcher des 325w. Mais avec les deux journées passées et les mauvaises sensations du matin, je joue la carte de la sécurité et pars avec pour objectif les 300w. Mondialement célèbre pour ses 21 lacets, cette montée peut être abordée en 3 parties. Les trois premiers kilomètres jusqu’à La Garde sont les plus pentus de l’ascension avec une moyenne avoisinant les 10%. Je pars juste au dessus de l’intensité cible dans ces pentes les plus durs, autour de 320w. Après le petit replat dans La Garde qui permet de relâcher quelque peu, la prochaine partie jusqu’à Huez est plutôt régulière autour des 8% et me permet de bien lisser l’effort autour des 295-300w. Je reviens progressivement sur un, puis deux, puis trois concurrents partis avant moi. Puis c’est au tour de Simon qui s’est élancé derrière moi de me reprendre. Pas de quoi s’affoler ou changer de stratégie, je reste sur le pacing prévu. Nous nous encourageons mutuellement. Enfin, les derniers lacets avec le passage dans la station sont moins pentus et permettent de relancer, et surtout m’apercevoir que je suis parti trop lentement. En effet, après un démarrage un peu poussif sur les premières pentes, les jambes reviendront au fil de l’ascension et les sensations seront vraiment bonnes avec beaucoup de plaisir pris lors des 4 derniers kilomètres ! Résultats 302w puissance moyenne et 305w puissance normalisée, pour un chrono de 57 minutes et 21 secondes..
Ce temps me classe 17éme de cette dernière étape, à 8 minutes 47 du stratosphérique norvégien Jonas Ellingsen, logique vainqueur du général. Coté féminin, c’est l’irlandaise Sharon Bird qui s’impose avec seulement 1 minute 37 secondes d’avance sur l’américaine Brooke Mead. A noter que lors de la remise des prix, les deux vainqueurs scratch homme et femme se sont vus offrir par le partenaire de l’épreuve 3T, un cadre carbone aero Strada !
Les classements :
Étape 3 : http://www.timing4you.com/direct/hauteroutehuez_2018/fichier/resultats.php
Une fois la ligne d’arrivée passée, je reçois la traditionnelle médaille de Finisher et il me reste un peu de temps avant la restitution de la chambre d’hôtel, le massage programmé à midi et la cérémonie de clôture programmée à 13h. De quoi en profiter pour échanger un peu avec les autres participants venus du monde entier. Pour pas mal d’entre eux, il ne s’agissait pas d’une première Haute Route et ils semblaient toujours autant apprécier cet événement hors du commun. Trois jours exceptionnels, entre passionnés de vélo, à parcourir les plus belles routes de montagne, avec toute une équipe autour de soi permettant d’être dans un grand confort, voilà ce qui résume ma première expérience inoubliable sur la Haute Route Alpe d’Huez ! A quand la prochaine ?
INFOS
https://www.hauteroute.org/fr/events/overview/alpe-dhuez-2018-fr
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