Edito : Tour de France 2020, le spectacle au détriment de l’équilibre

Amaury Sport Organisation a dévoilé ce mardi le parcours du Tour de France 2020, qui s’élancera de Nice pour rejoindre Paris trois semaines plus tard. Et si le tracé doit faire saliver les amateurs de spectacle, il se fait selon moi au détriment d’un facteur majeur pour un Grand Tour, et plus particulièrement pour la Grande Boucle, c’est à dire l’équilibre, et ce qu'il soit sportif ou géographique.
Géographiquement dénué de sens
Vous connaissez comme moi la formule, le Tour de France, c’est le Tour de La France, et malheureusement plus les années passent et plus cette affirmation paraît fausse tant de nombreuses régions sont encore une fois oubliées. Si l’on omet la dernière étape parisienne, c’est en effet quasiment 50% du territoire métropolitain qui est une nouvelle fois mis de côté, comme ce fut déjà le cas l’an passé et dans une moindre mesure en 2018. Dommage lorsque l’on vante la diversité française…
Ou sont les chronos ?
C’est ce qui frappe le plus lorsque l’on commence à analyser le tracé de la Grande Boucle, où sont les chronos ? Il faut en effet attendre l’avant dernière étape pour apercevoir le seul et unique contre-la-montre, et franchement, en jugeant son arrivée au sommet de la Planche des Belles-Filles et en le plaçant en fin de course où la récup’ joue un rôle majeur, on a du mal à imaginer un quelconque gain pour les rouleurs. Fort heureusement, nos ressortissants ne sont pas vraiment à l’aise dans cet exercice, et chacun en tirera ses propres conclusions…
Peu de sprints en vue
Avec les rouleurs et dans une moindre mesure, on ne peut pas dire que les sprinters seront à la fête lors de la prochaine Grande Boucle, en tout cas ceux d’entre eux qui ne passent pas un pont d’autoroute ne semblent pas avantagés, car pour les Sagan, Matthews, Trentin and cie les choses semblent différentes. A voir comment se positionne le Giro dont le parcours sera révélé le 24 octobre, et si le tracé est plus favorable, on pourrait y retrouver la plupart des hommes rapides du peloton.
Des faux airs de Vuelta ?
C’est la dernière réflexion que l’on peut se faire en analysant les premiers profils et surtout le kilométrage des étapes, qui font curieusement penser à la Vuelta, ça a d’ailleurs été la remarque de certains coureurs sur les réseaux sociaux, qui se sont posés la question. Dommage diront certains donc, mais peut-être logique au final quand on sait que les JO vont vite arriver après le Tour et que les favoris voudront tous doubler.
Par Charles Marsault