Le seul syndicat de coureurs autorisé par l'UCI a depuis quelques semaines un nouveau président en la personne de l'ancien coureur australien Adam Hansen, connu pour avoir participé à un nombre de Grands Tours consécutifs record. Actif depuis ces débuts à la tête de l'organisation, le nouveau patron du CPA a lancé une idée sur les réseaux sociaux, geler les temps du classement général à 5 kilomètres de la ligne d'arrivée.
Une idée saugrenue, qui va à l'encontre de l'esprit du sport et de la compétition, et qui, sous couvert de sécurité, ouvre une porte dangereuse, car pourquoi s'arrêter à 5 kilomètres ensuite, si on assiste à autant de chutes, car pour le dire clairement, le souci ne réside pas dans le gel des temps, mais au niveau des parcours qui sont proposés par certains organisateurs comme ceux du Tour de Turquie, du Tour du Pays Basque ou bien encore de la Vuelta a Burgos pour ne citer qu'eux.
Geler les temps à 5K revient uniquement à déplacer le problème
3, 5 ou bien même 10 kilomètres de la ligne d'arrivée, le problème restera bien entendu le même en ce qui concerne la nervosité au sein du peloton, puisque les équipiers des leaders chercheront toujours à placer ces derniers en tête de peloton et hors de danger à l'approche de cette ligne fatidique de gel des temps, peu importe où celle-ci sera placée. Et par rapport aux équipiers des sprinters, il y aura quoi qu'il se passe toujours au moins une dizaine d'équipe intéressée par la victoire d'étape lors d'une étape de plaine, et par conséquent une véritable bataille de placement entre les différents trains, et des risques pris pour obtenir la position la plus idéale à l'approche de la ligne d'arrivée. A moins donc de décider de ne laisser que les sprinters s'expliquer dans des couloirs tracées sur 500 mètres, aucun gel des temps ne réduira la dangerosité.
Agir enfin sur les finals dangereux
Si il est de toute façon malheureusement impossible de réduire à néant tout risque de chute, un élément peut lui être drastiquement amélioré. Il s'agit du parcours du final de chaque étape, pour lequel une surveillance plus stricte doit être accordée, car entre les dos d'âne, les faux plats descendants, les virages dangereux ou autres réjouissances du même type, il est scandaleux de voir qu'aucune leçon n'est apprise à se niveau, et que le principe de précaution n'est pas appliquée. Plutôt que de se focaliser sur le "gel des temps", peut-être serait-il plus opportun de pousser pour une tolérance zéro sur les arrivées dangereuses, quitte à taper fort, et à tout simplement refuser la tenue des étapes en question si un doute sérieux est émis sur le final en question.