Si tous les yeux sont encore braqués sur Paris-Roubaix, le circuit principal reprend ses droits dès mardi avec le Tour de Turquie, déplacé cette année au mois d’avril pour accueillir un meilleur plateau de coureurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce coup là est raté, puisque seulement 6 formations de l’élite seront présentes au départ de l’épreuve, et ce malgré un statut de course World-Tour qui dans ce cas de figure n’a absolument plus aucun sens (si il en a déjà eu).
Aucun coureur du top 50 au départ
Comment peut-on donner un quelconque crédit au World-Tour lorsque le label est apposé sur une épreuve qui ne compte aucun coureur du top 50 au départ de cette dernière. En regardant d’un peu plus près la liste des engagés, on s’aperçoit effectivement que le coureur le mieux placé au classement UCI, c’est Sam Bennett (58ème). Vient ensuite Fabio Jakobsen, 88ème et Felix Grosschartner...112ème (sic)…
Beaucoup moins dense que de nombreuses épreuves de classe .1
Challenge de Majorque, Tour de la Provence ou encore Colombia 2,1, voici une liste d’épreuves de classe .1 (2 niveaux en dessous du World-Tour) qui ont affiché depuis le début d'année un plateau supérieur à l’épreuve turque, et pour ne pas vous mentir ni faire offense aux courses citées précédemment, tout ça fait « un peu tâche », surtout au moment où les instances dirigeantes nous vendent une réforme supposée assurer un circuit principal digne de ce nom.
Une 3ème année consécutive à moins de 10 équipes WT
Il a fallu fouiller un peu dans les règlements UCI (article 2.15.192) pour savoir ce qu’induisait le fait d’avoir seulement 6 équipes de première division au départ d’une épreuve du World-Tour. Selon les instances dirigeantes "En cas de manquement de la part de l’une de ces épreuves à l’obligation d’assurer la participation de 10 UCI WorldTeams lors de deux éditions consécutives, l’enregistrement de l’épreuve en question sera retiré du calendrier UCI WorldTour." De quoi surprendre encore une fois, puisqu'en 2017, 4 formations World-Tour étaient présentes, et seulement 9 l'an passé. Et si le label a été sauvé cette année car en 2017, le Tour de Turquie était en .HC, les choses devraient être différentes en 2019, et logiquement la course devrait perdre sa licence.
Par Charles Marsault