C'est un anniversaire particulier pour Chris Froome en ce mois de septembre 2021. Il y a dix ans, sans le savoir, il remportait avec la Vuelta 2011, son premier Grand Tour. Il ne sera pas en capacité de le célébrer que quelques années plus tard, au terme d'une rocambolesque affaire autour du vainqueur déchu, l'Espagnol Juan Jose Cobo.
Retour sur cette Vuelta 2011 où le cycliste originaire du Kenya s'était fait remarquer aux yeux de tous dans le microcosme de la petite reine.
Légende : Froome a remporté son premier Grand Tour en 2011 (Photo par Unsplash, CC0)
Une période trouble
En Espagne, le monde du sport est roi. Les meilleurs sportifs, quelle que soit la discipline, sont érigés en héros. Le football est comme partout roi et déchaîne les foules avec sa fameuse fièvre. Mais à chaque fin de période estivale, les routes espagnoles accueillent pour trois semaines la fameuse Vuelta, troisième et dernier Grand Tour enregistré au calendrier du cyclisme international. Les Espagnols y affluent en nombre et se prêtent d'admiration pour les coureurs, d'autant plus lorsque l'un des leurs y joue les premiers rôles.
Ce fut le cas de Juan José Cobo. Enchaînant exploit sur exploit avec sa petite équipe de seconde division, le grimpeur espagnol lancé sous les ordres d'un certain Mauro Gianetti, personnage on ne peut plus trouble du monde du cyclisme, s'en allait à la pédale et de manière plus que surprenante, remporter le Tour d'Espagne.
Une hérésie pour un grand nombre d'observateurs qui auront eu le mérite de voir juste quelques années plus tard. En 2019, soit près de huit ans après l'arrivée de la Vuelta, Cobo était déclassé du fait d'un passeport biologique indiquant par A+B les violations du code et un dopage avéré.
Alors que le grand public pensait avoir balayé d'une traite les tricheurs suite au départ d'Armstrong, cette affaire n'avait pas d'autre effet que de refaire surgir de mauvais souvenirs à tous les suiveurs du vélo. Pour Chris Froome, il s'agissait d'une nouvelle ligne sur son palmarès. Malgré lui ?
Le monde découvrit Froome
S'il est toujours compliqué de se faire à l'image de Froome portant les couleurs de l'Israël Start-up Nation, c'est avant tout, car l'image du grimpeur britannique est intimement liée à la Team Sky. Enrôlé à la Barloworld par le regretté Nicolas Portal et le patron de toujours de la Team Ineos, Dave Brailsford, Froome a montré toute l'étendue de son talent durant cette fameuse Vuelta 2011.
Il aura tenté le diable à chaque arrivée au sommet, mais il devait ignorer que ses efforts étaient vains et qu'il était bel et bien le plus fort des non-tricheurs sur ces trois semaines de compétition. Lors de la neuvième étape, il s'affirme plus que jamais après avoir protégé son leader, Bradley Wiggins.
Froomey prouvait ses bonnes dispositions démontrées au Tour de Romandie et Tour de Suisse et validait par la même occasion sa sélection à ce Tour d'Espagne de la plus belle des manières. En levant les bras en haut du pic de Pena Cabarga (17ème étape) situé sur les contreforts de la ville de Santander, il consolidait sa deuxième place au classement et sans le savoir, son titre sur tapis vert, quelques années plus tard.
Une entrée par la grande porte parmi les plus grands leaders du cyclisme international, toutefois contrecarrés par des images qui resteront longtemps en mémoire, notamment sur le Tour de France l'année suivante où il paraissait bien plus fort que son leader Bradley Wiggins. Un souvenir enrageant qui aura à coup sûr, permis à Froome de garder la motivation pour les années suivantes.
Un palmarès XXL
Légende : Froome ne court plus avec la Sky (Photo par Unsplash, CC0)
Puisque cette victoire est la première de renom de Christopher Froome sans qu'il le sache vraiment, les autres lignes de palmarès ont prouvé de quel bois se chauffait le grimpeur. Vainqueur de sept grands Tours dont quatre Tour de France, double médaillé aux Jeux Olympiques, Froome aura marqué de son empreinte la dernière décennie du cyclisme mondial. Et s'il n'est jamais parvenu à retrouver son niveau d'antan après sa terrible chute sur le Dauphiné en 2019, Chris Froome reste un personnage majeur de la petite reine.