C’était l’objectif du jour, la volonté farouche de toute une équipe qui a mobilisé les muscles et les énergies des coureurs, des mécanos et du staff technique dès le départ de Sabiñanigo : placer un coureur dans le top 10 final. Pourtant, la course démarre rapidement et une nouvelle fois, le vent s’invite dans la partie qui va se jouer jusqu’au sommet de l’Ampriu. Ce que confirme Daniel Whitehouse, le coureur néo-zélandais : "L’étape est partie très vite et nous avons participé à toutes les échappées mais elles avaient de grosses difficultés à cause du vent." Le japonais Kyohei Mizuno tente de partir avec les premières d'entre elles, mais le rythme est soutenu et il "saute" dès la première ascension du jour.
Ultra compacte, l’étape du jour amène très vite les coureurs à l’essentiel. La route se fait plus sinueuse et commence à monter. A vingt kilomètres de l’arrivée, le coureur français Florian Hudry allume la première mèche et sort du peloton en franc-tireur. Sa petite échappée réveille le peloton. C’est ensuite au tour de Tesfom Okubamariam de tenter sa chance à 12 km de l’arrivée. "Malgré une crevaison, j’ai suivi l’échappée. Elle n’a pas tenue mais cela a profité à l’équipe", affirme le coureur africain.
C’est ensuite Daniel Whitehouse qui part en contre et rejoint son coéquipier érythréen. "Tesfom a fait un super boulot", reconnait le néo-zélandais. Plus loin il retrouve son autre coéquipier Florian Hudry. "A Benasque, quand l’échappée finale est partie, je l’ai suivi avec Florian mais il était « carbo » et je me suis retrouvé seul à 4 km de l’arrivée avec la Movistar et Euskadi..." Derrière, l’américain Alexey Vermeulen fait le coup de feu suivi de Jokin Etxabe.
Voici maintenant l’ascension du puerto del Ampriu. Les attaques se succèdent en vue de la victoire d’étape mais aussi de la conquête du maillot jaune. L’effort est intense ainsi que le raconte Daniel Whitehouse : "J’ai vraiment eu peur d’exploser à Cerler en suivant Movistar mais j’ai préféré garder mon rythme pour conserver le classement général." Le coureur néo-zélandais parvient au sommet pour y signer une superbe 10e place d’étape, 15e place au général final et 3e du classement des jeunes...
Les réactions au sein de l'équipe
Damien Garcia, team manager : "Les coureurs ont respecté les consignes aujourd'hui avec une course agressive. Malgré une attaque trop prématurée selon moi dès le pied du col, Daniel a réalisé une montée honorable contre des coureurs aguerris et obtenu une place intéressante finale parmi les meilleurs. Cela confirme son potentiel et le travail effectué en amont par toute l'équipe. Sans cette attaque je pense que le résultat aurait pu être meilleur. Néanmoins nous sommes satisfait du résultat final et surtout de l'attitude en course des coureurs aujourd'hui."
Alexey Vermeulen : "C’est une bonne journée pour l’équipe. On a fait ce qu’on avait prévu et on a le super résultat de Daniel. C’est excellent. Plus personnellement, je reste sur ma faim quant à ma prestation. Mais le plus important aujourd’hui, c’était l’équipe... "
Kyihoé Mizuno : "Sur la ligne de départ, je me sentais vraiment bien. J’ai voulu suivre la première échappée mais cela roulait très vite et très fort. Aussi, dans la première ascension, j’ai « sauté ». Je n’avais plus de forces dans les jambes et j’ai été décroché. J’ai dû abandonner même si ce tour d’Aragon restera une belle expérience pour moi. "
Florian Hudry : "ça été une bonne journée, je suis un peu déçu que nos tentatives à Tesfom et moi de prendre la bonne échappées n’aient pas été les bonnes. Et quand je sors à vingt kilomètres de l’arrivée, j’ai tout donné dans le final mais je suis repris. Voilà c’est comme cela, c’est le vélo. Aujourd’hui ça n’a pas marché. Une autre fois sans doute (sourires)...."
Texte et photos par Williamn Donnarel, présent sur la course avec l'équipe Interpro - Stradalli